mardi 31 janvier 2017


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Renégociation des Contrats à long terme

Quelles marges de manœuvre pour l’Algérie ?

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le 31.01.17 | 10h00 Réagissez
 
 Les exportations algériennes devraient passer à 56 milliards de mètres cubes en 2017
Les exportations algériennes devraient passer à 56...

La relance de la production algérienne de gaz donnera certainement de la consistance aux positions qui seront exprimées par notre pays.

Le début de polémique sur la fiabilité des livraisons en gaz algérien vers la France, né des accusations du groupe Engie (ex-GDF Suez) contre le groupe Sonatrach, remet sur le tapis la question des contrats à long terme à l’origine du litige entre les deux entreprises. Un différent qui ne serait pas étranger aux insinuations d’Engie qui a lourdement médiatisé ses difficultés d’approvisionnement en l’imputant à Sonatrach, laissant ainsi la voie libre à une série de spéculations sur des difficultés sur le front du gaz en Algérie. La «mise en accusation» est, pour le moins, mal venue pour l’Algérie, à l’approche de négociations difficiles sur les contrats à long terme, dans un marché devenu très concurrentiel.
Dans ses réponses directes à Engie, Sonatrach est restée plutôt mesurée, mais les informations données depuis quelques jours par le groupe, à propos des capacités de production gazières algériennes, appuyées de bilans chiffrés sur les exportations effectives vers le Sud de l’Europe et notamment l’Espagne, dessinent les contours d’une riposte algérienne plus offensive. Sonatrach insiste ainsi sur sa fiabilité en tant que fournisseur de gaz à l’Europe, mais aussi sur ses énormes potentialités en termes de production et de livraisons effectives vers le Sud de l’Europe.
Après avoir souligné la progression attendue de ses exportations en gaz (naturel et naturel liquéfié) en 2017, Sonatrach révèle les chiffres de ses exportations en hausse vers l’Europe, dont l’Espagne, son principal client. Les exportations algériennes devraient ainsi passer de 54 milliards de mètres cubes en 2016 à 56 milliards de mètres cubes en 2017, soit une hausse de 5,5%. Pour le GNL, les exportations attendues en 2017 devraient atteindre 17 milliards de mètres cubes/équivalent gaz contre 39 milliards de mètres cubes pour le gaz naturel, selon les déclarations du directeur général adjoint de la commercialisation à Sonatrach.
Par ailleurs, selon des informations de Sonatrach répercutées par l’agence Reuters, l’Algérie prévoit d’accroître ses exportations de gaz naturel en 2017, en vue de construire sa première place en Espagne et d’augmenter ses ventes à l’Italie et au Portugal. Il est à savoir que l’Algérie a fourni 20 milliards de mètres cubes de gaz à l’Espagne en 2016, couvrant 55% des besoins de ce pays mais aussi 16% de la demande de l’Italie et 15% de celle du Portugal. Des chiffres qui replacent le débat sur les capacités algériennes de production de gaz, dans un cadre plus favorable et enrayent l’impact négatif — au vu des prochaines négociations — des analyses pessimistes sur les potentialités de l’Algérie.
Une renégociation inévitable
La relance de la production algérienne de gaz donnera certainement de la consistance aux positions qui seront exprimées par l’Algérie, lors des négociations visant à réduire la durée des contrats de gaz — qui s’étalent de 20 à 30 ans. Le pays va en effet au-devant de rudes tiraillements avec ses clients, mais s’accroche à ses nombreux atouts, dont sa proximité avec l’Europe et les lourds investissements consentis.
A la différence de ses prédécesseurs qui estimaient qu’il n’était pas question de lâcher sur les contrats à long terme, Noureddine Boutarfa tient un discours plus souple, estimant que la nouvelle réalité impose au pays de moduler sa stratégie. Pour le ministre, la concurrence du gaz américain et australien change la physionomie du marché et «l’Algérie n’a pas d’autre choix que de se mettre en compétition».

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