vendredi 30 septembre 2016

A Carros, derrière l’arrêté anti-chicha, les crispations post-attentats

LE MONDE |  • Mis à jour le  |Par 
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Le maire de Carros a banni la chicha dans la quasi-totalité de sa commune, de fin avril à fin septembre.
Il sait bien ce que tout le monde se dit, Charles Scibetta. En avril, le maire (divers) de Carros (Alpes-Maritimes) a banni la chicha de sa commune jusqu’à la fin du mois de septembre, et il reconduira l’arrêté au 1er octobre.
Dans un climat de crispations autour de l’islam et d’injonctions aux musulmans à se faire discrets, son arrêté n’est pas passé inaperçu. D’autant que Carros se situe à trente minutes de Nice, cible de l’attentat du 14 juillet, et à peine plus loin de Cannes, première ville à lancer la mode estivale des arrêtés antiburkinis, avant leur annulation par le Conseil d’Etat.
Dans sa mairie sise au milieu des immeubles de la ville nouvelle, née dans les années 1970 autour de la zone industrielle, Charles Scibetta secoue la tête. Sa décision n’a rien à voir avec ce « contexte actuel » si prompt à tout justifier, elle est simplement celle d’un élu local qui a dû faire face à un problème local : des jeunes, « parfois très jeunes », accaparaient l’espace public pour fumer leur « appareil », puis y abandonnaient leurs déchets. Santé, salubrité et vivre-ensemble : voilà ce qui l’a motivé.
Etaient-ils donc si nombreux, ces fumeurs de narguilé, au point de leur interdire la quasi-totalité de la ville ? Une vingtaine sur 12 000 habitants, concentrés sur quelques bancs… « Mais alors, on ne fait rien ? Est-ce que ce ne serait pas ça, laisser la voie libre au Front national [FN] ? » A 62 ans, l’élu sans étiquette, « laïc et chrétien », se dit désolé qu’on l’imagine d’extrême droite, de...

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