mardi 18 juillet 2017

L'histoire d'Aïcha, la femme qui fit entrer l'islam en politique

Robin Verner — , mis à jour le 15.07.2017 à 13 h 39

L'histoire du monde et la tradition musulmane ont retenu d'Aïcha la réputation d'épouse préférée de Mahomet. Mais si elle soulève encore les passions, c'est pour le rôle moteur qu'elle a assumé en politique. À rebours de l'image de la femme musulmane exclue du débat public, Aïcha s'est affirmée comme une figure majeure de la première crise de conscience de l'islam et, par son combat, a indirectement provoqué la séparation entre chiites et sunnites.

Habib M'Henni via Wikimedia Creative Commons
Habib M'Henni via Wikimedia Creative Commons
C'était en juin dernier. Des soldats irakiens, arrachant peu à peu la ville de Mossoul aux hommes de l'État islamique, étalaient sur les murs tout le bien qu'ils pensaient d'Aïcha, l'une des femmes de Mahomet. Ils écrivaient ainsi: «Aïcha est en enfer». Comme le notait l'expert des questions islamistes Romain Caillet, cette expression hostile était conforme à la pensée d'une forme fondamentaliste du chiisme. 
Il faut se reporter quatorze siècles en arrière, au cœur du VIIe siècle de notre ère, ou du Ierselon le calendrier musulman, pour comprendre l'origine de la postérité contrastée d'Aïcha. En 656, année qui voit le troisième calife de l'islam Uthman mourir sous les coups de ses assassins avant de se faire enterrer à la sauvette, elle est la première à dénoncer ce crime et à défier de fait le pouvoir du nouveau calife, Ali.

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