mardi 26 juin 2018

Aujourd'hui l'art du malouf reste très vivant.
Il existe plusieurs lieux à Constantine, où mêmes des très jeunes pratiquent cette musique.
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Café El Haouzi
Un autre endroit, où j'ai eu le plaisir d'assister à une inoubliable soirée, est également un lieu de conservation de cette musique traditionnelle, c'est le café de Mohamed Azizi (en blanc sur la photo).
Voir quelques autres photos que j'ai prises en 2006.
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Réunion des amis de Constantine au café El Haouzi le 9 novembre 2007
envoyé par aldjacirta
Lors de mon séjour à Constantine en novembre 2007, mes amis Constantinois ont organisé en mon honneur une soirée Malouf au café Haouzi de ce cher Mohamed Azizi.
J'en garde un souvenir ému. Je les en remercie encore.

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Lu sur El-Acil de Constantine
UN LIEU HAUTEMENT CONVIVIAL À BOUSSOUF
Le café HAOUZI, le Malouf et ses nuits Ramadhanesques Sis à proximité du Centre Commercial d'El Mizania, près de la gare routière Ouest de Boussouf, le café " HAOUZI " demeure un des hauts lieux de la convivialité musicale du genre Malouf, tout au long de ces nuits Ramadhanesques. Son propriétaire, M. Mohamed AZIZI, lui même amateur invétéré de ce patrimoine artistique, culturel et musical de la ville des ponts, qui fit partie dans les années 60 de la troupe de Mouloud Bahloul, ouvre ainsi cet espace aux irréductibles et autres inconditionnels amoureux fous de ce Malouf que Zyriab en son temps déplaça de manière fort lumineuse en Andalousie puis, par extension, au Maghreb Arabe. Ainsi, les Kamel Bouda, Mohamed Manamani, Mouloud Bahloul, Laïd Fennikh, ou encore Hacène Branki et Nacer Meghouache, Amir Bensaïd, Hocine Berrahma .... animent tout au long des veillées qui commencent aux alentours de 21h30mn d'après F'tour et vers la fin des prières des Taraouihs, de fort belle manière, dans la convivialité et l'intimité que génère ce lieu de rencontre amicale, de discussion ouverte, d'échange d'idées et de débats passionnés , pour se clôturer vers les coups de zéro heure 30 mn. " D'ailleurs, c'est à cet endroit que je viens de revoir après plus de quatre décennies consécutives un ami , en l'occurrence Ahmed BOUDJERIOU, ex-sociétaire du CSC des années 60 au moment où j'évoluais au sein du CACC" (sic) comme nous l'a confié notre ami et collaborateur Abdelouahab ZEMERLI qui reste très féru de cet espace fort patrimonial et du genre de musique qui s'y pratique. Il faut que nos lecteurs sachent que le café "HAOUZI" demeure un lieu "un vase fleuronné" comme l'a si bien dit Mohamed AZIZI, où les artistes cités plus haut déclament leur art de manière spontanée, sous la forme d'une boucle qui prend au fur et à mesure davantage d'ampleur et de propension et sous l'animation de temps à autre par AZIZI lui-même, Mouloud BENSAID et BENCHEIKH EL HOCINE Lokmane. En aucun cas il ne s'agit d'un programme artistique bien établi qui se ferait comme dans une quelconque institution culturelle officielle. C'est vrai que le café "HAOUZI" relativement spacieux et décoré subrepticement (genre Club - Med local pour clients atypiquement conviviaux) se prête à merveille à cette ambiance si sournoisement festive. Le détour vaut grandement la chandelle.
NASSER FOURA
Un autre article sur le café de Mohamed Azizi : cliquez ici

L'Expression - 14 septembre 2009
LE CAFÉ EL HAOUZI À CONSTANTINE
Un îlot de convivialité et de culture


A Constantine, les veillées de Ramadhan donnent au café El Haouzi l'occasion de ravir la vedette à bien des structures culturelles matériellement mieux loties et ayant depuis longtemps pignon sur rue.
Se trouvant à proximité immédiate de la gare routière ouest, un endroit pas du tout indiqué - à première vue - pour constituer un lieu de convivialité, le café El Haouzi s'est imposé malgré sa situation excentrée comme un point de convergence incontournable, pour les musiciens, les mélomanes et pour tous ceux qui recherchent un lieu de rencontre « select » et de bonne fréquentation.
Depuis que cet endroit existe, les musiciens et mélomanes de Constantine, les enfants de la ville (par naissance ou par adoption), les cadres moyens et tous ceux qui en ont « par-dessus la tête » des cafés « new look », sans âme et sans cachet, savent aujourd'hui où aller quand ils ont besoin de se rencontrer, passer ensemble une soirée de Ramadhan ou tout simplement de savourer un moment entre amis et copains de même bord.
Ils en sont pour cela bien reconnaissants à Mohamed Azizi, le propriétaire des lieux, également musicien et mélomane, pour avoir réussi à leur offrir ce lieu de convivialité qui manquait tant à la ville. De tous les nombreux cafés et autres restaurants et pizzerias qui ont poussé comme des champignons ces dernières années dans la ville du Vieux Rocher, le café-restaurant El Haouzi est, en effet, le seul à avoir essayé de renouer avec cette tradition qui était bien ancrée à Constantine et qui voulait qu'un café soit également une sorte de cercle pour ses clients. Aussi et malgré sa situation quelque peu excentrée, ils l'ont vite adopté et en ont spontanément fait leur cercle, qui en proposant d'y apporter son luth, qui sa flûte, qui sa derbouka ou encore se portant volontaire pour s'occuper de la sonorisation ou de concocter le menu d'une soirée musicale ou d'un événement à célébrer.
C'est ainsi que de café-restaurant, El Haouzi est devenu, plus qu'un lieu de ralliement pour mélomanes, un lieu culturel: on y tient des concerts conviviaux de malouf qui s'écoutent en cercle comme le veut la tradition, on y organise des hommages à des artistes vivants ou disparus, on y fait venir des hôtes de marque pour les introduire à Constantine et on y prend même des initiatives pour orienter et encadrer de jeunes artistes.
Ce fut d'ailleurs grâce à une initiative des membres de ce véritable cercle culturel que la chanteuse Dounia El Djazaïria s'est essayée au répertoire malouf.
Encadrée par une équipe de musiciens et de connaisseurs d'El Haouzi, cette artiste a pu ainsi prêter sa belle voix et mettre son talent au service de la musique de Constantine, sa ville natale, et donner, il y a quelques années sur la scène du théâtre, l'un de ses plus beaux concerts. Pendant les soirées de Ramadhan, il n'est pas rare que les usagers de la route accédant à la gare routière ouest de Constantine, se fassent surprendre par un air de flûte ou une note de luth comme venant de nulle part, et traversant le ciel nocturne comme un filet de lumière.
Si l'on ne connaît pas les lieux, il faut bien chercher pour se rendre compte que là-bas sur la droite de la chaussée, des hommes sont attablées à la terrasse d'un café, en train de siroter un thé à la menthe pendant qu'à l'intérieur de la salle, un orchestre que l'on peut apercevoir à travers les vitres, les berce en « live » d'une douce mélodie de malouf. Le concert est d'autant plus sympa qu'il est improvisé et qu'il s'adresse à un cercle restreint d'initiés et de connaisseurs. Parfois, c'est tout l'auditoire qui se transforme en choeur d'accompagnement et en danseurs.
Le maître de céans, qui joue bon nombre d'instruments, tout en coordonnant et animant les soirées, ne se prive pas du plaisir de se joindre à l'orchestre, soit en instrumentiste soit en choriste. Couvert d'éloges par ses pairs et ses clients (et néanmoins amis), Moh, comme l'appellent ses intimes, demeure toujours les pieds sur terre et avec un sens de l'humour qu'il cultive comme on cultive un jardin, ne cessant de plaisanter de tout et de rien et de rétorquer sur un ton facétieux qu'il fallait bien « faire quelque chose pour offrir aux artistes de Constantine un endroit où ils peuvent se rencontrer et s'adonner à loisir à leur passion ».
R.C 

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