mardi 21 février 2017

Musulmans (nationalité)

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Les Musulmans sont, dans les pays de l'ex-Yougoslavie, l'une des nationalités de Slaves du Sud de tradition musulmane.
Avant 1974, en Yougoslavie, s'il existait officiellement les nationalités croate, macédonienne, serbe et slovène, la nationalité bosniaque n'avait pas de reconnaissance officielle car la Bosnie était peuplée de Serbes, de Croates et de Slaves islamisés, considérés comme Croates ou Serbes mais ayant la particularité d'être de religion sunnite1. On ne leur reconnaissait donc pas le statut de peuple distinct mais d'adeptes d'une religion. Le régime communiste de Tito crée ainsi cette nationalité distincte en 1974. Il reçoit en échange les remerciements de la Ligue islamique mondiale (ainsi que de l'aide financière), par la bouche du roi d'Arabie en visite à Sarajevo : « Merci au maréchal Tito pour les droits et libertés donnés aux musulmans en Yougoslavie »2.
Le nom s'écrit donc avec une majuscule, contrairement à « un musulman » qui désigne un adepte de l'islam.

Sommaire


Histoire

Origines

Avant la conquête de la Bosnie-Herzégovine par l'Empire ottoman, les Slaves de Bosnie sont catholiques ou orthodoxes. Une partie des orthodoxes sont d'anciens bogomiles serbes chassés de Serbie par Stefan Nemanja, ce sont d'ailleurs eux qui convertiront une partie des catholiques croates et serbes orthodoxes de Bosnie et Herzégovine (à l'époque le voïvodat d'Herzégovine représentait toute la partie sud-est de la Bosnie et aussi l'ouest du Monténégro) à l'« hérésie » bogomile3. Après la conquête de la Bosnie-Herzégovine, une partie de ces Slaves se convertit à l'islam. Les conversions sont relativement passives et opportunistes pendant les cinq siècles d'occupation ottomane, dans la mesure où, selon le système des millets, le statut de musulman dans l'Empire ottoman leur apportait plusieurs avantages :
  • ne plus payer l'impôt religieux que payaient les chrétiens et les juifs (par contre en tant que musulmans ils devaient payer la Zakat) ;
  • éviter d'offrir au sultan son premier fils comme esclave selon la tradition des janissaires (Mehmed pacha Sokolović en est un exemple) ;
  • accéder à des postes dans l'armée et l'administration ;
  • se défaire du catholicisme ou de l'orthodoxie pour les anciens bogomiles.

De la création de la nationalité musulmane au choix du terme Bosniaque

En 1974, Tito introduit la nationalité « Musulmans » (avec un M majuscule) à la demande des musulmans de Bosnie-Herzégovine ; les Musulmans deviennent alors un des peuples constitutifs de la Yougoslavie. Après les accords de Dayton en 1995, une fois la Bosnie-Herzégovine indépendante, les Bosniens musulmans demandent la reconnaissance de leur peuple en tant que nation par l'ONU, non sous sa dénomination première de « Musulmans » mais sous celle de « Bosniaques » (en bosnien, Bošnjaci, en anglais Bosniaks).
Le terme de bosniaque est l'autre adjectif qui est utilisé pour désigner les Slaves islamisés de Bosnie et les slave islamisés redevenu laïc mais ne se considérant ni serbe ni croate. Il est apparu en 1930, lorsque le gouvernement monarchiste de la dynastie Karađorđević cherche à détacher les Slaves islamisés de la désignation de « musulman », car même avant sa reconnaissance officielle par Tito en 1974, les Slaves islamisés de Bosnie étaient appelés par les Croates et les Serbes des « musulmans » non pas de façon péjorative mais tout simplement par souci de les distinguer des Croates catholiques et des Serbes orthodoxes, alors que les trois parlaient la même langue le BCMS4. Le terme de Bosniaque a été remis au goût du jour au début des années 1980 par des intellectuels musulmans, comme Adil Zulfikar Pasic ou Ferid Muhic4. Ils le revendiquent comme terme de désignation pour tous les musulmans de langue BCMS dans la Yougoslavie, mais aussi comme désignation du peuple de l'État musulman qu'ils désirent alors créer4. C'est pour cela qu'aujourd'hui, en Bosnie, on utilise généralement deux termes : Bosniens pour tous les habitants de la Bosnie, qu'ils soient croates, serbes, ou bosniaques, et Bosniaques pour les habitants musulmans, à la place de l'ancienne terminologie choisie par Tito.

Utilisation contemporaine du terme Musulman

La nationalité Musulman existe encore juridiquement en Serbie, Croatie, Macédoine, Slovénie et au Monténégro pour désigner les Slaves de tradition musulmane. Elle est acceptée comme réponse pour la question de la nationalité lors des recensements.
En Bosnie-Herzégovine, on utilise le terme de Bosniaques.

Population

  • En Bosnie-Herzégovine : 1 902 956 personnes au recensement de 1991, avant la reconnaissance de la nationalité bosniaque.
  • Au Monténégro : 20 537 personnes se sont déclarés Musulmans dans le recensement de 20115.
  • En Croatie : 7 558 personnes (recensement de 2011)6
  • En Serbie : (sans le Kosovo) 22 301 personnes7. (recensement de 2011)
  • En Slovénie : 10 467 personnes (recensement de 2002)8
  • En Macédoine (ou ex-République yougoslave de Macédoine) 2 553 personnes (recensement de 2002)9

Notes et références

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