mardi 5 juillet 2016

Pour la première fois, Matisse le Catésien exposé en Afrique

Publié le
La Voix du Nord

Cet été, le plus connu des enfants du Cateau-Cambrésis, Henri Matisse, s’exposera pour la première fois sur le continent africain. L’exposition qui s’ouvrira le 13 juillet à Johannesburg (Afrique du Sud) est coproduite par le musée catésien.


L'exposition comporte un volet de médiation très important à destination de la jeunesse de Soweto avec des ateliers nomades. PHOTO REPRO «
LA VOIX
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Le Cateau/Johannesburg. Après Chagall, Mirò et Picasso, la Standard Bank Gallery de Johannesburg accueille du 13 juillet au 17 septembre une exposition consacrée à Henri Matisse. La première sur le continent africain. « Rhythm and Meaning » a été élaborée par deux commissaires : Patrice Deparpe, directeur du musée départemental Matisse du Cateau-Cambrésis et Federico Freschi, doyen de la faculté des arts, du design et d’architecture de l’université de Johannesburg. Elle est annoncée riche de plus de quatre-vingts œuvres. « Le cœur de l’exposition, souligne le dossier de presse, sera constitué par la série complète des vingt planches du livre Jazz », qui comptent « parmi les œuvres les plus connues de l’artiste. Cette exposition constitue une opportunité unique pour le public sud-africain de les voir. »
Réalisée principalement à partir des collections du musée du Cateau, « Rhythm and Meaning » est le fruit de la collaboration entre la Standard Bank, l’ambassade de France en Afrique du Sud et l’Institut français d’Afrique du Sud, avec l’aide du musée Matisse de Nice, du musée de Johannesburg, de prestigieuses collections privées internationales, et de mécènes privés.
Elle s’accompagne d’un « très riche et large programme éducatif » en direction du public scolaire – l’œuvre de Matisse figure au programme de l’enseignement artistique sud-africain – mais aussi du grand public.
« L’accès à l’exposition sera totalement gratuit pour tous, de même que le programme éducatif pris en charge par le mécénat », stipulent les organisateurs.
L'exposition comporte un volet de médiation très important à destination de la jeunesse de Soweto avec des ateliers nomades.

La liberté en toile de fond

Le regard de Patrice Deparpe, directeur du musée départemental Matisse du Cateau-Cambrésis, sur cette expo-événement qu’il a codirigée.
Sur l’origine de l’exposition.
« L'idée est venue de l'Institut français de Johannesburg et de l'ambassade de France. Quand celle-ci m'a contacté pour organiser une expo Matisse à Johannesburg, j'ai visité tous les lieux possibles. »
Sur le choix du lieu.
« Il s'avère que les musées “traditionnels” ne répondaient absolument pas aux critères minimum de sécurité et de conservation exigés pour ce type d'exposition. De plus, la Standard Bank Gallery a déjà travaillé avec des musées français (Rodin à Paris et Beaux-Arts de Lyon), qui ont été très satisfaits. Et il s'agit pour la banque d'engagement citoyen : tout est gratuit (visites, ateliers pédagogiques...). Ils ont aussi répondu à mon exigence de constituer un important programme pédagogique qui couvre des petites classes à l'université. Nous avons par exemple transformé un bus en workshop pour travailler sur les papiers découpés de Matisse dans toutes les écoles du Township de Soweto... »
Sur le choix des œuvres.
« La ligne directrice de l'expo a été celle de la liberté, thème important en Afrique du Sud et dans le Nord de la France, habituée à la défendre chèrement. La liberté de Matisse, dans le choix de ses sujets, de ses compositions, de sa ligne, avec par exemple Jazz en support – l'album a été fait à la libération de la France en hommage à une musique libre, le jazz, qui l’est aussi dans sa composition. En arrière-plan figure aussi la passion de Matisse pour l'Afrique au travers de l'utilisation des masques, statues, textiles qu'il collectionnait et incorporait dans ses œuvres. Les œuvres sont donc choisies pour illustrer ces thèmes : la sculpture Le Serf, un portrait au masque africain, une Nature morte à la statuette africaine, des natures mortes peintes à Tunis, des portraits à la ligne totalement libérée, l'album Jazz, des papiers découpés, la dernière peinture de Matisse (Jeune femme à la gandoura bleue). »

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