mardi 5 juin 2018


Pourquoi le Maroc a rompu ses relations avec l’Iran

La décision de Rabat, qui accuse Téhéran d’armer le Front Polisario, lui permet de se rapprocher des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite.
S'abonner dès 1 € Réagir Ajouter
A Tifariti, au Sahara occidental, en septembre 2016.

Il persiste et signe. Dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique publiée mi-mai, le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, a réitéré ses accusations à l’encontre de l’Iran, accusé par le royaume chérifien d’avoir facilité une livraison d’armes aux indépendantistes du Front Polisario via le mouvement chiite libanais Hezbollah et avec la complicité de l’Algérie voisine. Un dossier à charge « minutieusement préparé, pendant des semaines, sur la base d’informations collectées et recoupées sur plusieurs mois », a expliqué le ministre.

Lorsque Rabat a annoncé sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, le 1er mai, les protagonistes mis en cause ont réagi rapidement. Téhéran a démenti dès le lendemain, expliquant que « cette affaire est totalement dénuée de fondement ». Alger a convoqué l’ambassadeur marocain pour démentir. Même dénégation du côté du Front Polisario et du Hezbollah. Puis plus rien.
« Une invention totale des Marocains » Un diplomate occidental à l’ONU assure ainsi n’avoir aucune « information renversante » sur le sujet :
« Il peut s’agir d’une volonté de rendre la politesse à Washington après le geste américain en faveur du Maroc dans le cadre de la dernière résolution sur le Sahara occidental, tout cela dans un contexte où les tensions régionales et locales sont exacerbées et poussent partout à des reconfigurations. »
Un ambassadeur arabe se fait, lui, plus virulent :
« Il s’agit d’une invention totale des Marocains, qui sont capables de trouver le moindre prétexte pour refuser de se rendre à la table des négociations. Il y a deux ou trois ans, Rabat avait déjà accusé le Polisario d’entretenir des liens avec Al-Qaida. Cette crise diplomatique permet au royaume de faire plaisir à ses parrains du Golfe, les Saoudiens et les Emiratis, et d’aller dans le sens du nouveau conseiller à la sécurité nationale...
L’accès à la totalité de l’article

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire