mardi 11 juillet 2017


La mort d’Ali Mérad, spécialiste de l’islam contemporain

L’islamologue est décédé le 23 mai à Lyon, où il a enseigné à partir de 1962. Il a multiplié les propositions afin de mieux organiser l’islam en France et le préserver de l’intégrisme.
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Avec l’islamologue Ali Mérad, mort le 23 mai à Lyon à l’âge de 87 ans, disparaît un grand spécialiste de l’islam contemporain. Né en 1930, à Laghouat, dans le Sud algérien, Ali Mérad a fréquenté l’école coranique en même temps que l’école française. Il a fait ses études secondaires au lycée Bugeaud d’Alger, dont il a été un brillant élève.
Encore étudiant à l’université d’Alger, il participe au dialogue islamo-chrétien avec comme interlocuteurs les pères blancs Maurice Borrmans, futur directeur de l’Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie de Rome, et Michel Lelong, qui créera le Secrétariat pour les relations avec l’islam.
En 1956, Ali Mérad est reçu premier à l’agrégation d’arabe. Il est affecté au lycée franco-musulman de Ben-Aknoun, avant de devenir assistant à l’université d’Alger. En 1962, il est à l’université de Lyon, où il deviendra professeur, puis directeur de l’institut des études arabes et islamiques. Il soutiendra sa thèse sur le « réformisme musulman en Algérie de 1925 à 1940 », en 1967, à la Sorbonne.
Préoccupé par la représentation des musulmans français En 1990, il recommande une politique éducative de prévention de l’intégrisme, « une lame de fond qui finira par gagner la France ».
En 1977, il fait partie de la Commission nationale des Français musulmans, créée sous le gouvernement Barre. C’est sur recommandation de cette commission que Valéry Giscard d’Estaing approuve l’envoi à La Mecque, en 1980, d’une délégation de pèlerins français conduite par l’islamologue Madjid Turki, qui fait flotter le drapeau tricolore sur le mont Arafat.
Ali Mérad propose alors de réanimer l’Institut musulman pour le séparer de la Mosquée de Paris. Mais, en 1981, la gauche au pouvoir ignore ce projet et se contente d’une gestion multiétatique et sécuritaire de l’islam en France.
En 1989, après l’affaire Rushdie, il est sollicité par l’Elysée, à qui il remet un rapport proposant l’ouverture d’un institut d’études musulmanes...

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