Arabie saoudite : ce que l’on peut déduire des fragments de nouvelles du prince héritier "disparu"
Toujours
aucune réaction dans la sphère médiatique. Pourtant, et malgré les
rares "preuves" qui concernent le Prince Mohammed ben Salman, il y a de
quoi se poser quelques questions.
Prince caché
Crédit FAYEZ NURELDINE / AFP
Une "disparition" obnubile la
média-sphère : celle de Melania Trump, épouse du président américain.
Chaque jour, à la une, presse et sites d'information s'angoissent à son
sujet. Or ces grands médias - dont Le Figaro, Paris-Match, Le Parisien,
l'Associated Press, le New York Times, le Chicago Tribune, The Guardian,
The Independent, Time, Newsweek, etc,. Or mis en transe par
l'effacement de Melania, ces mêmes médias gardent sur l'occultation du
prince héritier saoudien - et régent de fait - Mohammed bin Salman (MbS)
un écrasant silence et - parfois au-delà du déontologique - s'obstinent
à regarder ailleurs et à parler d'autre chose.
- depuis le 22 avril, l'important MbS disparaît de la scène médiatique où jusqu'alors il était omniprésent, avec l'aide intéressée des plus grandes agences de publicité et relations publiques du monde, pour cela payées à prix d'or. Depuis lors, vérification faite aux meilleures sources, MbS a parlé au téléphone avec le président Macron le 22 mai (un mois après sa "disparition") et avec Theresa May le 3 juin. Sinon, de rares vidéos sans date "montrent" MbS, avec des proches (son oncle Muqrin bin Abdallah) ou des domestiques (le président yéménite pro-saoudien), voilà tout.
- depuis le 21 avril, nulle présence objective et datable de MbS aux côtés d'une personnalité mondiale, insoupçonnable de jouer un jeu tordu avec le régent de l'Arabie.
Tout cela ne mériterait-il pas un tantinet d'attention médiatique ? Pourquoi ce "tout pour Melania - rien pour Mohammed" ? La crainte des fake news bien sûr - mais alors, si bidonnage il y a dans l'affaire MbS, pourquoi ne pas crier au truquage, comme ces médias le font constamment ? Pourquoi ne pas dénoncer (comme d'usage) les trolls de Poutine ou les pirates de Téhéran ? Pourquoi cette occultation, limite consigne de silence ?
Venons-en au fond de l'affaire.
- clairement, vers le 21-22 avril, MbS échappe de peu - ou survit s'il a été atteint - à une attaque. Depuis, quel que soit le cas, il se cache - on entend d'ailleurs dire à Riyad que sa garde personnelle serait désormais assurée par des "étrangers".
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Xavier Raufer
Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet.
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