Le mois dernier, le ministre turc de l’Education a présenté la dernière version du nouveau programme scolaire pour la rentrée prochaine. Deux points portent particulièrement à controverse : la suppression du chapitre sur l’évolution et la modification de celui sur les pères fondateurs de la Turquie.
Outre les leçons sur les grands scientifiques tels qu’Einstein ou Newton, les écoliers turcs découvriront les grands scientifiques turcs ou musulmans. En revanche, les chapitres qui concernent le président fondateur de la république de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk, et son successeur Ismet Inönü, seront allégés.
Les réactions n’ont pas tardé : certains accusent le gouvernement
de promouvoir son idéologie conservatrice et religieuse ; et le syndicat
enseignant Egitim-Sen s’inquiète, affirmant que ce nouveau programme va
encourager une mentalité « religieuse et nationaliste » mettant
l’accent sur l’identité turque et l’islam sunnite. Le Parti républicain
du peuple, principal parti d’opposition, dénonce « l’effaçage » des
réalisations d’Atatürk.
En réponse, le ministre de l’éducation assure que ce programme va
enseigner l’histoire de la Turquie du « point de vue d’une éducation
nationale et morale ». De plus, le ministère a promis de modifier son
enseignement de la religion pour être en conformité avec la Cour
européenne des droits de l’homme, en remplaçant des phrases telles que
« notre religion » par la formule plus neutre « la religion Islamique ».
La tentative de coup d’Etat de juillet 2016
Un autre changement inquiète les critiques du gouvernement :
l’ajout d’un cours sur la tentative de coup d’état du 15 juillet
dernier, qui est devenue un mythe fondateur très politisé pour Erdogan.
« Le gouvernement utilise l’histoire du coup d’état pour présenter
Erdogan comme un héros », a déploré un professeur d’histoire d’un lycée à
Istanbul.
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