La
plupart des anciens Constantinois se souviennent sans doute de la statue
du général Lamoricière érigée sur la place du même nom, devant le garage
Citroën, près du casino.
Cette statue a connu une destinée particulière que je vous propose de découvrir ici.
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Le
général Louis Juchault de Lamoricière est né à Nantes le 5 février 1806.
Élève à l'école polytechnique puis à l'école d'application de Metz, il
débuta comme lieutenant du génie. Il fit ses premières armes au siège
d'Alger en 1830.
Lors de la deuxième expédition de Constantine en 1837, la garnison fortifiée résista avec vigueur. L'armée était commandée par le duc de Nemours. De Lamoricière, alors lieutenant-colonel était sous les ordres de son Altesse Royale à la tête des Zouaves. Le 13 octobre 1837 à 7 heures du matin, les Zouaves ayant à leur tête le colonel de Lamoricière, s'élancèrent sous le feu. Plus tard le drapeau tricolore fut planté sur la brèche, mais Lamoricière fut grièvement blessé et presque aveuglé. Par la suite il fut l'un des lieutenants du Général Bugeaud, nommé en 1840 gouverneur de l'Algérie. Général à 34 ans, il conquit sa 3ème étoile en 1843. Il mourut le 2 septembre 1865 au château de Prouzel (près d'Amiens) où il s'était retiré. La statue fut placée à l'endroit même d'où Lamoricière s'élança à l'assaut de la ville, face à la place de la Brèche. L'inauguration eut lieu le dimanche 25 avril 1909. La statue restera cinquante-trois ans face au "Vieux Rocher". Toutes les cérémonies militaires s'articuleront dans sa perspective. Elle sera, une nouvelle fois, fêtée lors du centenaire de la prise de la ville, en 1937.
Puis
vint l'indépendance et, en une nuit, celle du 8 au 9 juillet 1962, la
statue fut déboulonnée et embarquée pour Marseille par le Génie de l'Armée
française. Elle séjourna sur les quais de Marseille jusqu'en juin 1963.
Environ un an plus tard Me Pennetier, maire de Saint-Philbert de Grand Lieu et conseiller général de la Loire-Atlantique, apprit son existence et eut l'idée de la réclamer pour sa commune, C'est en effet du lieu dit "La Moricière", à deux kilomètres de Saint-Philbert, que la famille tient son nom. Cinq années s'écouleront où Me Pennetier multiplia les démarches et, le 29 juin 1969, récompensé de sa ténacité, il inaugura la statue devant deux mille personnes. Le corps du général Lamoricière repose à la chapelle du cimetière de Saint-Philbert. De plus un cénotaphe en sa mémoire a été élevé en 1879 dans la cathédrale de Nantes sa ville natale.
Pour
voir certains détails du dos de la statue (prise de Constantine, ...),
rendez-vous sur le site : http://ecobois.free.fr/saint-philbert/accueil-lamoriciere.htm
La ferme de Lamoricière à l'origine
du nom de la famille du Général
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Deux
autres monuments constantinois ont quitté l'Algérie pour être rapatriés
en France.
Le
Tombeau des braves
Inauguré en 1852 cet édifice contenait les cendres des victimes de ces sièges. Ce monument était dressé dans l'enceinte de la casbah. L'indépendance venue, le monument sera démonté pierre par pierre. Expédié en France ainsi que les plaques de dédicaces et les précieuses reliques reposant dans le caveau, fin décembre 1962, il fut remonté à l'École d'application du Génie militaire d'Angers (Maine et Loire), choisie parce que le Génie avait tenu un rôle prépondérant au cours des deux sièges. En outre, c'est un colonel du Génie, Lamoricière, qui commanda la première colonne d'assaut, pénétrant à la tête de ses hommes dans la ville.
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Statue
du Maréchal Valée
Il s'agit de celle du Maréchal Valée qui commanda l'artillerie lors de la prise de Constantine en 1837. Cette statue de trois mètres de haut est l'œuvre du sculpteur Gustave Crauk. Elle fût inaugurée le 28 octobre 1866, dans le square qui portera également le nom du Maréchal Valée. Au moment de l'indépendance, elle sera transférée au camp Fray (faubourg du Mansourah), et Ramenée en France par le 573e groupe du Train, elle transitera par Metz, au camp de Bockange, avant d'être dirigée le 8 février 1963 vers Brienne-le-Château (Aube), place de la République. La ville natale de Valée avait, pour cette raison, obtenu la statue du ministre des Armées.
Source
: Monuments en Exil, livre d'Alain AMATO (un Constantinois)
Éditions de l'Atlanthrope. Paris 1979.
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Cloches
Les cloches de la Cathédrale de Constantine et de l'église
Sainte Jeanne d'Arc sont également revenues en métropole.
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mardi 18 juillet 2017
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