Tourisme : Le magazine USA Today
invite à visiter Constantine
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TSA - 6 Janvier 2018
Constantine a été incluse dans une liste de onze villes du monde « hors
du radar » à explorer en 2018, établie par le magazine
américain USA Today. « Construit sur et autour des montagnes,
cet ancien avant-poste romain est souvent appelé la ville des ponts
en raison de ses nombreuses travées de ravin », indique USA
Today.
Pour établir sa liste, le magazine s'est appuyé sur l'expérience
de l'explorateur Sal Lavallo, l'un des plus jeunes Américains à avoir
visité les 193 États membres de l'Onu. « Il y a beaucoup
de plateformes d'observations et les vues sont stupéfiantes »,
explique Lavallo. « C'est une combinaison des cultures nord-africaines,
berbères et françaises », affirme le voyageur américain.
« Néanmoins, il est conseillé de rester à l'intérieur
de la ville, car le département d'État met en garde contre les
voyages dans les zones reculées », prévient toutefois
le magazine américain, qui a par ailleurs inclus dans sa liste des villes
telles que Bakou (capitale de l'Azerbaïdjan), Abou Dabi (capitale des Émirats
arabes unis), Beyrouth (capitale du Liban), Kigali (capitale du Rwanda), Asmara
(capitale de l'Erythrée) ou encore Freetown (capitale du Sierra Léone).
Sonia Lyes
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El Watan - 8 janvier 2018
Le magazine USA Today invite à visiter Constantine
Enthousiasme mondial,
inconséquence algérienne
Un journal américain classe «Constantine parmi les villes à visiter» et
l'information fait naturellement le buzz.
Faut-il s'en réjouir ou en pleurer ? Car si le charme naturel
et les vestiges de Constantine ne font aucun doute, ce n'est pas là non
plus une question émanant d'un esprit chagrin, car il n'est pas plus
dangereux que de dormir sur ses lauriers quand l'envers du décor est à deux
doigts de basculer au premier plan.
Ainsi donc, le répertoire publié par USA Today le 5 janvier
dernier cite Constantine parmi onze villes du monde qui se trouvent «hors
radar» mais qui sont fort agréables à visiter. La capitale
de l'Est algérien se retrouve ainsi aux côtés de Beyrouth,
Abu Dhabi, Kigali, Mendoza, ou encore la capitale de l'Azerbaïdjan, Baku.
Le rédacteur de l'article se base, entre autres, sur les conseils de
Sal Lavallo, un Américain de 27 ans, connu pour avoir fait le tour du
monde pour «promouvoir le côté positif des places les moins
connues et celles négativement perçues», comme il définit
son ambition sur son compte Instagram où il publie les photos de ses
voyages et ses coups de cœur.
«La deuxième ville que j'ai visitée en Algérie était
Constantine. Je suis resté quatre jours dans cette magnifique ville
des Ponts. La ville est construite sur et autour de deux montagnes principales
qui sont reliées par 8 ponts renversants, celui-ci étant le plus
récent. Constantine abrite également la plus belle mosquée
algérienne — Emir Abdelkader — dont les minarets dominent la ville», écrit
Lavallo pour décrire le site de l'ancienne Cirta en légende d'une
photo montrant le pont Salah Bey, ou Transrhumel. En guise de présentation
culturelle, l'explorateur explique que le bâti constantinois est «une
combinaison de la culture nord-africaine, berbère et française».
Les réactions des internautes sont aussi enthousiastes devant les photos
partagées par Lavallo et traduisent l'élan naturel qui vous emporte
devant la beauté exceptionnelle de Constantine et ses paysages imprenables.
Quoi de plus normal que la réaction des nombreux internautes qui expriment
leur désir de faire leurs valises sur-le-champ pour prendre la destination
constantinoise.
Et cela ne peut que titiller la fierté locale et mettre du baume au
cœur en ce début de 2018. Mais encore faut-il que cette beauté ne
soit pas défigurée, car le processus de dégradation s'est
accéléré ces derniers temps au risque de détruire
définitivement ce potentiel.
Dégradation
C'est l'envers du décor. Car ces «panoramiques à couper
le souffle» sont chaque jour défigurés par le béton.
L'autoconstruction est en train de dévorer à une allure folle
les sites qui entourent le Rocher.
La vallée d'El Menia est le dernier site tombé. Aujourd'hui,
le touriste qui vient admirer la vue depuis la corniche, le pont Sidi M'cid
ou la colline du même nom se heurte inexorablement à cette urbanisation
galopante et agressive qui s'abat sur la vallée après avoir totalement
remplacé le charme naturel de la colline de Bekira et celle de Benchergui
par des milliers de constructions éternellement inachevées. Au
lieu de préserver cette vallée comme partie indivisible du potentiel
touristique lié directement à cette vue, l'Etat a choisi de livrer
ces terrains au lotissement.
Et quel lotissement ? Hocine Ouadah, un ex-wali qui détestait
incompréhensiblement Constantine, a défendu le projet.
Moins de deux années après son départ, le site est à moitié défiguré,
irréversiblement, et le reste va l'être dans très peu de
temps. C'est dire l'incapacité de l'Etat à mener une politique
urbanistique cohérente et à céder aux solutions faciles
devant les situations d'urgence.
C'est dire aussi les contradictions qui minent la démarche du gouvernement
qui un jour casse sa tirelire pour éradiquer les milliers de bidonvilles
sous le pont Sidi Rached, et le lendemain signe des décisions d'attribution
de lots ou de régularisation de constructions anarchiques sous le pont
Sidi M'cid !
Si l'APC FIS a été la première à attenter au site
en favorisant l'érection d'un village hideux sur la colline Benchergui
en face du Rocher, l'Etat n'en fait pas moins en poursuivant une démarche
incohérente qui change d'un gouvernement à un autre, d'un wali à un
autre, et qui dans tous les cas tourne le dos à la vocation touristique
de Constantine. Bien entendu, les touristes américains et tous nos amis
du monde restent les bienvenus pour admirer la beauté de cette ville,
ou ce qu'il en reste.
Nouri Nesrouche
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