Maghreb/ Rabat souhaite se rapprocher d’Alger
Les relations entre l’Algérie est le Maroc
sont sur le point de prendre un nouvel élan. Après des années de
méfiance et d’accusations mutuelles, les deux grans pays du Maghreb
semblent baliser la voie à une relation plus au moins «normale» malgré
le différend sur la question du Sahara Occidental.
Alors que la coopération sécuritaire
entre les deux pays était «au point zéro», selon le ministre marocain de
l’Intérieur, le roi du Maroc envoie un émissaire chez le chef de l’Etat
algérien. Le ministre marocain délégué aux Affaires Etrangères, Nacer
Bourita, a été reçu vendredi par le premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Signe d’un relatif réchauffement, l’émissaire de Mohamed VI est
accompagné du patron des services secrets de son pays, Yacine El
Mansouri.
Du coté algérien, outre le ministre
chargé des Affaires maghrébines, Abdelkader Messahel, le coordinateur
des services de sécurité, Bachir Tartag, a assisté pour la première fois
à une rencontre publique. Ce qui conforte la thèse de la volonté de des
deux parties d’axer leurs échanges autour des questions de sécurité,
notamment autour de la lutte contre le terrorisme. La preuve est que le
communiqué des services du premier ministre a précisé que lors de cette
rencontre, «l’accent a été particulièrement mis sur la sécurité
régionale, notamment la lutte contre le terrorisme et le crime
transnational organisé, les questions liées à la migration et la
problématique du développement ».
Une telle rencontre était inimaginable,
il y a seulement quelques semaines. Les deux pays, les plus grands du
Maghreb, se renvoyaient la balle de la discorde. Aux appels marocains
demandant l’ouverture des frontières communes,
l’Algérie a toujours exigé un accord global incluant la lutte contre le
crime organisé, le trafic de drogue et bien sûr, la lutte contre le
terrorisme.
La visite de l’émissaire du roi du Maroc
peut également avoir un lien avec le souhait de Rabat de réintégrer
l’Union africaine. Le Maroc a en effet quitté l’organisation
panafricaine en 1984, en protestation contre l’admission du Sahara
Occidental au sein de ce “cartel” des Etats africains.
Une chose est certaine, la détérioration des relations entre les deux pays maghrébins ne sert les intérêts d’aucun peuple.
Essaïd Wakli
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