« Chaque communauté a un loyal, et le loyal de cette communauté est Abou Oubayda b. al-Jarrah. »
Voilà ce que le Messager

avait dit de ce valeureux compagnon. Le Messager

ne se contenta pas de ce témoignange en faveur de Oubayda. Lors de
l'expédition de Dhat as-Salasil, il l'envoya en renfort à Amr b. al-As,
en tant que commandant d'une colonne qui comprenait Abou Bakr et Omar.
Abou Oubayda fut, en outre, le premier compagnon qui reçut le titre
d'Emir des émirs.
D'ailleurs, il devint musulman sous
l'impulsion d'Abou Bakr dès les premiers jours de l'avènement de
l'Islam, et ce avant que le Prophète

ne prît la maison d'al-Arqam comme lieu de rencontre. Il fut aussi l'un
des compagnons de la Seconde émigration d'Abyssinie. Après
l'installation du Prophète

à Médine, Abou Oubayda retourna auprès de lui, pour participer à Badr,
Ouhoud et toutes les autres batailles. Après la disparition du Prophète

, il continua son combat sous les khalifat d'Abou Bakr et de Omar.
* * *
La loyauté était l'une des qualités les
plus évidentes d'Abou Oubayda. A la bataille d'Ouhoud, celui-ci resta
non loin du Prophète

pour intervenir vite et le protéger contre un éventuel danger. En effet, après que le Prophète

eut été blessé, Oubayda accourut auprès de lui.
A cet effet, Abou Bakr laissa ce témoignage : « Dans la bataille d'Ouhoud, lorsque le Messager

a été blessé aux joues par les mailles de son casque, j'ai couru vers
lui en même temps qu'un autre qui venait de l'autre côté. Quand nous
sommes arrivés auprès du Messager, je l'ai reconnu. C'était Abou
Oubaydab. al-Jarrah. En prenant les devants, il m'a demandé de le
laisser retirer les mailles. Alors je l'ai laissé...»
Dans l'éxpédition d'al-Khabat, Abou Oybayda fut, sur ordre du Prophète

, le commandant de la colonne musulmane, composée alors de plus de 300 combattants.
* * *
Quand les délégués de Najran entrèrent
convertis à Médine, ils demandèrent qu'un compagnon soit envoyé avec
eux, pour que celui-ci leur enseigne la religion musulmane. Le Messager
leur répondit alors : « Je vais envoyer avec vous un homme loyal. » A
cet effet, Omar b. al-Khattab laissa ce témoignange : « Ce jour-là, j'ai
tant aimé être l'émir à désigner... Quand le Messager

termina la présidence de la prière du dhuhr, il se mit à regarder à
droite et à gauche. Je me mis à me montrer, pour être vu de lui. Il
continua à chercher de son regard si bien qu'il vit Abou Oubayda b.
al-Jarrah. Il l'appela et lui dit : « Va avec eux et juge avec le Vrai
sur l'objet de leur différend. » Ainsi Oubayda triompha-t-il de cette
distinction! »
* * *
Aprés la disparition du Prophète

,
Oubayda resta fidèle au poste. Il assuma ses responsabilités de
musulman avec loyauté. Une fois, quand le khalife Omar eut décidé de
démettre Khalid b. al-Walid du commandement de l'armée qui était prête à
livrer une grande bataille, Oubayda intercepta l'ordre écrit et demanda
au messager de ne pas le transmettre à Khalid, avant la fin de la
bataille.
La bataille se terminant par la victoire
des musulmans, il remit la missive à Khaled. Celui-ci dit alors : « Que
Dieu t'accorde miséricorde, Ô Abou Oubayda! Pourquoi ne m'en as-tu pas
informé dès l'arrivée de l'écrit ? » Oubayda dit : « Je n'ai pas aimé te
prendre ta bataille. Et puis, ce n'est pas le pouvoir de l'ici-bas que
nous voulons, et ce n'est pas pour l'ici-bas que nous oeuvrons. Nous
sommes tous des frères en vue de Dieu. »
* * *
Par la suite, Abou Oubayda devint l'Emir
des émirs en Syrie, où se trouvaient les plus puissantes armées
musulmanes. Mais ce poste ne le changea point. Il était resté le même;
un combattant modeste au service de la cause musulmane. Et quand des
informations parvinrent à lui, disant que les Syriens étaient éblouis de
son rang, il les réunit et leur dit : « Ô gens! je ne suis qu'un
musulman issu de Qouraych. »
Mais, en tant que gouverneur général, ses
ordres devaient être appliqués. Une autre fois, à l'occasion d'une
visite en Syrie, le khalife Omar b. al-Khattab remarqua la demeure de
son compagnon Abou Oubayda. Ne trouvant dans la maison que le sabre, le
bouclier et la monture de son compagnon, il lui dit en souriant : «
Pourquoi ne te donnes-tu pas des largesses comme les autres gens ? »
* * *
Plus tard, Abou Oubayda b. al-Jarrah mourut
en Jordanie, où il fut enterré. C'était lui qui libéra ce pays du
paganisme perse et de l'oppression des Byzantins. Quand la nouvelle du
décès parvint à Médine, le khalife Omar dit à ce props : « Si j'avais à
souhaiter une chose, je souhaiterais une maison pleine d'hommes qui
ressemblent à Abou Oybayda. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire