mardi 27 décembre 2016


« La politique turque n’est ni ottomane ni islamiste », par Olivier Roy

Le chercheur décrypte la stratégie de l’ancien champion de l’islam sunnite, Recep Tayyip Erdogan devenu l’allié d’une coalition russo-iranienne pro-chiite.
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L’assassin de Andreï Karlov, l’ambassadeur russe à Ankara – il a été abattu d’une balle dans le dos, le lundi 19 décembre –, quelle que soit son éventuelle affiliation politique, a fait éclater au grand jour la profonde contradiction de la politique étrangère du président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Comment se fait-il que le nouveau « sultan », jusqu’à il y a peu de temps champion de l’islam sunnite, tant sur le plan intérieur que sur le plan extérieur, se soit fait l’allié docile d’une coalition russo-iranienne qui, par idéologie ou par nationalisme, s’est proclamée championne de la cause chiite au détriment d’un sunnisme arabe déjà fort mal en point ?
En fait, la Turquie d’Erdogan, après le lent abandon du modèle kémaliste qui misait tout sur le lien avec l’Europe et avec l’Alliance Atlantique (OTAN), n’a jamais réussi à définir une politique étrangère stable et cohérente.
Le président turc n’a pas cessé de pousser la candidature de son pays à l’Union européenne (UE), tout en cherchant à en faire la grande puissance régionale. Mais quelle « région » et sur quelle base ?
Quête d’influence
Sous la direction d’Ahmet Davutoglu (ministre des affaires étrangère de 2009 à 2014), la diplomatie turque s’était déployée tous azimuts vers le Caucase, les Balkans et les pays arabes, dans l’idée de créer un espace d’influence avec « zéro ennemi » (d’où les tentatives de rapprochement avec l’Arménie, voire avec la Serbie, et les relations étroites avec le Kurdistan irakien).
Cet espace était celui de l’ancien empire ottoman, et cette quête d’influence...
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