mardi 11 juillet 2017

Les pieds-rouges, un rêve de roman

Histoire d’un livre. Dans « Nos années rouges », Anne-Sophie Stefanini raconte le parcours de ces militants, fascinés par l’Algérie, au lendemain de l’indépendance.
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A Alger, le 3 juillet 1962, jour de l’indépendance de l’Algérie.
Nos années rouges, d’Anne-Sophie Stefanini, Gallimard, 192 p., 16 €.
Anne-Sophie Stefanini est une jeune femme saturée de mémoire, d’une mémoire qui lui vient d’ailleurs et qui y retourne. Son deuxième roman, Nos années rouges, fait entendre la voix d’une militante ayant choisi de rejoindre la fragile cohorte des « pieds-rouges ». Au cours des années 1960, on nomma ainsi les Français communistes, trotskistes, libertaires ou chrétiens qui décidèrent d’accompagner la nouvelle Algérie indépendante pour y construire une autre société, qu’ils pensaient sur la voie de l’émancipation, voire du socialisme.
Or Anne-Sophie Stefanini n’a hérité d’aucun lien particulier, humain ou politique, avec l’histoire algérienne. Née en 1982 dans une famille de longue lignée corse, fille d’un haut fonctionnaire qui fut récemment le directeur de campagne de François Fillon, elle n’a pas été de ces enfants élevés dans la mémoire de la « sale guerre », de la lutte contre la torture ou du soutien militant au FLN.
Quand on lui demande comment elle en est venue à écrire sur les pieds-rouges, la romancière renvoie d’abord à son précédent roman, Vers la mer (JC Lattès, 2011). Pour l’écrire, elle s’était rendue à plusieurs reprises en Algérie dans l’idée de travailler sur la figure de l’écrivaine et aventurière Isabelle Eberhardt (1877-1904) : « En menant des recherches sur elle, qui avait appris l’arabe et qui avait fait de l’Algérie son pays, j’ai rencontré des gens, journalistes ou éditeurs, qui m’ont dit : “Toi qui es communiste, tu devrais savoir que l’histoire des Français d’Algérie ne s’arrête pas en 1962, qu’elle continue ensuite avec les pieds-rouges” », confie-t-elle au « Monde des livres ».
La très belle enquête de Catherine Simon
En effet, Anne-Sophie Stefanini était sympathisante communiste depuis quelques années, et elle avait, comme telle, participé à des réunions de...
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