Sans le consentement préalable de leur tuteur, les femmes saoudiennes ne peuvent pas voyager à l’étranger, étudier, se marier, conduire une voiture ou même bénéficier des soins de santé. Quelle que soit leur classe sociale, elles sont toujours soumises à la tutelle de leur père, frère, mari ou fils.
Plusieurs milliers d’entre elles ont décidé de réclamer leur liberté. “Plus de 14 000 ont signé une pétition adressée au roi Salmane, lundi [26 septembre], appelant à mettre fin au système de la tutelle dans le royaume”, écrit The Middle East Eye.  

Rapport alarmant

L’organisation internationale de défense des droits de l’homme Human Rights Watch avait publié le 16 juillet un rapport alarmant sur la situation des femmes dans ce pays du Golfe “sous l’emprise de la tutelle masculine”. Le rapport considère ce système comme “l’obstacle le plus important à la réalisation des droits des citoyennes”.  

Le rapport citait les témoignages de plusieurs femmes saoudiennes confrontées à d’importantes contraintes et tenues de “vivre dans les cases que leurs pères ou maris ont prévues pour elles”. Un témoignage parmi d’autres :  
 
Le système de la tutelle continue d’être un cauchemar. Je ne veux pas me marier parce que je ne veux pas qu’un étranger me contrôle… Au fond, c’est de l’esclavage.”

“Je suis mon propre tuteur”

À la suite de la publication de ce rapport, plusieurs activistes féministes avaient lancé une campagne sur les réseaux sociaux. Des hashtags comme “Stop à l’asservissement des femmes” et “Je suis mon propre tuteur” ont éclos sur Twitter, tandis que “2 500 femmes ont envoyé des télégrammes à destination du roi saoudien, lui demandant de supprimer le système de la tutelle”, rappelle Hala Al-Dosari dans The Guardian. La jeune femme a coécrit la pétition et participé au rapport de Human Rights Watch.
Interrogée par le journal britannique, l’activiste saoudienne Aziza Al-Yousef, qui milite depuis des années pour la défense des droits des femmes saoudiennes, a confirmé que plusieurs universitaires et militants féministes islamiques estiment que le système de la tutelle se base sur une interprétation extrêmement restrictive de la charia ou loi islamique :
 
Ce n’est pas uniquement à cause de la religion. L’ensemble des règles gouvernementales devraient être modifiées.