La présidence du Liban, une revanche pour Michel Aoun
A 81 ans, l’ex-général chrétien revient au pouvoir grâce à une alliance avec le Hezbollah et son ancien ennemi Samir Geagea.
LE MONDE | |Par Laure Stephan (Beyrouth, correspondance)
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Malgré son âge, Michel Aoun est toujours présenté par les siens comme un homme à poigne. A 81 ans, il veut aller vite, montrer qu’il peut redonner une impulsion à son pays en quasi-faillite. Elu lundi 31 octobre par le Parlement, le nouveau président du Liban devait entamer, mercredi, des consultations parlementaires en vue de désigner un premier ministre, qui sera chargé de former le prochain gouvernement. Il s’agira, selon toute vraisemblance, de Saad Hariri.
Véritable animal politique, Michel Aoun suscite au Liban des passions que le temps n’a pas usées, leader charismatique et souverainiste pour les uns, chefaillon populiste et colérique pour les autres. Venu d’une famille modeste, il s’est approché du pouvoir par la carrière militaire et n’a jamais lâché son ambition de devenir chef de l’Etat, poste confié, selon l’usage, à un chrétien maronite, sans craindre volte-face et contradictions. Le vétéran longtemps exilé en France n’a pas l’exclusivité de ces retournements, dans un pays où les allégeances se font et se défont au gré des intérêts. L’alliance détonante de cet ancien pourfendeur du régime de Damas avec le mouvement chiite Hezbollah, nouée en 2006, fait toujours couler beaucoup d’encre.
« Il a agi en militaire »
« On a compris qu’il entrait en guerre, explique le politologue Melhem Chaoul. Michel Aoun a agi en militaire pour conquérir la présidence. Il a défini le but, les alliances, les avancées et les retraits. » C’est l’appui du puissant Hezbollah, mais aussi ceux de l’ex-frère ennemi Samir Geagea et de l’adversaire Saad...
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