“Sur fond de dissensions sans précédents entre Russes et Américains, le sang arabe coule à flots à Alep en Syrie comme à Sanaa au Yémen”, écrit As-Safir. Le journal libanais revient sur le bombardement qui a tué, samedi 8 octobre, au moins 140 personnes à Sanaa et explique que ce bombardement est une très mauvaise nouvelle pour les habitants d’Alep.  
Car ce même 8 octobre, “la France a présenté un projet de résolution à l’ONU, en se plaçant à la tête d’une initiative diplomatique pour empêcher les Russes et les Iraniens de prendre définitivement le dessus en Syrie”, écrit le quotidien. 
“Cette initiative était d’évidence coordonnée avec les alliés de la France, États-Unis en tête. Or le projet de résolution présenté par Paris à l’ONU reposait sur le fait de qualifier ce qui se passe à Alep de ‘massacre’. Cette initiative ne peut que pâtir du fait qu’un autre ‘massacre’ vient d’être commis à Sanaa, en plein jour, au nez et à la barbe du reste du monde.” Le projet de résolution a été bloqué par un veto de la Russie, qui refuse d’appeler à la fin des bombardements aériens, comme le préconisait le texte français.  

Par ailleurs, le bombardement de Sanaa place les Occidentaux dans une position très délicate, car il est imputé à l’Arabie saoudite. Alliée des Américains, et également interlocutrice privilégiée de Paris dans la région, elle s’oppose au Yémen à la rébellion houthiste, soutenue par l’Iran. Comme l’explique As-Safir 
Les Américains ont réagi vivement à ce bombardement. Ils ne peuvent qu’être en colère et le considérer comme une sorte de coup de poignard dans le dos, car cela affaiblit leur position face aux Russes.”

Le sort d’Alep

Le journal libanais se penche ensuite sur le ballet diplomatique en cours au Moyen-Orient. En effet, après les récentes visites des plus hauts responsables saoudiens en Turquie pour parler du dossier syrien, c’était au tour du président russe Vladimir Poutine de rencontrer son homologue turc Recep Tayyip Erdogan le 10 octobre à Istanbul.
Désormais, le dossier syrien sera au centre de toutes les discussions :
Tout se jouera autour du sort d’Alep. D’autant que les Saoudiens chercheront à détourner les regards de l’impasse dans laquelle ils se trouvent au Yémen vers la situation en Syrie.”