La crise entre Etats du Golfe a bien été précipitée par un piratage
informatique. Citant des responsables du renseignement américain restés
anonymes, le Washington Post a affirmé, dimanche 16 juillet,
avoir pris connaissance d’informations selon lesquelles ce sont des
dirigeants émiratis qui ont ordonné le piratage de l’agence de presse
qatarie QNA, le 23 mai.
Le lendemain, celle-ci avait diffusé une dépêche dans laquelle l’émir
qatari, Tamim Ben Hamad Al-Thani, dénonçait l’hostilité ambiante à
l’égard de l’Iran (« une puissance islamique »), faisait l’éloge du Hezbollah libanais (« un mouvement de résistance ») et défendait la présence des troupes américaines sur son sol comme une garantie « contre les convoitises de certains de ses voisins », en
allusion aux différends territoriaux qui l’opposent à l’Arabie
saoudite. Vécues comme des saillies inacceptables et un casus belli par
Riyad et Abou Dhabi, ces déclarations attribuées à l’émir du Qatar
avaient enflammé la région même si, dès le 25 mai, Doha avait fait
savoir que son agence de presse avait été piratée par des « entités inconnues ».
Des experts du FBI, intervenus pour aider le Qatar à enquêter sur cet
incident, avaient eux aussi acquis la certitude que QNA avait été
piratée, selon le Washington Post.
Deux semaines plus tard, le 5 juin, l’Arabie saoudite et les Emirats
arabes unis rompaient leurs liens diplomatiques et fermaient leurs
frontières avec le Qatar, accusé de financer le terrorisme et de
soutenir l’Iran, leur grand rival régional.
Nouvelles mesures restrictives ?
Sans surprise, Doha a dénoncé le piratage supposé de son agence de presse par son voisin : « Les informations publiées par le Washington Post,
qui révèlent l’implication des Emirats arabes unis et de hauts
responsables émiratis dans le piratage de l’agence de presse du Qatar,
prouvent sans équivoque que ce piratage...
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