mardi 11 juillet 2017


Officiellement, tout le monde est d’accord. Comment s’opposer à une campagne anticorruption ? « C’est soit la corruption, soit la Tunisie », avait lui-même résumé le premier ministre, Youssef Chahed, en donnant le coup d’envoi, fin mai, d’un vaste coup de filet contre des réseaux de ripoux. L’affaire est sans précédent depuis la révolution de 2011. Elle manifeste comme un sursaut du pouvoir exécutif face une sombre perspective, celle de « voir la Tunisie devenir un Etat mafieux », selon la mise en garde rituellement lancée par Chawki Tabib, le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc).
Depuis le 23 mai, les lignes ont bougé. Une quinzaine d’arrestations d’hommes d’affaires et de cadres de l’administration, la plupart liés à la contrebande, ont modifié le climat politique. « C’est très sérieux, cela augure d’un changement profond », commente Michaël Béchir Ayari, analyste pour la Tunisie de l’International Crisis Group (ICG). L’offensive a fait soudainement grimper la cote de popularité de M. Chahed, le plus jeune (41 ans) premier ministre de l’histoire tunisienne, technocrate jusqu’alors plutôt effacé.
Si la classe politique applaudit en façade, les allées du pouvoir s’enfièvrent de petites et de grandes manœuvres. Nidaa Tounès et Ennahda, le parti « moderniste » et la formation « islamiste » réconciliés – après leur dure rivalité des années 2012-2013 – au sein de la coalition dirigeante, sont sur leurs gardes face aux nouvelles ambitions de M. Chahed. La rumeur annonce un remaniement ministériel pour la seconde moitié de juillet. M. Chahed, qui ne peut se passer de leur soutien parlementaire, risque de se voir davantage ligoté. « Ils veulent l’affaiblir », commente un ex-député de Nidaa Tounès.
Sulfureux homm
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