Après « Bruxelles pas belle » et « Bruxelles bruyante », le journaliste Jean Quatremer revient à charge. Et cette fois, c’est tout le royaume qu’il a dans le viseur. Les mots du correspondant français de « Libération » à Bruxelles - dans deux articles datant respectivement de 2013 et de 2014 – résonnent encore. Les réactions à l’époque n’avaient pas été tendres : «  Manque de respect pour les Bruxellois  », «  constats dépassés  », «  condensés de lieux communs  »… Après avoir taclé la capitale belge pour sa saleté puis pour sa gestion du survol, le journaliste revient à la charge auprès de nos confrères du « Vif ». Morceaux choisis.
Pour le journaliste français, le constat est sans appel : la Belgique ne fonctionne plus, les Belges n’existent plus et les flamingants «  ont gagné la partie  ». «  La Belgique, en tant qu’entité culturelle et politique, ne fonctionne plus. La Wallonie et la Flandre sont deux démocraties qui s’ignorent complètement, avec pour seul point de rencontre un gouvernement fédéral qui a tendance à s’amenuiser. Nous sommes entrés de plain-pied dans l’ère de la post-Belgique.  », constate Jean Quatremer.
La seule solution pour sauver le pays ? Le vote MR, selon le correspondant : «  S’il y avait une conscience nationale belge, elle devrait se manifester par un vote MR.  »

Les francophones « refusent de voir ce qui ne va pas »

Pour le journaliste français, le problème vient «  du déni  » des francophones qui «  refusent de voir ce qui ne va pas  » : «  Quand tu vas à Molenbeek, tu as un choc culturel et physique. On me rétorque qu’en France, nous avons les banlieues. C’est vrai, mais ici, c’est au centre de la capitale. A deux cents mètres de la Grand-Place, tu es en Arabie saoudite. Il y a un truc qui ne va pas.  » La citation a déjà fait bondir les internautes. Himad Messoudi, journaliste a la RTBF, s’est amusé à répertorier tout ce qu’on pouvait trouver à 200 mètres de la Grand-Place.

De « vrais dangers » en Belgique

L’interview de Jean Quatremer s’achève sur une mise en garde : «  Heureusement, la Belgique n’est pas un pays violent. Et qui n’est pas dans une situation où les extrémistes peuvent prendre le pouvoir. Mais je ne parierais pas sur le fait que ça dure éternellement. Les peuples changent vite. Et il existe chez vous de vrais dangers avec la ghettoïsation, la fragmentation en communautés.  »