mardi 14 février 2017

Abdarahman Ibn Aouf


Un jour, alors que le calme planait sur Médine, une grande caravane commerciale vint provoquer une agitation inhabituelle parmi les habitants. La Mère des croyants Aïcha, qui avait entendu cette agitation, demanda : « Qu'est-ce qui se passe à Médine ? » On lui répondit : « C'est une caravane appartenant à Abdarahman b. Aouf qui arrive de Syrie avec des marchandises. » Elle dit : « Une caravane qui provoque toute cette agitation ! » On lui dit : « Oui, Mère des croyants c'est une caravane de 700 chameaux! » Sur ce, Aïcha souleva la tête, en regardant loin et longuement comme pour se rappeler quelque chose, puis dit : J'ai entendu le Messager dire : « J'ai vu Abdarahman entrer au Jardin en se traînant. »
On rapporta ce propos d'Aïcha à Abdarahman, avant même le déchargement des marchandises. Le compagnon marchand se rendit immédiatement auprès d'elle et lui dit : « Tu m'a rappelé un hadith que je n'oublie d'ailleurs pas. » Puis, il lui déclara qu'il donnait toutes les marchandises en aumônes, en vue de Dieu. Après quoi, il mit en oeuvre sa décision, en faveur des Médinois. Ce fait authentique, à lui seul, nous révèle, comment était la vie de ce compagnon du Messager . Il était un riche commerçant aux activités florissantes, ainsi qu'un croyant doté d'une foi solide, qui recherchait toujours la récompense du Jardin.
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Ce valeureux compagnon embrassa l'Islam dès les premières heures de l'appel à la croyance lancé par le Messager , c'est à dire, avant que le Messager ne prît la demeure d'al-Arqam comme lieu de réunion. Il est l'un des huit premiers musulmans et il fait partie des dix compagnons qui ont triomphé de la belle annonce du Jardin faite par le Messager .
En outre, il fit la première et la seconde émigration d'Abyssinie et aussi l'émigration de Médine, avant de prendre part à la bataille de Badr et à toutes les autres batailles. Par ailleurs, le khalife Omar b. al-Khattab le désigna, avant de mourir, dans le comité de consultation des six compagnons, qui devront nommer l'un d'entre eux khalife.
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Abdarahman b. Aouf avait bien eu de la chance dans sa vie de commerçant, si bien qu'il en fut étonné. Une fois, il avait dit : « Même si je soulève une pierre, je trouve à l'endroit de l'or ou de l'argent! » Toutefois, le commerce n'était nullement source d'avidité pour lui. Quand il n'était pas à la mosquée en train de prier ou en expédition en train de combattre sur le chemin de Dieu, il était occupé par son commence.
Lorsqu'il s'établit à Médine, il préféra vivre de son propre labeur, jusqu'à la fin de ses jours, à l'âge de 75 ans. Lisons plutôt le hadith rapporté par Anas b. Malik : « (Le Messager ayant fraternisé entre les deux), Saâd b. ar-Rabiâ dit à Abdarahman : « Mon frère, je suis le plus riche des Médinois. Choisis la partie de mes biens que tu veux et prends-la. Et puis, j'ai deux épouses. Choisis celle qui te plaît et je la répudies pour que tu l'épouses. » Abdarahman lui dit alors : « Que Dieu bénisse ta famille et tes biens!...Montrez-moi où se trouve le souk. »
Après quoi, il alla au souk. Il acheta, vendit et gagna des bénéfices. La prospérité de son commerce était sûrement due à la bénédiction de Dieu, car la plus grande part allait à la cause de l'Islam, au pourvoiment des combattants musulmans, au soutien des proches et à l'aide des démunis. Depuis qu'il entendit le Messager lui dire : « Ô Ibn Aouf, tu es l'un des riches, et tu entreras au Jardin en te traînant. Alors, donne à Dieu un (beau) prêt et il le libèrera les pieds! », Abdarahman ne s'arrêta pas de prêter à Dieu de beaux prêts, de sorte que Dieu les lui doublait largement.
Une fois, il vendit une terre au prix de 40.000 dinars. Puis il donna cette somme à ses proches d'entre les Banou Zouhra, aux Mères des croyants et aux pauvres d'entre les musulmans. Une autre fois, il offrit 500 chevaux aux combattants musulmans, et 1500 chameaux une autre fois encore.
Avant de mourir, il donna 50.000 dinars pour la cause de Dieu et 400 dinars à chacun des Badrites encore vivants, si bien qu'Othman b. Affan, qui était riche, les pris en disant : « Le bien de Abdarahman est licite et pur... »
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Un autre aspect de sa personnalité. Abdarahman était le maître de sa richesse et non l'esclave. Il la fructifiait facilement et licitement, puis il n'en profitait pas seul. Sa famille, ses proches, ses compagnons et sa communauté en profitaient tous. Ses dons ne se comptaient plus si bien qu'on avait dit : « Les habitants de Médine sont tous les associés d'Ibn Aouf dans sa fortune. A un tiers d'entre eux, il donne des prêts ; à un autre tiers, il paie leurs dettes ; un autre tiers encore, il les gratifie de dons. »
De plus, il avait toujours une grande crainte de sa fortune. Un jour, au moment de déjeuner (ce jour-là, il avait jeuné), il perdit l'appétit en voyant le repas, fondit en larmes et dit : «Mousâb b. Oumayr est tombé en martyr et il est mieux que moi. C'est qu'il a eu comme linceul une (simple) robe qui laissait ses pieds se découvrir quand elle couvrait sa tête, et laissait sa tête se découvrir quand elle couvrait ses pieds. Hamza est tombé aussi en martyr et il est mieux que moi. C'est qu'on ne lui a trouvé comme linceul qu'une (simple) robe. Puis, on a tant étalé pour nous des biens de l'icibas et on en a tant donné à nous, de sorte que j'ai peur que nos belles actions nous soient pressées. »
En outre, malgré sa grande fortune, il était d'une modestie illimitée, si bien qu'on avait dit de lui : « Si un étranger le voit assis avec ses serviteurs, il ne peut le distinguer d'eux. » Par ailleurs, dans la bataille d'Ouhoud, il avait reçu une vingtaine de blessures, dont l'une lui avait laissé une jambe boiteuse, comme il y avait perdu une de ses dents.
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Puisque la richesse n'avait aucune incidence négative sur lui, Abdarahman ne fut nullement attiré par le pouvoir. Quand on lui dit qu'il méritait la succession du khalife Omar, face aux cinq autres compagnons qui formaient avec lui le comité des six, il rétorqua ainsi : « Par Dieu! si on prend un couteau et qu'on le passe sur ma gorge d'un bout à l'autre, cela m'est plus préférable. » Et lorsqu'il choisit Othman b. Affan comme khalife, les quatre autres compagnons approuvèrent.
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Enfin, en l'an 32 de l'Hégire, au moment où Abdarahman allait rendre l'âme, la Mère des croyants Aïcha lui accorda l'honneur d'être enterré à côté du Messager , Abou Bakr et Omar. Mais il refusa à cause d'un serment scellé avec Othman b. Madhoun, lequel disait que l'un serait enterré à côté de l'autre. Juste avant de mourir, il dit : « J'ai peur d'être empêché de rejoindre mes compagnons, à cause de la grande fortune que j'ai eue. »
Peut-être se rappela-t-il à ce moment le hadith du Prophète : « Abdarahman b. Aouf ira au Jardin. », ainsi que la promesse de Dieu : "Ceux qui font dépense de leurs biens sur le chemin de Dieu, et qui plus est ne font pas suivre leur dépense d'étalage ni de tort, trouveront leur salaire auprès de leur maîtres. Pour eux, pas de crainte à se faire, non plus qu'ils n'auront tristesse." (Coran 2.262)

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