mardi 11 juillet 2017

Zirides

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Zirides
الزيريون (ar)
ⵉⵣⵉⵔⵉⴻⵏ (ber)
Drapeau
Drapeau en usage (972-1050)note 1,
Description de cette image, également commentée ci-après
Le territoire ziride à la fin du xe siècle[travail inédit ?]
Informations générales
Statut972-1048 : Émir1 vassal de l'Empire fatimide
1048-1148 : Émir indépendant
CapitaleAchir, Kairouan, Mahdia
ReligionIslam
Histoire et événements
935Fondation de la ville d'Achir par Ziri ibn Menad, dont descend la Dynastie
972Bologhine ibn Ziri est nommé émir de l'Ifriqiya par le calife fatimide, établissement de la dynastie
1014Séparation de la lignée entre Hammadides et Badicides
1048Indépendance face aux Fatimides
1148Invasion normande, chute des Zirides
1152Conquête de l'Ifriqiya par les Almohades
Émirs
(1er) 972-984Bologhine ibn Ziri
(Der) 1121-1148Hasan ben Ali
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Les Zirides, en tamazight ⵉⵣⵉⵔⵉⴻⵏ (Izirien) ; en arabe الزيريون (az-Zīrīyūn) ou بنو زيري (banū Zīrī), sont une dynastie berbèresanhajienne originaire du Maghreb central (actuelle Algérie), qui règne sur le Maghreb entre 972 et 10142,3 puis sur une partie de celui-ci : l'Ifriqiya jusqu'en 1148.
Descendants de Ziri ibn Menad, chef militaire ayant rallié les Fatimides et qui donne son nom à la dynastie, les Zirides sont une lignée d'émirs qui gouvernent au nom des califes fatimides installés en Égypte. Dans les faits ils renforcent leur indépendance jusqu'à rompre officiellement avec les Fatimides à partir du milieu du xie siècle. Se transmettant le pouvoir par voie héréditaire, ils constituent ainsi une véritable dynastie. C'est la première dynastie d'origine berbère de la période médiévale du Maghreb ; elle ouvre ainsi la voie à une période de l'histoire maghrébine où le pouvoir politique sera détenu par des dynasties berbères (Almoravides, Almohades, Zianides, Mérinides et Hafsides)4.
Poussant leurs conquêtes jusqu'à Fès puis à tout le Maroc en 980, ils se heurtent à la résistance des zenetes qui font allégeance au califat de Cordoue5,6,7,8,5.
Diverses branches zirides vont régner sur le Maghreb central, mais aussi sur la Taifa de Grenade en Al-Andalus. C'est ainsi qu'au début du xie siècle, à la suite de diverses contestations familiales, la branche des Hammadides fait sécession et prend le contrôle des territoires du Maghreb central. Les Zirides proprement dit sont alors désignés comme Badicides et n'occupent plus que l'Ifrikiya (actuelle Tunisie et est algérien) entre 1048 et 11489. Une partie fuit en Al-Andalus et fonde plus tard, en 1019, la Taifa de Grenade sur les décombres du califat de Cordoue10. Les Zirides de Grenade sont défaits par l'expansion des Almoravides , qui annexent leur royaume en 109011, tandis que les Badicides et les Hammadides demeurent indépendants10.
À la suite de la reconnaissance du califat sunnite abbasside et de l'affirmation de l'Ifriqiya et du Maghreb Central en royaumes indépendants d’obédience sunnite en 1048, les Fatimides chiites provoquent la migration des Hilaliens vers le Maghreb. Au xiie siècle, les invasions hilaliennes combinées aux attaques des Normands de Sicile sur le littoral affaiblissent le pouvoir ziride ; les Almohades finissent par conquérir le Maghreb central et l'Ifriqiya en 1152, unifiant ainsi l'ensemble du Maghreb et mettant fin aux « deux dynasties zirides » : Badicide et Hammadide.

Histoire[modifier | modifier le code]

Émergence des Zirides[modifier | modifier le code]

Au début du xe siècle, Ziri ibn Menad, dont descend la dynastie, rallie les Fatimides chiites12. À leurs yeux ce général de la branche berbère des sanhadja fait ses preuves en luttant à leur côté contre les révoltes kharidjites (courant religieux de différentes confédération tribales zénètes : Maghraouas, Banou Ifren... ) notamment lors du siège de Mahdia vers 92312.
Ziri écrase également les Maghraouas après la mort de leur leader Abu Yazid en août 94713 ; Ibn el-Kheir, émir des Maghraouas, se suicide pendant le combat avant d'être remplacé par son fils14. L'historien Ibn Khaldoun rapporte que « plusieurs siècles après, on voyait encore les ossements des morts répandus sur le champ de bataille »14, tandis que les têtes des émirs kharidjites sont envoyées au calife fatimide Al-Muizz li-Dîn Allah qui se réjouit de sa victoire.
De plein accord avec le calife fatimide il fonde alors la ville d’Achir, une capitale et un bastion pour s'assurer un point de retraite en cas de revers15. Issu du sud algérois, il se présentent comme « ressortissant du Maghreb Central ». Pierre Montagnon décrit cette dynastie comme « fondamentalement algérienne » en ses débuts et contrairement aux Fatimides ils portent un intérêt à leur domaine comme en témoigne l'implantation de leur capitale Achir dans les monts du Titteri, un environnement austère et aride12. Comme Tahert, Achir est à la lisière de deux mondes : l'un sédentaire et Tellien, l'autre nomade et centré sur les Hauts-Plateaux. En titre, les Zirides se présentent comme mandataires des Fatimides, mais en réalité il s’efforcent d'être maître chez eux ; envoyant des tribus et présents à un calife désormais lointain12.
Leurs victoires touchent Al-Hakam Ier, calife omeyyade de Cordoue, suzerain des Maghraouas et rival du calife fatimide14. À la suite de cette victoire, le fils de Ziri, Bologhine ibn Ziri, fonde avec l'autorisation de son père trois villes dont Médéa et Miliana après avoir chassé les Zénètes15. Il reconstruit également Icosium (actuelle Alger) en 96015, en fortifiant et agrandissant le site occupé par les Beni Mezghenna ; il la nomme alors Djazair Beni Mezghenna, qui signifie « îles des Banû Mezghenna » et qui serait à l'origine du nom actuel d'Alger, El-Djazair16.
Cependant la guerre entre les Zirides et les Maghraouas continue. Ziri attaque les Zénètes qui résident dans le Zab fief de Dja`far ibn `Ali17. Lorsque le calife fatimide décide de transférer son siège au Caire, il invite Dja`far ibn `Ali à gouverner l'Ifriqiya en son nom. Mais ce dernier, craignant une manœuvre contre lui, s'enfuit et change de camp pour s'allier avec les Maghraouas, et les Omeyyades de Cordoue qui les soutiennent. Du coup, Ziri ibn Menad décide de mater cette révolte mais il est vaincu et tué en 971 dans une bataille contre les Maghraouas18 sa tête est amenée à Cordoue au calife omeyyade Al-Hakam al-Mustansir19. En 1013, quand les Berbères, assiègent Cordoue et renversent le calife omeyyade et pille la ville, leur chef, le Ziride Zawi, enlève la tête de son père de l’endroit où le calife Al-Hakam al-Mustansir l’avait fait placer20.

Fondation de la dynastie[modifier | modifier le code]

En 973, le calife fatimide Al-Muizz li-Dîn Allah désigne Bologhin fils de Ziri comme gouverneur du Maghreb, il reçoit en plus le Zab et M'Sila que gouvernaient le transfuge Dja`far ibn `Ali. Bologhin poursuit le combat contre les Zénètes.
Les Maghraouas demandent alors l'aide des Omeyyades de Cordoue pour reprendre leur territoire et leurs villes. Bologhin prend alors le contrôle de presque tout le Maghreb en suivant les directives du calife fatimide19. Il avait pour ordre de tuer tous les Zénètes et de récolter l'impôt des Berbères sous la menace de l'usage de la force. Bologhin mate les Maghraouas, les Houaras, les Nefzaouas (branche des Zénètes) et les Mazata19.
Territoire des Zirides entre l'établissement de la Dynastie et la scission des Hammadides
En 977, Bologhin est invité à la cour fatimide à Kairouan et reçoit la gouvernance de l'Ifriqiya tandis que le calife s'installe au Caire. Les honneurs qu'on lui fait vont provoquer la jalousie des Kutamas19. Al-Muizz li-Dîn Allah laisse la gouvernance de la Sicile et celle de Tripoli à des membres de sa famille21.
Bologhin reçoit du calife les titres de Abou al-Foutouh, « Père des victoires » et Sayf ad-Dawla « Glaive d l'empire »note 2,21. En 977, Abu Mansur Nizar al-Aziz Billah successeur de Al-Muizz li-Dîn Allah attribue à Bologhin les villes de Tripoli, Ajdabiya et Syrte en plus de ses attributions antérieures21. Il conquiert Fès, Sijilmassa mais s'arrête devant Ceuta22,23. Bologhin est le premier souverain qui réunit sous son sceptre tout le Maghreb de l'Atlantique à Tripoli avant Abd el Mumin (Almohades)24.
Lorsque les Omeyyades acceptent enfin d'aider les Zénètes à reconquérir les territoires, en particulier ceux des Maghraoua de l'ouest du Maghreb. Bologhin ibn Ziri est contraint de reculer devant l'armée des Zénètes envoyés d'Andalousie par le vizir Almanzor et qui s'installent à Ceuta. Lorsque Bologhin voit la place, il la considère comme inexpugnable. Il rebrousse chemin22.
En 984, Bologhine ibn Ziri meurt et s'ensuit une période longue de défaite pour les Zirides dans l'ouest du Maghreb. Les Zénètes regagnent en effet leurs territoires et leur souveraineté dans le Maghreb central et occidental grâce à Ziri Ibn Attia issu de la tribu des Maghraoua. Toutes les villes du centre du Maghreb jusqu'à Tanger redeviennent zénètes, y compris Alger25, mais Tiaret et Achir restent encore zirides25. Les Fatimides voulaient prendre l'Andalousie mais décident finalement d'abandonner le projet pour rester en Égypte et garder l'Ifriqiya et la Libye.
Le fils de Bologhin ibn Ziri, Al-Mansur ben Bologhine, prend le pouvoir en 98426. Rapidement, il déclare aux notables de Kairouan venus le féliciter qu'il n'est « pas de ceux qu'on nomme d'un trait de plume pour les révoquer de même, car j'ai hérité ce royaume de mes pères et de mes aïeux (Ibn Idhari). » La réaction fatimide ne se fait guère attendre : un propagandiste officiel est envoyé du Caire dans le pays des Kutamas (vivant dans les actuelles wilayas de Jijel, Mila et Sétif) et soulève ces guerriers contre Al-Mansur ben Bologhine (986) ; la rébellion dure deux ans mais finit réprimée par Al-Mansur avec cruauté. Une seconde révolte en 989 ne connaît pas un meilleur sort23. Le gouvernement d'Achirest confié à Hammad ibn Bologhine qui soumettra les Zénètes de M'Sila et fondera la Kalâa des Béni Hammad entre 1004 et 1005. Il invitera alors l'un des membres de sa famille à gouverner à Constantine25.
Entre 989 et 991, Said ibn Khazroum, un émir des Maghraoua, s'allie aux Zirides. En remerciement, Al-Mansur ben Bologhine lui confie le gouvernement de Tobna dans les Aurès, son fils Felfou le remplaçant. Plusieurs membres de la tribu des Zénètes le suivent dans cette alliance25. Al-Mansur meurt en 995 et se voit remplacé par son fils Badis ben Mansur.

Indépendance et scission[modifier | modifier le code]

Le territoire des Zirides après la sécession des Hammadides et l'établissement de l’Émirat zawide de Grenade (1re moitié du xie siècle)
Articles connexes : Hammadides et Royaume de Grenade.
Après Badis, son fils Al-Muizz ben Badis, âgé de huit ans, prend la tête de la dynastie en 1015 dans un contexte marqué par l'émancipation d'Hammad ibn Bologhine qui fonde sa propre dynastie, les Hammadides, qui s'était proclamée indépendante en 1014 — reconnaissant comme légitimes les califes abbassides et non plus fatimides — et régnait sur les régions du centre de l'Algérie. Les Zirides restaient souverains sur leurs territoires de l'est de l'Algérie25. Les rapports avec les suzerains fatimides qui avaient été variables — des milliers de chiites perdent la vie en 1016 dans des rébellions en Ifriqiya et les Fatimides encouragent la défection de la Tripolitaine vis-à-vis des Zirides — mais demeuraient encore étroits. En 1045, Al-Muizz ben Badis rompt à son tour toutes ses relations avec les Fatimides en reconnaissant les Abbassides de Bagdad comme califes légitimes25. En 1048, il fait supprimer la prière qui témoigne de la prospérité du calife fatimide et fait détruire les emblèmes fatimides. Il a alors le contrôle du pays des Zouaouas et avait soumis les Zénètes orientaux.
Entre 1013 et 1090 une branche des Zirides réfugiée auparavant en Al-Andalus règne sur la Taifa de Grenade. En 1057, ils annexent la Taifa de Malaga qu'ils prennent aux Hammudites. En 1086, ils contribuent à la victoire des armées musulmanes lors de la bataille de Zalaca27.

Décadence et chute[modifier | modifier le code]

Territoire des Zirides et des Hammadides après l'avènement des Almoravides (2demoitié du xie siècle)
En représailles à l'indépendance des Zirides et des Hammadides, les Fatimides envoient les tribus arabes des Hilaliens, menées par Abu Zayd al-Hilali, en Ifriqiya. Les troupes berbères appuyant les Zirides désertent et ces derniers se retrouvent défaits. L'anarchierésultante dévaste l'agriculture, précédemment florissante, et les villes côtières prennent une nouvelle importance comme voies d'accès pour le commerce maritime et comme bases pour la piraterie contre les expéditions chrétiennes. Après la perte de Kairouan en 1057, le règne des Zirides se limite à une bande côtière, avec Mahdia comme nouvelle capitale. On voit alors un fait paradoxal qu'a signalé Georges Marçais : les Sanhadja, des Berbères montagnards, se tournent vers la mer et fondent à Mahdia et à Bougie des principautés maritimes. Mais il est trop tard car les Normands sont déjà établis dans le sud de l'Italie et en Sicile et doivent faire obstacle aux velléités maritimes des Zirides et des Hammadides28. Plusieurs émirats arabes se forment à l'intérieur des terres.
Le Maghreb à la suite des invasions hilaliennes, des incursions normandes et de l'affaiblissement des Almoravides (1re moitié du xiie siècle)[travail inédit ?]
Les Almoravides prennent Alger en 1082 grâce à Youssef Ibn Tachfin29. Ce dernier défait tous les Zénètes de l'ouest du Maghreb. La première grande mosquée sunnite de rite malékite, la Grande Mosquée d'Alger, est alors bâtie par Youssef Ibn Tachfin. Les Almoravides n'ont toutefois jamais fait la guerre aux Zirides ou aux Hammadides, les deux dynasties étant issues des Sanhadja25. Alger marque donc la frontière entre les zones d'influence almoravide et ziride. Mais, selon d'autres sources, les Almoravides, après avoir été vaincus par les Hammadides, délaissent Tlemcen et Achir en 100230. Ainsi, le hammadide An-Nasir ben Alennas prend le pouvoir à son cousin Bologhine et conquiert Achir, N'Gaous, Miliana, Constantine, Alger et Hamzanote 3 en 106331,32.
En 1087, Tamim ben al-Muizz change la khutba pour faire référence au calife abbasside et marque ainsi la rupture définitive avec les Fatimides.
Après avoir conquis Djerba en 1134, les Normands de Sicile conquièrent toutes les villes côtières en 1148. Ils chassent alors Hassan ibn Ali de Mahdia, mettant ainsi fin au règne ziride en Ifriqiya9. En 1152, les Hammadies cèdent à leur tour, face aux Almohades qui annexent le Maghreb central et l'Ifriqiya.

Culture et architecture[modifier | modifier le code]

Photographie d’un feuillet du Coran bleu, conservé au musée national du Bardo. Écrit en coufique doré sur du vélin teint à l’indigo, il provenait à l’origine de la bibliothèque de la Grande Mosquée de Kairouan.
Feuillet du Coran bleu de la grande mosquée de Kairouan.
La période ziride voit se développer les arts et la culture au niveau du Maghreb Central ; puis de l'Ifriqiya. Les modèles architecturaux fatimides et les innovations ornementales de villes Sabra et de Mahdiya sont employées et combinées avec des éléments perses sassanides et byzantins. C'est le cas des muqarnas qui sont introduits pour la première foi au Maghreb et en Al-Andalous par le biais de l'Égypte fatimide. Les artisans développèrent l’art de la céramique et de l’émail ; la poterie est d'usage courante pour le stockage d'aliments, de contenus liquides ou la décoration. L'époque ziride et hammadide fut marquée par la fondation d'une nouvelle cité : la Qal'a Banu Hammad. Les vestiges de cette cité fortifiée ont révélé l'existence d'édifices importants comme la grande mosquée, plusieurs palais comme celui du Manar33. La ville de Kairouan voit se développer les arts du livres ; dont l'exemple le plus illustre est un manuscrit du Coran écrit avec une encre dorée sur un fond bleu34. Les Zirides fondent également la médina d'Alger, la Casbah, dont la typologie constructive date de leur époque35.

Administration[modifier | modifier le code]

L'administration ziride est un objet d'étude peu connu. Il est admis qu'ils ont conservé la plupart des institutions fatimides. Liés à ces derniers par un serment d'allégeance, les émirs zirides pratiquent en fait un pouvoir indépendant, se transmettant la fonction d'émir de père en fils. Ils n'ont en revanche jamais aspiré à la dignité califale. L'émir possède toute l'autorité civile, militaire, judiciaire et financière. La lutte contre les Zenètes dans l'ouest du Maghreb leur impose de déléguer l'autorité en Ifriqiya à des lieutenants, sorte de « vice-émirs ». Les zirides font frapper la monnaie au nom des califes fatimides jusqu'aux réformes de 1049-1050 qui ouvre la frappe à une nouvelle monnaie d'or33.
Les émirs zirides maintiennent le service de la poste (diwan al barid) permettant de les relier au domaine tenu par les Fatimides du Caire. L'administration provinciale est confiée à des walis ou des 'amil qui sont des sortes de gouverneur. L'armée ziride, telle que décrite par les chroniqueurs arabes, est composée de plusieurs dizaines de milliers d'hommes, cavaliers ou fantassins. L'émir dispose d'une garde personnelle majoritairement composée d'Africains. Les Zirides disposent d'une flotte de guerre qui se réduit après le départ des Fatimides pour le Caire et face à la rivalité avec les Normands. Sur le plan financier les émirs zirides puis hammadides sont à la tête d'un État riche, héritiers de la fiscalité mise en place à l'époque fatimide ils accumulent des sommes importantes. En 991, ils suppriment même un impôt, le kharadj, pour s'attirer les faveurs de la population33.

Économie : une époque prospère[modifier | modifier le code]

La période ziride est celle d'une grande prospérité sur le plan économique. Le départ des Fatimides pour le Caire loin de mettre fin à cette prospérité va voir son amplification sous les émirs zirides et hammadides. Évoquant le gouvernement de l'émir al Mu'izz, l'historien Ibn Khaldoun décrit : « jamais on n'avait vu chez les Berbères de ce pays un royaume plus vaste et plus florissant que le sien ». Les terres du nord produisent du blé en quantité, la région de Sfax cultive l'olivier en abondance, la culture du dattier est développée dans celle de Biskra. D'autre cultures comme la canne a sucre, le safran, le coton, le sorgho, le millet et le pois chiche sont pratiquées. L'élevage du cheval et des moutons est florissant et la pêche est active, fournissant une nourriture abondante. La Méditerranée est également un enjeu important, même si elle fut pour un certain temps délaissée après le départ des Fatimides où la priorité des émirs zirides est aux conflits terrestres et internes. Leur politique maritime leur permet d'établir des les liens commerciaux notamment pour l'importation de bois nécessaire à leur flotte et leur permet de conclure une alliance et des liens très étroits avec les émirs Kalbites de Sicile. Ils doivent cependant faire face à des tentatives de blocus de la part des Vénitiens et des Normands qui cherchent à réduire leur approvisionnement en bois33.
Le chroniqueur arabe Ibn Hawqal visite et décrit la ville d'Alger à l'époque ziride : «  La ville d'Alger, écrit-il, est bâtie sur un golfe et entourée d'une muraille. Elle renferme un grand nombre de bazars et quelques sources de bonne eau près de la mer. C'est à ces sources que les habitants vont puiser l'eau qu'ils boivent. Dans les dépendances de cette ville se trouvent des campagnes très étendues et des montagnes habitées par plusieurs tribus des Berbères. Les richesses principales des habitants se composent de troupeaux de bœufs et de moutons qui paissent dans les montagnes. Alger fournit tant de miel qu'il y forme un objet d'exportation et la quantité de beurre, de figues et d'autres denrées est si grande qu'on en exporte à Kairouan et ailleurs »33.

Emblème[modifier | modifier le code]

Les « rois berbères sanhadja » ne semblent pas posséder de couleur particulière ; ils se servaient d'étoffe de soie sans mélange avec diverses couleurs sur lesquelles étaient tracé divers dessins en or36. Toutefois la présence de la bannière verte, couleur du chiisme et du califat spirituel fatimide semble utilisée par les Zirides, son remplacement par l'étendard noir des abbassides est même attestée vers 1050/105137,38.

Dynastie

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