Les plages payantes : le ministre de l'Intérieur impuissant ?
En
effet, les journaux ne cessent de rapporter des appels de détresse de
citoyens pris en étau par des barons des plages algériennes censées.
Pourtant, le ministre de l'intérieur, Noureddine Bedoui, a assuré à
maintes reprises qu'elles sont gratuites. Tous les estivants le savent
sauf manifestement le ministre de l'Intérieur.
Ces
barons squattent le littoral au nez et à la barbe de toutes les
autorités politiques et sécuritaires locales, wilayales et nationales.
Sur les plages, les services de sécurité sont omniprésents sans pouvoir
ou vouloir intervenir devant ces "lynchages" pécuniaires et ces
atteintes à la dignité du citoyen.
Beaucoup,
préfèrent rebrousser chemin que d'avoir à répondre ou à subir ce que
leur culture leur interdit: la violence, les insultes, les vulgarités,
les insanités.
Mais pourquoi et à qui profitent ce laisser-aller, ce laisser-faire, cette démission et cette fuite de responsabilités ?
L'accès
libre aux eaux algériennes et le droit à la sécurité sont garantis.
Mais le constat est implacable : les Algériens à la recherche d'un bout
de sable sont refoulés par ces "puissants" qui ont privatisés les
plages.
Que
viserait un Etat lorsque des injustices sont commises devant des agents
de police, de gendarmerie et des communaux sans réagir, des agents que
cet Etat paie pour veiller, par vocation, à faire respecter l'ordre, le
droit et les lois de la république algérienne démocratique et
populaire ?
Pourquoi
les instructions du ministre ne sont pas suivies d'effet même dans les
grandes villes du pays, à l'instar de la capitale, tel que rapporté par
des quotidiens?
Pourquoi
le citoyen est abandonné et livré aux mains de squatteurs défiant,
ouvertement et ostentatoirement, l'autorité de l'Etat ?
Où
se baignent les pontes du système, leurs épouses et leurs enfants ?
Certainement pas ici en Algérie, ou, du moins, pas là où le citoyen
lambda est humilié, dépouillé et agressé par des personnes en infraction
avec les lois de la république.
Ce
qui est incompréhensiblec'est cette sournoiserie maligne qui voudrait
dire que l'Etat serait impuissant. Impuissant face à quelque 10
squatteurs par plage alors que des manifestations de plusieurs dizaines
de personnes sont contenues, stoppées et dispersées avant même d'entamer
deux pas.
Des
enseignants, des garde-communaux ont été vite repérés puis renvoyés
depuis la gare du Carroubier, à Alger, ou encore ces milliers
d'enseignants contractuels qui ont été surpris dans leur sommeil, à
Boudouaou, il y a presque deux années.
Des
policiers, des gendarmes si aguerris, si experts dans ce genre de
situations très complexes, pourraient-ils devenir, subitement, et par
quel miracle, inefficaces face à 10 jeunes squatteurs ? Que veut-dire
cette passivité ?
Serions-nous,
un jour, amenés jusqu'à payer les "droits" de passage d'une ville à une
autre maintenant que, pour stationner le temps de s'acheter un journal,
nous sommes sommés, sous la menace d'un gourdin, de payer les "droits"
de stationnement, variant entre 50 et 100 DA ?
Cela
dit, nous sommes amenés à affirmer que ce ne sont pas les instructions
qui trouvent des difficultés à être appliquées, mais, au vu de notre
vécu quotidien, de notre expérience citoyenne, il s'agit d'une volonté
de ne point appliquer. Et cela pourrit dangereusement!
Dans
les deux cas, qu'il s'agisse de l'incapacité ou de l'absence de volonté
à faire respecter les lois de la république, l'inquiétude est la même,
elle est pesante!
Quel
message voudrait nous transmettre le pouvoir à travers cette télévision
gouvernementale lorsqu'elle nous montre des reportages nous informant
que, malgré les instructions du ministre de l'intérieur, les plages sont
toujours payantes?
Les
députés et l'opposition ne semblent pas intéressés par les cures
salines puisque nous n'avons pas encore entendu leurs réactions. Pendant
ce temps, des pontes font leur beurre sur le dos de simples citoyens.
Achour Boufetta
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