mardi 19 juillet 2016


Migrants : le chassé-croisé des destins à bord de l’« Aquarius »

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Sauvetage au large des côtes libyennes par l’équipage de l’« Aquarius », lundi 18 juillet.
Ambiance sonore saturée, odeur entêtante d’essence, traînées de vomi sur le caoutchouc… Quand l’embarcation de sauvetage de l’Aquarius s’approche, lundi 18 juillet, du canot pneumatique où s’entassent 136 migrants, elle entre dans un autre monde : un lieu que la mort a essayé d’envahir. Là, comme en témoigne le sel sur leurs joues, des hommes ont pleuré en écopant toute la nuit l’eau des vagues qui passaient par-dessus bord ; des femmes ont prié et hurlé en serrant leurs enfants pour les préserver.
Lundi matin à 7 h 30, alors que les sauveteurs de SOS Méditerranée, l’ONG de secours en mer qui a affrété l’Aquarius, sont déjà à l’œuvre, distribuant les gilets de sauvetage, les cris nocturnes se prolongent sur la mer.
Très vite pourtant, les 27 femmes et les 6 enfants sont évacués, l’une dans un état comateux pour avoir trop respiré de vapeurs d’essence. Quand Merline, une jeune Camerounaise de 27 ans, arrive sur le pont de l’Aquarius, elle titube, ne sentant plus ses pieds écrasés par un homme assis sur elle depuis le départ des plages libyennes vers minuit.
Après un peu de temps et beaucoup de larmes, la conscience d’être en vie se réinstalle doucement parmi les rescapés. « Les passeurs nous avaient dit que la traversée durait deux ou trois heures. Après quatre ou cinq heures, on était encore au milieu de l’eau, on n’avait plus d’essence. On a paniqué. Tout le monde voyait la mort venir », raconte Aker, 34 ans, le mari de Merline.
A ce moment-là, il a regretté son choix de partir, motivé par son...
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