mardi 27 décembre 2016

A la rencontre des combattants 1914-1918
du Monument aux Morts de Constantine.

Une présentation chronologique du livre d'or et une liste alphabétique détaillée des combattants présents sur les plaques du monument aux morts.
Perché sur le rocher de Sidi M'Cid, dominant la plaine du Hamma de plus de 200 mètres, se dresse la Monument aux Morts de la Grande Guerre.
Cet arc de triomphe est inspiré de celui de Trajan qui se situe dans les ruines de Timgad. Il est surmonté d'une statue de la Victoire réalisée par Ebstein. Cette statue reproduit une statuette romaine en bronze, nommée "La Victoire de Constantine, trouvée par des militaires lors de fouilles dans la cour de la Casbah. Cette statuette est actuellement visible au musée Cirta.
Ce monument est l'oeuvre du cabinet d'architecture Marcel Dumoulin et Maurice de La Chapelle qui avait ses bureaux 92 rue Georges Clémenceau.
La première pierre du Monument aux Morts a été posée le 18 novembre 1918, Constantine étant la première ville de France à voter la construction d'un monument en hommage aux victimes de la guerre 14-18. Les travaux s'étalent sur 12 ans, et le Monument est inauguré le 7 mai 1930, en présence de Gaston Doumergue, Président de la République, Paul Doumer, Président du Sénat, Ferdinand Buisson, Président de la Chambre des Députés, de Ministres et de M. Morinaud, Maire de Constantine.
Les pierres utilisées pour la construction viennent en grande partie de la carrière Lentini.

Une série de photos montrant également l'intérieur du monument.

MONUMENT AUX MORTS DE CONSTANTINE,
MI-AOÛT 2015
Chaque monument aux Morts a une épitaphe qui lui est propre :
Chacun des noms qu’il commémore, qu’il glorifie, la compose,
Chacun des noms avec la date et le lieu de son dernier combat…
……………………
Chacun d’eux tour à tour entré dans l’Histoire, en aviez-vous conscience ?
Chacun son jour de deuil et son jour de gloire étrangement mêlés.
Chacun méritait de survivre, les monuments aux Morts y veillent !
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Voici deux ans et demi que la pétition « Constantine Riposte » a condamné le vol d’une plaque nominative du monument aux morts 1914-1918 : « Un acte barbare qui ajoute à la dégradation du site et porte atteinte à l’honneur de la ville et à son intégrité. »
Voici un an et demi que « A la rencontre des combattants 1914-1918 du monument aux morts de Constantine » a été publié, dans le propos de « les préserver des aléas du temps et de l’Histoire. »
L’événement « Constantine, capitale de la culture arabe 2015 », lui, est entré dans son quatrième mois.
- Aux dernières nouvelles, quoi de nouveau ?
- Rien !
- Pourrait-on craindre que l’APC et son président ne réagissent pas aux atteintes portées à ce monument, dont la plus préjudiciable réside dans la disparition d’une partie des noms des combattants, ainsi condamnés à l’oubli ?
- L’inertie qui semble avoir prévalu jusqu’à maintenant peut le laisser craindre. Par la force des choses, cette question est devenue d’actualité.
ooOoo
Une évidence s’impose : ce monument bénéficie d’un capital d’intérêt et de sympathie qui dépasse largement Constantine.
Depuis une dizaine d’années la presse algérienne s’en est plus d’une fois faite l’écho. Une expression parmi d’autres, Le Maghreb - 17 juillet 2007 :
« Le monument aux morts, témoin et histoire d'une région »
« Divers monuments restent comme témoin d'une partie de l'histoire du pays, notamment celle de la période coloniale. Erigé en signe de reconnaissance posthume  aux soldats de toutes races et de toutes confessions, tombés au champ d'honneur pendant la première Guerre mondiale (1914-1918), le "monument aux morts" de Constantine domine majestueusement les gorges du Rhume et offre aux visiteurs un magnifique panorama qui s'étend à vue d'œil sur la ville millénaire de Constantine  et les régions qui l'entourent de tous côtés. Perché comme s'il s'agissait d'un nid d'aigle qui a élu domicile sur le rocher abrupt et escarpé de Sidi M'Cid qui enlace jalousement la ville […] Une fois franchies les trente six marches en pierre taillée, le visiteur découvre des plaques en bronze érigées à la mémoire de ces centaines de soldats musulmans, chrétiens et juifs, tous originaires de la ville de Constantine,  morts sur les fronts européens durant la "Grande guerre". Comme au front, tous ces combattants ont été réunis, une nouvelle et dernière fois par la gravure de leurs noms, sur ces plaques qui ont survécu  au temps et aux actes de vandalisme. […] Une visite au "monument aux morts" est plus qu'une incitation pour y  revenir, une contemplation et une invitation au voyage, un voyage qui remonte le temps et permet à l'âme de retrouver la paix intérieure et la nostalgie d'une ville qui, aujourd'hui, "fourmille" de plus en plus, mais qui ne veut pas renier son Histoire et lutte avec vaillance, grâce à l'approche qui préside à sa renaissance, pour retrouver sa dimension de havre de paix spirituelle et d'évasion. F. S. »
ooOoo
Cette presse, évidemment, n’est pas restée insensible à l’abandon où ce monument a été laissé durant des années, et n’a pas manqué de réagir à l’agression qu’il a subie fin janvier 2013.
Voici des extraits de l’article de la Liberté Algérie, du 28 février 2013, « Profanation du Monument aux Morts à Constantine Irréparable ! »- D’abord, la position constante des APC successives :
« Des visiteurs rencontrés venus de l’ouest du pays sont sous le choc et ne comprennent pas comment un site d’une telle beauté est totalement à l’abandon. Le pire est que la perte irréparable de la plaque en bronze ne suffit apparemment pas à alerter les autorités locales, car hormis la plainte déposée par l’APC il y a quelques jours, aucun élu ni aucun responsable n’a daigné se déplacer sur les lieux pour constater les dégâts. D’ailleurs, les délinquants rôdent toujours autour du site. »
- Ensuite, la position du P/APC actuel : 
« Le P/APC, Seifeddine Rihani, que nous avons contacté, nous a révélé qu’en plus de la plainte, la commune – propriétaire du monument – envisage de reconstituer la plaque : “Nous sommes en train de voir avec la commission du patrimoine de la commune en vue de faire appel à des experts et à des historiens pour qu’ils nous fournissent les noms exacts de tous les soldats qui figuraient sur la plaque manquante. C’est un travail difficile, mais nous allons le faire tout de même.” Le nouveau maire nous a également assuré que l’APC réfléchit sérieusement à réaménager tout le site. »
Si les mots ont un sens, il y a là de quoi être objectivement optimiste.
D’une part, le journaliste a rappelé l’indignation des Constantinois : « Un groupe de citoyens a d’ailleurs lancé la pétition “Halte au viol de la mémoire de Constantine” sur Facebook, sur la page “Constantine-Riposte”... Parmi les signataires figurent l’écrivain Rachid Boudjedra, l’historien Gilbert Meynier ou encore le cinéaste Mohamed Hazourli, sans oublier des artistes et des journalistes. »
D’autre part, la ville a été élue à être en 2015 capitale de la culture arabe : voilà de quoi raviver en elle le goût et la mise en valeur de son patrimoine et de sa mémoire.
ooOoo
Revenons à « Aux dernières nouvelles, quoi de nouveau ? »… Réponse : « Rien ! »
Certes, cette disparition d’une partie des noms des combattants dont la mémoire a été confiée au monument aux morts de Constantine n’est pas censée provoquer la même onde de choc que la destruction des Bouddhas de Bâmiyân, en 2001, ni celle récemment entreprise à Palmyre.
Néanmoins, ne pas y réagir, faire comme si de rien n’était, finirait par poser la question de savoir si l’abstention en cette affaire ne serait pas, elle aussi, un tant soit peu coupable ?
En toute culture, en toute civilisation, la perpétuation du patrimoine et de la mémoire ne constitue-t-elle pas un acte naturel : par suite, la mentalité et le comportement inverses, eux, ne sont-ils pas de nature à nier la culture, la civilisation ?
Il n’est pas extravagant de s’en préoccuper.
Se pourrait-il que les « responsables en l’affaire » n’y aient pas songé ?
ooOoo
C’est alors que le propos du P/APC « de faire appel à des experts et à des historiens pour qu’ils nous fournissent les noms exacts de tous les soldats qui figuraient sur la plaque manquante. C’est un travail difficile, mais nous allons le faire tout de même » prend toute son actualité.
Car cet appel n’est pas resté sans écho.
Constantine d’hier et d’aujourd’hui, en effet, a publié deux documents dignes de foi :
- « A la rencontre des combattants 1914-1918 » du monument aux morts de Constantine »
- « Liste alphabétique des noms inscrits sur le monument aux morts ».
Au cours de ce travail en équipe, le livre d’or du monument aux morts 1914-1918, indépendamment de sa présentation selon la chronologie des batailles, a été systématiquement rapproché de Gen Web, référence universelle en la matière.
Le souci d’exactitude a également conduit à une comparaison systématique avec des photos des plaques commémoratives du monument aux morts.
Puisse cette démarche ne pas être inutile.
… 364 noms de combattants figuraient sur les plaques commémoratives vandalisées !
ooOoo
Le pire serait de ne rien faire.
Des Constantinois ont déjà réagi, dans la modeste mesure de leurs compétences et moyens :
- les « Amis de Constantine » qui, dans un louable acte citoyen, ont déjà procédé bénévolement au nettoyage du monument aux morts pour le rendre fréquentable
- une autre démarche a conduit « Constantine Histoire & Tradition » à organiser sur le site, avec familles et enfants, un lâcher de ballons.
Au fond, cette mise au rebut du monument aux morts, indépendamment de la gestion courante de la ville, ne laisse-t-elle pas craindre que Constantine se mette en péril : si elle rompt avec son passé, à quelle identité pourra-t-elle prétendre ?
Dégradations du Monument aux Morts
El Watan - 13 février 2013
Le Monument aux morts livré au vandalisme
L'on ne peut évoquer le tourisme à Constantine sans mettre en avant le Monument aux morts.
Cette magnifique et gigantesque stèle tutélaire, perchée fièrement sur le rocher, sur laquelle semble éternellement veiller la statue de la Victoire, est tout simplement livré à l'incivisme le plus sauvage, voire au vandalisme en l'absence de gardiennage nocturne.
La dernière agression en date sur ce site a eu lieu le 22 janvier dernier, plus précisément durant le match Algérie-Tunisie (Coupe d'Afrique). Des truands ont tranquillement arraché à la tronçonneuse deux des huit plaques en cuivre, martyrologes des 844 fils de la ville (de diverses confessions), tombés au champ d'honneur durant la première Guerre mondiale. Ces voleurs combinards, pourvus d'une audace inouïe, qui, selon une source digne de foi, font probablement partie d'un réseau de trafic du cuivre, ont branché la scie électrique à un poteau d'éclairage du monument pour faire leur sale besogne.
Que vont faire les autorités locales pour remédier à ce préjudice ? Joint par téléphone, le chargé des affaires culturelles, sportives et éducatives auprès de l'APC, Abdelghani Messaï, nous fera savoir que les plaques dérobées seront remplacées dans les meilleurs délais. «Nous en ferons faire d'autres en cuivre, sinon en marbre vert », a-t-il assuré. Il faut juste espérer que ces plaques ne seront pas taillées dans du marbre, dans une ville réputée pour son artisanat et son savoir-faire en matière de dinanderie. Du reste, le cuivre ne manque pas à Constantine.
Un autre problème se pose : A quoi cela servirait-il de remplacer ces plaques si le site n'est pas sécurisé ? A méditer. Rappelons que le Monuments aux morts a été érigé en 1930 sur le modèle de l'arc de triomphe romain de Trajan (Timgad), dont l'original se trouve au musée Cirta.                                                                      
Farida Hamadou

Liberté Algérie - 28 février 2013
Profanation du Monument aux Morts à Constantine
Irréparable !

Par : Driss B.
La perte de la plaque en bronze ne suffit apparemment pas à alerter les autorités locales, car hormis la plainte déposée par l’APC il y a quelques jours, aucun élu ni aucun responsable n’a daigné se déplacer sur les lieux pour constater les dégâts.
Le monument aux morts, un patrimoine historique de la ville de Constantine, a été profané le 23 janvier dernier, lorsque des individus ont arraché une grande partie de la plaque commémorative portant les noms de soldats morts lors de la Première Guerre mondiale – des musulmans, des juifs et des chrétiens originaires de la ville. Encore une fois, les Constantinois constatent avec amertume le désastre causé par cette énième dégradation du site.
Ce monument en forme d'arc de triomphe dominant les gorges du Rhummel fut inauguré en 1934 et est l’œuvre des architectes français Roguet et Dumoulin. Sur place, nous constatons que ce site historique offre aujourd’hui une image d'abandon, d’insécurité, de saleté et de dégradation avancée : les murs souillés de tags, mauvaises odeurs, saleté et coins transformés en urinoirs. La table d'orientation réalisée en 1936 par le Touring Club de France et qui renseigne sur les directions à prendre pour les villes environnantes, est elle aussi sérieusement endommagée.
Des visiteurs rencontrés venus de l’ouest du pays sont sous le choc et ne comprennent pas comment un site d’une telle beauté est totalement à l’abandon. Le pire est que la perte irréparable de la plaque en bronze ne suffit apparemment pas à alerter les autorités locales, car hormis la plainte déposée par l’APC il y a quelques jours, aucun élu ni aucun responsable n’a daigné se déplacer sur les lieux pour constater les dégâts. D’ailleurs, les délinquants rôdent toujours autour du site. Le P/APC, Seifeddine Rihani, que nous avons contacté, nous a révélé qu’en plus de la plainte, la commune – propriétaire du monument – envisage de reconstituer la plaque : “Nous sommes en train de voir avec la commission du patrimoine de la commune en vue de faire appel à des experts et à des historiens pour qu’ils nous fournissent les noms exacts de tous les soldats qui figuraient sur la plaque manquante. C’est un travail difficile, mais nous allons le faire tout de même.” Le nouveau maire nous a également assuré que l’APC réfléchit sérieusement à réaménager tout le site. 
Le dossier sera examiné par l’assemblée, nous a-t-il précisé. Cette attaque, en tout cas, aurait pu être évitée, si les autorités locales avaient fait leur travail. On se souvient qu’en 2010, l’ancien maire Abdelhamid Chibane avait déclaré à la presse qu’il promettait de “sauver le monument d'une mort devenue presque certaine”. Il avait même annoncé qu’une enveloppe financière de 50 millions de dinars serait allouée pour financer la réhabilitation du site. Cette proposition de Chibane sera relayée quelques semaines plus tard par la déclaration de l’ancien wali Abdelmalek Boudiaf qui, en mars 2010, proposa d’installer un poste de police pour garantir la sécurité des familles et des visiteurs. Un projet resté en suspens depuis. Quelques mois plus tard, l’actuel wali Noureddine Bedoui, ayant constaté le délabrement des lieux lors d’une visite d’inspection, annonça qu’une réhabilitation touchera l’ensemble du site, aussi bien le monument que ses abords, avec la création de restaurants et de cafétérias, ainsi que des aires de jeux et d’un parking. C’était en 2011.
Ce qui est rassurant, c’est que cette profanation du monument a tout de même provoqué l’indignation des Constantinois. Un groupe de citoyens a d’ailleurs lancé la pétition “Halte au viol de la mémoire de Constantine” sur Facebook, sur la page “Constantine-Riposte”.
Parmi les signataires figurent l’écrivain Rachid Boudjedra, l’historien Gilbert Meynier ou encore le cinéaste Mohamed Hazourli, sans oublier des artistes et des journalistes. L’adresse électronique de la pétition est la suivante : constantineriposte@gmail.com.
D B
En référence à la déclaration de l'ex-maire de Constantine au journal Liberté Algérie, du 28 février 2013 , « Profanation du Monument aux Morts à Constantine Irréparable ! » :
"Nous sommes en train de voir avec la commission du patrimoine de la commune en vue de faire appel à des experts et à des historiens pour qu'ils nous fournissent les noms exacts de tous les soldats qui figuraient sur la plaque manquante. C'est un travail difficile, mais nous allons le faire tout de même.” Sans suite à ce jour.
Pétition
Halte au viol de la mémoire de Constantine
Les vandales ont frappé de nouveau. Cette fois, ils ont pris pour cible le monument aux morts, l’un des repères de l’Histoire de Constantine. Agissant dans l’impunité, des voyous inconscients de leur geste et dépourvus de dignité ont arraché l’ultime plaque portant les noms des soldats tombés sur les champs de bataille des deux guerres mondiales.
Un acte barbare qui ajoute à la dégradation du site et porte atteinte à l’honneur de la ville et son intégrité.
Le drame interminable dont souffre Constantine est amplifié par l’indifférence totale que lui témoignent les pouvoirs publics à commencer par les services de la commune, premier responsable et propriétaire du monument.
Bien entendu, la responsabilité incombe aussi aux élites qui tournent le dos à leur cité.
Toute la ville est otage de ce nivellement par le bas. Vidée de sa sève, Constantine est promue à être une capitale culturelle alors qu’elle a du mal à être une ville tout court, parce que blessée, trahie et abandonnée.
Constantine a besoin d’un sursaut de dignité de la part de ses habitants, de ses forces vives qui n’en peuvent plus de voir leur cité souffrir sous les coups des agresseurs. Elle fait appel à nous tous pour sauver son honneur, qui est le notre aussi car nul ne peut vivre dignement et sans être complice, en acceptant de se taire devant le viol de sa ville. Réagissons et vite !
Nous signataires de cette pétition, nous condamnons avec force l’acte de vandalisme dont a été victime le monument aux morts et toute agression qui cible la ville, son Histoire, son environnement. Nous appelons aussi et avec insistance les pouvoirs publics, à prendre leur responsabilité pour protéger, et mettre en évidence la richesse, et les symboles de notre mémoire collective et punir les auteurs du crime pour en faire un exemple dissuasif.
Pour signer la pétition envoyer nom, prénom et fonction à l’adresse :
constantineriposte@gmail.com
Quelques images montrant l'évolution de la situation au cours des dix dernières années.

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11 novembre 2015 (Photo Constantine Histoires & Traditions)

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11 novembre 2015 (Photo Constantine Histoires & Traditions)

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11 novembre 2015 (Photo Constantine Histoires & Traditions)

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11 novembre 2015 (Photo Constantine Histoires & Traditions)
Texte envoyé par un correspondant à l'occasion du 11 novembre 2013

Ce 11 NOVEMBRE 2013, comment se porte le monument aux Morts de la Ville de Constantine ?

Eh bien, il y a lieu de nous inquiéter.
Certes, il va toujours gaillardement sur son éperon rocheux. D’ailleurs, du point de vue symbolique, comment ne pas nous sentir rassurés que nos anciens l’aient érigé sur cette hauteur, face à un horizon familier. Dans cette auguste et paisible retraite, nos concitoyens, empêchés de revenir d’une guerre particulièrement cruelle, n’ont-ils pas retrouvé quiétude et espérance ? 
Sauf qu’une mauvaise nouvelle, une sorte de condamnation à la double peine, est venue nous troubler, ce début d’année. Déjà victime du vandalisme, notre monument aux Morts aurait été dépouillé de l’ultime plaque portant les noms des combattants dont il célèbre et glorifie la mémoire.
Il aurait été dépouillé de l’ultime plaque… En l’absence de photo nous en assénant la preuve, nous voudrions bien croire que l’atteinte n’est pas aussi grave que nous l’avons découverte dans la Riposte du 13 février : Halte au viol de la mémoire de Constantine.
Une photo comme la démonstration d’un mal fatal. Un mal qu’il nous faut absolument combattre, par tous les moyens disponibles. Avec la même détermination, la même conviction que si nous étions nous-mêmes atteints d’une de ces maladies qui ne pardonnent pas.
Un monument aux Morts dépouillé des noms de ses combattants n’est plus rien. Efforçons-nous de nous en convaincre. Et nous saurons réagir au mieux des circonstances.
Chaque monument aux Morts a une épitaphe qui lui est propre : Chacun des noms qu’il commémore, qu’il glorifie, la compose, Chacun des noms avec la date et le lieu de son dernier combat, Chacun des noms avec l’unité combattante, ses frères d’armes, Chacun des noms avec son expérience directe de la guerre, Chacun des noms avec sa farouche volonté d’en revenir, Chacun des noms, visage et regard singuliers à jamais figés.
Chacun aspirait à une existence heureuse et l’a sacrifiée, Chacun pour une cause et pour un avenir qui le dépassaient, Chacun durement éprouvé, craignant pour les siens et eux pour lui, Chacun trouvant réconfort dans la solidarité des soldats, Chacun d’eux tour à tour entré dans l’Histoire, en avons-nous conscience ? Chacun son jour de deuil et son jour de gloire étrangement mêlés, Chacun méritait de survivre, les monuments aux Morts y veillent.
Chaque monument aux Morts a une épitaphe qui lui est propre : Chacun des noms qu’il commémore, qu’il glorifie, la compose…… Chacun méritait de survivre, les monuments aux Morts y veillent.
Amirg 

El Watan - 12 novembre 2013
Une dégradation scandaleuse

Dix mois après le massacre des martyrologes en bronze, le site continue de subir toutes sortes d’agressions, face au mutisme des autorités.
Il y a quelques jours, des émigrés constantinois vivant au Canada, revenus dans leur ville natale après une absence de plusieurs années, ont été choqués en se rendant au monument aux Morts, de trouver ce site, très prisé jadis par les touristes, dans un état déplorable. Farid, ingénieur dans une entreprise au Québec, est catégorique : «Je n’ai rien trouvé à dire à mon épouse canadienne qui rêvait tant de voir ma ville et surtout ce monument qu’elle n’avait vu que sur les cartes postales ; c’est vraiment honteux que ce site soit dans un tel état !» Lors d’une tournée effectuée sur site, ce dimanche, le constat est sans appel. Après les actes de vandalisme perpétrés par des bandes de truands, le 22 janvier dernier, durant le match Algérie-Tunisie, comptant pour la coupe d’Afrique des Nations, où les martyrologes en plaques de bronze portant les noms des enfants de la ville morts durant la première guerre mondiale, avaient été arrachés, le site est devenu méconnaissable. Toutes les façades du monument aux Morts ont subi une autre agression avec ces multiples graffitis d’une insolence indescriptible, et qui n’honorent guère la ville et son histoire.
«C’est décevant qu’un monument d’une telle valeur historique pour cette belle ville soit défiguré comme ça, moi je crois qu’il faut faire quelque chose pour le protéger contre ce genre d’incivisme ; vous savez, en Europe et en Amérique, ces sites sont sacrés surtout lorsqu’il s’agit de la mémoire de ceux qui sont tombés durant les deux guerres mondiales», regrette Pauline, une touriste canadienne qui visite Constantine pour la première fois avec son mari algérien. Par ailleurs, il faut noter que la sécurité demeure aussi l’un des soucis des visiteurs, car en dépit d’une présence plutôt discrète d’agents de sécurité, les familles constantinoises n’osent pas encore s’aventurer dans ces lieux. Il y a à peine un mois, un incendie a ravagé une grande partie de la broussaille, située sur le côté supérieur des escaliers reliant le pont suspendu au site. Ceci sans parler des risques d’agression qui planent toujours, notamment durant les week-ends.
Il est toutefois regrettable de constater que près de dix mois après le massacre subi par les plaques commémoratives, l’APC n’a rien fait pour y remédier ou au moins rattraper les choses, alors que ses responsables avaient promis de remplacer les plaques dérobées par d’autres en cuivre ou en marbre vert « dans les meilleurs délais ». Point de marbre, ni de cuivre. Il s’est avéré qu’il s’agissait que de promesses pour calmer avec le temps la colère des citoyens. Une colère dont l’intensité s’est vite estompée. Mais finalement, qu’en sera-t-il dans quelques mois, lorsque la ville abritera la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe 2015? Les autorités de la ville auront-il le courage d’amener leurs invités visiter ce site hautement symbolique pour la ville, tombé dans une déchéance scandaleuse, ceci sans parler des odeurs d’ammoniac qui emplissent des lieux transformés en pissotières mais non nettoyés depuis des semaines.
Arslan Selmane
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Il n'y a pas que les plaques qui méritent une restauration !
Photo : Rossignolneuf
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El Watan - 6 novembre 2004
Monument aux morts
Le lieu de tous les maux
Abandonné depuis des années à son triste sort, le monument aux morts sis juste au-dessus du centre hospitalo-universitaire de Constantine est dans un état des plus choquants. Construit durant la période coloniale en hommage aux soldats de la ville morts pendant les deux guerres mondiales, il occupe un des points culminants du Vieux-Rocher et domine les plaines du nord à l'extrême sud-ouest de la ville.
Son site privilégié et unique lui a conféré un statut touristique assez particulier, un atout qui n'a pas manqué d'être par le passé à l'origine de flux incessants de visiteurs locaux mais surtout des touristes étrangers. Le monument aux morts classé parmi les fiertés de la ville a été complètement délaissé par toutes les assemblées communales qui ont pris les rênes de la municipalité de Constantine depuis plus de deux décennies, il deviendra au fil des temps le refuge des adeptes de la débauche, de l'alcoolisme, la drogue et du banditisme au point qu'il portera la sinistre réputation d'être parmi les lieux les plus risqués de la ville. Dans ces moindres recoins, les mains des vandales n'ont rien épargné. Après la destruction de tout ce qui restait encore debout, on ira même jusqu'à vouloir arracher les plaques commémoratives, cela sans évoquer les odeurs pestilentielles qui piquent les narines à des dizaines de mètres. Même si les services de la sûreté de wilaya ont finalement pris en compte les doléances des citoyens en mettant en place des brigades permanentes suite aux multiples cas d'agression à l'arme blanche, la désuétude dans laquelle sombre le site ne semble guère susciter des inquiétudes chez les élus de la ville occupés, il est vrai, par les interminables processions folkloriques. Pourtant, et pour peu que les autorités locales s'y mettent, le monument aux morts ainsi que d'autres sites naturels ou historiques de la ville pourront former un circuit touristique idéal et générateur de ressources financières, surtout que les étrangers qui s'intéressent à la Ville des ponts, son histoire et son patrimoine ont été souvent nombreux et se manifestent à diverses occasions mais ils reviennent toujours bredouilles, à l'exemple de cette citoyenne américaine de l'Etat de Maine, invitée de l'association des Amis du musée national Cirta qui, après un séjour au Sud, avait la ferme intention de visiter Constantine et admirer ses vestiges. De ces derniers, très nombreux, elle ne verra pas grand-chose. Par respect, son guide lui évitera d'en garder des souvenirs choquants.
Arslan S

El Watan - 3 août 2006

Constantine-Monument aux morts
Une mémoire en quête de réhabilitation

Le coucher du soleil est d'une toute autre nature au Monument aux morts de Constantine. Longtemps voué à l'abandon, le site semble reprendre son attrait après des années de disette. Après les opérations de toilettage lancées depuis quelques mois sous la houlette de l'association CRI, le secteur urbain de Bab El Kantara prendra le relais pour dégager les insalubrités et les traces d'incivilité et de vandalisme qui ont longtemps terni l'image du Monument aux morts.
Un mouvement certes timide mais rassurant commence à reprendre durant le mois de juillet surtout en fin d'après-midi où l'ombrage des pins exposés aux quatre vents attire des citoyens mais aussi des Européens et même des Asiatiques. Il est encore loin le temps où des familles entières prenaient le chemin de la cité Emir Abdelkader (ex- faubourg Lamy) pour se diriger vers le pic du rocher situé juste derrière la maternité du CHU, alors que d'autres préfèrent les longs escaliers partant de l'extrémité du pont de Sidi M'cid pour arpenter un parcours abrupt qui offre une vue insaisissable en bas sur la fameuse corniche. Le lieu, hautement symbolique, était une destination touristique pour des étrangers en quête de sensations « naturelles » surtout que les paysages qui se dessinent sur un front de 180° du nord au sud sont d'une beauté indescriptible. L'accès par le front de l'est est magistral. Une centaine de mètres qu'on parcourt comme un retour vers l'histoire. Une conception délibérément choisie dans le sens du mouvement du soleil, mais aussi celui de la vie. Après avoir parcouru les 36 marches en pierre taillée, on s'arrête sur le point qui rappelle la mémoire de ces centaines de soldats musulmans, chrétiens et juifs, tous originaires de la ville de Constantine, morts sur les fronts européens durant la Première Guerre mondiale (1947-1918) pour une liberté chèrement acquise. Comme au front, le destin les aura réunis, encore une fois, sans aucune distinction de race ou de religion, sur des plaques en bronze qui ont survécu aux coups de masse. Y sont gravés des noms, dont on connaît aisément qu'ils se rapportent à des familles constantinoises. A droite, les escaliers menant à la statue de la Victoire sont toujours fermés. On en comprendra facilement les raisons. En face, la plaque de marbre, érigée pour l'histoire et écorchée par des graffitis sauvages, résiste toujours. Elle rappelle que le monument, commencé en 1919 et réalisé grâce aux souscriptions de la commune de Constantine et des communes environnantes du département, a été inauguré le 2 novembre 1934 devant toute la population. Ouvre des architectes Roguet et Dumoulin, l'ouvrage, dont les sculptures en majorité disparus aujourd'hui ont été réalisées par Ebstein et Alexandra, porte surtout l'empreinte de Jean Emile Morinaud, maire député, élu 12e maire de Constantine à la suite de la démission d'Ernest Mercier en janvier 1901. Réélu quatre fois de suite, Morinaud restera maire jusqu'au 18 mai 1935 pour marquer l'histoire d'une ville qu'il a tant aimée. A plus de 695 m d'altitude, la table d'orientation réalisée en 1936 par le Touring Club de France et le meilleur guide aussi bien pour les profanes que pour les étrangers, montrant les directions à prendre pour les villes environnantes, Annaba, Skikda... Sur un balcon semi-circulaire balayant les horizons, on peut voir à quelques kilomètres au nord la localité de Bekira, Oued Ziad, Hamma Bouziane, le col de Bizot et le rocher de Sidi M'cid situé à moins d'un kilomètre sur une altitude de 785 m. A l'ouest, le pont d'Aumale, l'un des sept ponts de la ville, enjambe le Rhummel à 2 km, alors que la vallée de Sidi M'cid occupe une bonne partie d'une toile naturelle dominée au fond par Djebel Akral à 26 km. Au sud- ouest, le faubourg de Belouizdad (ex-Saint Jean) à un jet de pierre, semble narguer le boulevard Zighout Youcef (boulevard de l'Abîme) et le quartier de La Casbah perchés sur le rocher. On ne dira pas assez encore, car une visite au Monument aux morts est plus qu'une incitation pour y revenir. Une invitation pour une exploration du temps, des lieux et de la mémoire. Une mémoire toujours en quête de réhabilitation.
S. Arslan

Le Magreb - 17 juillet 2007
Le monument aux morts, témoin et histoire d'une région
Divers monuments restent comme témoin d'une partie de l'histoire du pays, notamment celle de la période coloniale. Erigé en signe de reconnaissance posthume  aux soldats de toutes races et de toutes confessions, tombés au champ d'honneur pendant la première Guerre mondiale (1914-1918), le "monument aux morts" de Constantine domine majestueusement les gorges du Rhumel et offre aux visiteurs un magnifique panorama qui s'étend à vue d'oil sur la ville millénaire de Constantine  et les régions qui l'entourent de tous côtés. Perché comme s'il s'agissait d'un nid d'aigle qui a élu domicile sur le rocher abrupt et escarpé de Sidi M'Cid qui enlace jalousement la ville, le monument en forme d'arc de triomphe est, selon un document d'archives de la  wilaya, une réplique fidèle de "L'arc de Trajan" qui s'élève au milieu des ruines romaines de Timgad. Cette "imitation", agrandie et ornée d'une statuette romaine en bronze découverte en 1855 dans la cour de la Casbah, a été construit en 1934 par les architectes français Roguet et Dumoulin, à l'initiative de Emile Morinaud,  12e député-maire de Constantine du 27 janvier 1901 au 5 mars 1935. Du haut de ses 21 mètres, l'ouvre, qui se dresse fièrement au dessus de la vallée de Hamma Bouziane, et dont la silhouette s'aperçoit au plus loin de l'horizon en arrivant de Skikda, sert de piédestal à cette statue ailée de bronze baptisée "La victoire de Constantine" que le sculpteur Ebstein a admirablement reproduit, lit-on dans un des rares documents d'archives de la wilaya consacrés à ce monument. L'accès à cette ouvre qui devait selon toute vraisemblance être l'icône de "L'ange de la mort" chez les chrétiens, constitue un espace libre qui s'étend  dans le sens du mouvement du soleil comme pour suggérer la continuité espace-temps   qui "promet" l'éternité et le prolongement de la vie bien au-delà de la mort  que "La victoire de Constantine" brave et défie vaillamment. Une fois franchies les trente six marches en pierre taillée, le visiteur découvre des plaques en bronze érigées à la mémoire de ces centaines de soldats musulmans, chrétiens et juifs, tous originaires de la ville de Constantine,  morts sur les fronts européens durant la "Grande guerre".    Comme au front, tous ces combattants ont été réunis, une nouvelle et dernière fois par la gravure de leurs noms, sur ces plaques qui ont survécu  au temps et aux actes de vandalisme. Des plaques auxquelles la patine du temps  semble avoir donné plus de valeur et davantage de beauté.  Juste en face, la plaque de marbre, érigée pour l'Histoire,  résiste stoïquement aux défis du temps et à l'insouciance de l'homme, et rappelle que le monument, commencé en 1919 et réalisé grâce aux souscriptions de la commune de Constantine et des communes environnantes du département, a été inauguré  le 2 novembre 1934. L'ouvrage situé sur une hauteur de près de 700 mètres d'altitude renferme  jalousement une table d'orientation réalisée en 1936 par "le Touring Club de France".     Cette table, autant pour les profanes que pour les étrangers, est un guide précieux qui montre les directions à prendre pour les villes environnantes, Annaba et Skikda, grâce à une sorte de "rose des vents" magistralement conçue et admirablement dessinée. Sur un balcon semi-circulaire balayant les horizons, on peut voir, à quelques kilomètres au nord, les localités de Bekira, de Oued Ziad, et de Hamma  Bouziane, ainsi que le Col de Bizot baptisé après l'indépendance du nom du Chahid  Didouche Mourad, et le rocher de Sidi M'cid situé à moins d'un kilomètre sur  une altitude de 785 mètres. A l'ouest, le Pont d'Aumale, l'un des sept ponts de la ville, enjambe le Rhumel à 2 kilomètres, tandis que la vallée de Sidi M'cid occupe une bonne  partie d'une toile naturelle dominée au loin par Djebel Akral, à 26 kilomètres. Au sud- ouest, le faubourg de Belouizdad (ex-Saint Jean), à un jet de pierre, semble narguer le boulevard Zighoud Youcef (boulevard de l'Abîme) et le quartier de La Casbah perchés sur le rocher. Une visite au "monument aux morts" est plus qu'une incitation pour y  revenir, une contemplation et une invitation au voyage, un voyage qui remonte le temps et permet à l'âme de retrouver la paix intérieure et la nostalgie d'une ville qui, aujourd'hui, "fourmille" de plus en plus, mais qui ne veut pas renier son Histoire et lutte avec vaillance, grâce à l'approche qui préside à sa renaissance, pour retrouver sa dimension de havre de paix spirituelle et d'évasion.
F. S.

El Watan - 24 janvier 2009
Le Monument aux Morts à l'abandon
Vestige historique de la ville
Aux abords de la corniche, nous accueille le Vieux Rocher sur lequel trône le palladium de la ville surmonté d'une statue de la victoire, le Monument aux Morts.
Hélas, aujourd'hui, il se trouve sérieusement menacé de disparition à long terme à cause de facteurs divers, dont, en premier lieu, le laisser-aller et ses conséquences, actes de vandalisme, glissement de terrain, érosion.En dépit d'une campagne d'assainissement, entreprise en novembre 2005 par le secteur urbain de Bab El Kantara sur les lieux, qui étaient non seulement en état de décrépitude avancé, mais également le repaire de tous les vices, l'on déplore, en l'absence de suivi et autre travail de sensibilisation, un retour aux mêmes tristes habitudes. Pourtant, l'on avait remarqué, juste après l'opération de nettoyage et la sécurisation du site, un retour, en nombre, de visiteurs avides de jouir de la vue synoptique du tout Constantine . Lors d'une virée sur les lieux, une scène, dont le danger ne semblait attirer l'attention de personne, nous avait autant frappé que terrifié : de jeunes garçons, ne dépassant guère les dix ans, sacs au dos, étaient juchés au sommet, marchant comme des funambules, à plus de 200 m, au ras de la bordure supérieure du monument. Pour accéder à ces hauteurs vertigineuses, ces gamins avaient grimpé le long du portail barreauté. Par ailleurs, les galeries intérieures sont remplies d'immondices et de déjections, et les escaliers menant au faîte du monument sont, en grande partie, cassés. Les quatre niches se trouvant sous l'arc, dont les murs sont couverts de registres obituaires en bronze, sont devenues des pissotières. Deux d'entre elles ont été dépouillées des plaques commémoratives comportant les listes des combattants de la guerre de 14-18, zouaves et tirailleurs, en l'occurrence.
La liste des maux est longue
Ces lieux sont sans gardiennage depuis 16 ans, plus exactement depuis que Boubaker Bentarzi est parti à la retraite. Il était alors officiellement « gardien, homme de peine et guide touristique » durant l'époque coloniale. Aujourd'hui, âgé de 77 ans, il abordera le sujet avec amertume : « En 1969, des ignorants de l'ex-parti unique avaient envoyé une lettre au président Houari Boumediène, paix à son âme, lui proposant de remplacer les noms des combattants de la guerre de 14-18 par ceux de nos Chouhada, et celui-ci, horrifié avait dit non ! Trouvez un autre endroit ! Lors de sa visite sur les lieux, en compagnie de Fidel Castro, je lui ai parlé de ce que ces abrutis voulaient faire, et il a réitéré un non catégorique ; il m'a recommandé de prendre le plus grand soin de ce monument, qui sera, a-t-il ajouté, un témoignage de la présence française sur notre sol pour les générations futures. J'ai dit monsieur le Président, protégez-moi d'eux ! Il m'a alors donné un papier portant sa signature et le sceau de la République, et je l'ai précieusement gardé ». Son fils, Hamza, a couru partout, demandant à remplacer son père à cette noble fonction de gardien, en vain ! Investi des connaissances de son père en matière de gardiennage, il est selon lui, le seul habilité à prendre soin de ce patrimoine et à le protéger, surtout de nuit, du pillage et autres actes de vandalisme émanant de maraudeurs de tout acabit. Toujours selon lui, il s'est opposé, à son corps défendant, à des malfrats venus, une nuit, enlever ce qui reste de bronze. Et la liste des maux est encore longue. Les arbres, conifères de toutes espèces, qu'on veut scier à certains endroits, sous prétexte qu'ils gênent l'implantation des lampadaires.alors qu'on gagnerait plutôt à renforcer les sols par d'autres plants pour arrêter le glissement de terrain de l'autre côté de l'arc. Cette semaine même, des travaux, diligentés par l'APC sur les lieux, sont en cours : peinture des parapets, implantation de 48 projecteurs, dont 28 à l'extérieur et 14 à l'intérieur, assainissement et autres « rafistolages » en vue de certaines visites officielles.
Farida Hamadou

Le Quotidien d'Oran - 20 juin 2009
Des aménagements annoncésUne nouvelle vie pour le monument aux morts
Le monument aux morts, perché sur les hauteurs de la ville, offre au visiteur un panorama époustouflant sur celle- ci. Un monument qui marque tout visiteur par sa beauté et son originalité et qui semble avoir enfin l'attention des autorités locales.
Les citoyens en y faisant une virée constatent avec amertume que cet endroit d'un intérêt touristique incomparable, figurant dans l'agenda de toutes les délégations étrangères en visite au vieux rocher, est complètement livré à lui-même et déplorent l'absence d'une quelconque prise en charge par aussi bien la direction du tourisme que les services concernés de l'APC.
Toutefois les choses commencent à bouger du côté des autorités locales, selon le délégué au secteur urbain de Emir Abdelkader et Bab El-Kantara, Mohamed Boufenara, qui déclare que «des travaux vont bientôt démarrer pour donner corps à un projet d'aménagement du lieu, devant le relooker et mettre fin à l'état d'abandon qui en a été la marque pendant trop longtemps». Le but est d'y créer une certaine animation, «à l'effet de mettre un terme aux dégradations multiples, dont il est l'objet, et ce, par l'implantation de petits commerces adaptés au lieu, comme quelques crémeries, en plus de deux ou trois kiosques multiservices et de vente d'articles de souvenir, cartes postales, produits de l'artisanat du terroir, la création de toilettes publiques inexistantes, la création d'une murette de sécurité, etc.», souligne notre interlocuteur. Il est question également, poursuivra-t-il, «d'en finir une fois pour toutes avec la saleté des lieux et ce sentiment d'abandon, car finalement ils sont une destination prisée et très visitée par autant des citoyens de la ville et des autres wilayas que par des touristes étrangers, ou par les délégations officielles en déplacement à la ville des ponts».
En ce qui concerne la sécurisation du monument aux morts qui demeure la condition sine qua non pour la matérialisation de toute cette entreprise d'aménagement, le délégué du secteur urbain se disant conscient de l'enjeu nous dira que les services concernés de la mairie pensent à une solution double pour sécuriser le lieu et lui rendre la quiétude indispensable. Il s'agit, d'une part, d'y créer un poste de police pour la surveillance en période diurne lors des jours ouvrables et de la construction d'un mur en pierre taillée avec des portes d'entrée qui seront fermées de nuit afin d'en interdire l'accès à partir de 22 heures ou de minuit. Ce mur sera donc érigé avec deux portes d'accès, l'une à sa partie supérieure, à côté du service de la maternité du CHU, et l'autre depuis les escaliers prenant naissance au niveau du pont Sidi M'cid, sur sa partie inférieure.
A. El Abci

L'Expression - 16 mars 2010
Une seconde vie pour le Monument aux morts
Construit en 1930, le Monument aux morts de Constantine devra faire « incessamment » l'objet d'une vaste opération de restauration, a indiqué, récemment le président de l'Assemblée populaire (APC) de Constantine.
L'étude d'aménagement de cet édifice dédié à la mémoire des victimes algériennes de la « Grande Guerre » (1914-18), a été confié à un bureau d'études national qui devra remettre, à l'issue d'un diagnostic, une fiche technique complète sur l'état de ce monument et proposer des solutions pour le « sauver d'une mort devenue presque certaine », a souligné M.Abdelhamid Chibane.
Perché sur le rocher de Sidi M'cid, dominant la plaine de Hamma Bouziane sur une hauteur de plus de 200 mètres, cet ouvrage, apte à constituer une véritable « plaque tournante » du tourisme, suscite actuellement un sentiment d'abandon et se voit livré à des actes de vandalisme, a-t-on constaté. Ce lieu chargé d'histoire figure parmi les monuments phares, témoins de la majesté d'une ville qui a toujours « joué un rôle de premier plan dans la riche et tumultueuse Histoire de tout le pays », a souligné le même élu. La restauration de cet édifice monumental dont la première pierre avait été posée en 1918, n'a pas été une « simple opération de sauvegarde de la mémoire » pour le colonisateur français qui a mis 12 bonnes années à le réaliser avant son inauguration par les plus hautes autorités françaises de l'époque.
Ce joyau de l'histoire constituait durant les années postindépendance, un endroit de détente et de ressourcement pour les Constantinois qui venaient le visiter en famille ou en groupes d'amis. Pendant la tragédie nationale, le Monument aux Morts a été tout simplement boudé par les citadins qui n'osaient même plus s'aventurer sur son site.
Aujourd'hui, ce monument étant devenu un « repaire » pour les groupes de dealers, les autorités de la wilaya de Constantine, avant d'entamer toute opération de restauration, ont fait part de la mise en place « imminente » d'un poste de police dont la mission sera d'assurer la sécurité aux visiteurs.
S'agissant des inscriptions d'époque meublant les murs et les recoins de ce monument, elles seront « préservées et revalorisées par des spécialistes internationaux », a-t-on confirmé à l'APC.
R.R

Horizons - 5 décembre 2010

Constantine - Monument aux morts : une réhabilitation très attendue

Faisant face à la vallée El Hamma et surplombant le rocher, le Monument aux morts qui date de la première Guerre mondiale et visible à plusieurs kilomètres, présente un atout majeur pour la promotion du tourisme culturel à Constantine.
Mais tout comme le chemin des touristes, la vieille ville, la ville romaine Tiddis, la piscine Sidi M'cid et tant d'autres lieux, ce patrimoine culturel et touristique qui fascine le visiteur est à l'abandon et depuis des décennies, les autorités locales ne savaient pas quoi faire du site. «On parle trop sans jamais arriver à concrétiser 10% de nos promesses», dixit un élu de l'APW, il y a quelques mois, désespéré par le déroulement des sessions ordinaires ou extraordinaires qui s'enchaînent banalement sans mener des actions concrètes.
Quant à l'APC plongée dans ses «soucis et préoccupations», sa mission concernant la réhabilitation de ce patrimoine s'est arrêtée le jour où l'éclairage avait été mis en service. Année après année, le Monument est devenu un haut lieu de banditisme et a dû faire face aux aléas du temps et aux actes de vandalisme, heureusement que les pierres qui le forment sont toujours là. L'insécurité sévit toujours malgré les promesses, il est très fréquent que de pauvres visiteurs ne connaissant pas le site se fassent agresser. Pourtant la question fut déjà abordée par le précédent wali M. Boudiaf en mars 2010, qui avait proposé à l'époque l'installation d'un poste de police pour garantir la sécurité aux visiteurs. Une proposition restée en suspens depuis, nous sommes à quelques jours de l'année 2011 et rien n'a été encore concrétisé.
En effectuant dernièrement une visite d'inspection, Nordine Bedoui, le nouveau wali de Constantine a remarqué le délabrement, et a de suite sommé les responsables du secteur à réagir au plus vite, «Exploitons ce qui existe déjà, le plus difficile c'est de réhabiliter et le plus facile c'est de construire. Nous devons créer un maximum de lieux de loisirs pour les familles». Après avoir pris la décision d'attribuer la gestion de la piscine Sidi M'cid à la direction des sports et de la jeunesse, le wali semble déterminé à faire du Monument aux morts un coin calme et de détente pour les familles constantinoises. Selon ses dires, la réhabilitation touchera aussi bien le Monument que ses abords, des restaurants et des cafétérias seront érigés, ainsi que des aires de jeux et un parking.
La gestion cette fois-ci devra revenir en principe à un exploitant privé, un président d'un club de football de la ville qui promet de transformer comme il se doit cet endroit. Espérons que le premier responsable de l'exécutif de Constantine tiendra ses promesses, la réhabilitation des hauts lieux de tourisme est symbolique pour beaucoup de Constantinois qui accordent plus d'attachement à ce genre de sites qu'aux nouveaux projets de modernisation.
Kaïs Benachour.

El Watan - 15 août 2015
Monument aux morts de Constantine : un site qui s'offre une seconde jeunesse
Il y a quelques années seulement, l'idée de se rendre en famille au Monument aux morts était perçue comme une initiative dangereuse.
C'était trop risqué de passer même dans les environs. Après des années d'abandon, le lieu est devenu un refuge pour les délinquants. Le gardiennage n'était pas assuré.
L'image du monument sur les cartes postales que les touristes étrangers envoyaient à leurs amis en Europe n'était plus la même. Les murs en pierre ont été «défigurés» par des graffitis, alors que tous les coins ont été transformés en urinoirs. Une image désolante.
Le 22 janvier 2013, au moment où tous les Constantinois étaient braqués sur leurs télévisions pour voir la rencontre Algérie-Tunisie, lors de la coupe d'Afrique, des malfrats munis du matériel nécessaire ont eu tout le temps pour découper une plaque en bronze portant les noms des combattants morts durant la Première guerre mondiale.
Des plaques préservées pendant plus de 50 ans, mais qui ont été détruites en quelques minutes. La mobilisation, il y a deux ans, de plusieurs mouvements citoyens à travers les réseaux sociaux a provoqué un éveil de conscience chez une bonne partie de la population. Ceci a enclenché une réaction en chaîne où des campagnes de sensibilisation ont été lancées pour la sauvegarde du site.
La manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015 a été aussi un leitmotiv qui a poussé les autorités à se réveiller de leur longue hibernation, surtout après les cris des citoyens par voie de presse pour dénoncer l'état dans lequel se trouvait le Monument aux morts. Les opérations de toilettage ont été les premières à être lancées pour débarrasser le site des ordures, et les façades du monument des innombrables graffitis.
Le Monument aux morts semble avoir retrouvé une seconde jeunesse, surtout que des associations et des mouvements de jeunes ont pris l'initiative d'appeler les familles afin que ces dernières renouent avec le site, notamment avec les fameuses rencontres du vendredi après-midi lors des traditionnelles cérémonies de «Qahwet El Asser», ou à travers les randonnées organisées au profit des jeunes.
Un très beau coucher du soleil
Le coucher du soleil est d'une tout autre beauté au Monument aux morts de Constantine. Depuis quelques mois, elles sont aussi nombreuses les familles qui prennent la route de l'hôpital avant de monter en voiture sur la pente de la cité Emir Abdelkader, puis emprunter le chemin situé juste derrière la maternité du CHU Ben Badis. D'autres préfèrent escalader les escaliers qui montent depuis la sortie du pont suspendu de Sidi M'cid pour arpenter un parcours abrupt, offrant une vue insaisissable en bas sur la fameuse corniche.
Tous les étrangers qui visitent la ville sont éblouis par ce site, devenu une destination touristique incontournable, notamment pour ceux qui préfèrent la randonnée pédestre à partir du boulevard Zighoud Youcef (ex-boulevard de l'Abîme) longeant ces magnifiques balcons posés sur la falaise et admirer en bas la vallée verdoyante de Hamma Bouziane.
Toutefois, une halte est inévitable sur la vaste terrasse qui se trouve juste à la sortie du dernier tunnel du boulevard de l'Abîme, au dessus duquel se trouve le fameux et sinistre Kef Chekara (pic des sacs) où la légende racontait qu'à l'époque de certains beys de Constantine, tout condamné à mort est mis dans un sac en compagnie d'un chat, avant d'être jeté du haut du rocher.
A la faveur des journées d'été, nombreuses sont les familles qui venaient passer une partie de la nuit du Ramadhan pour profiter de l'air frais. La terrasse située juste en contrebas du Monument et offrant une belle vue panoramique du nord au sud de la ville est devenue la destination préférée en fin d'après-midi.
Une patrouille de police, présente toute la journée sur les lieux, veille sur la sécurité des visiteurs. «La sécurité est importante dans ces lieux publics, ce qui encourage beaucoup de familles à venir se détendre ici et passer des moments agréables», nous révèle Madjid, fonctionnaire habitué du site. Fait nouveau ou phénomène de société, les cortèges nuptiaux commencent à affluer ces derniers jours vers le Monument aux morts, où jeunes mariés et convives marquent une halte pour prendre des photos souvenirs.
Hommage aux enfants de la ville
Après avoir escaladé les 36 marches en pierre taillée, on arrive devant le monumental arc de triomphe. Pour le construire, les Français se sont inspirés de celui de Trajan, situé dans les ruines de Timgad. En levant la tête, on observe une énorme statue. C'est la fameuse statue de la Victoire réalisée par Ebstein. Il s'agit en fait d'une reproduction à grande échelle de la statuette romaine en bronze, nommée «La Victoire de Constantine», découverte lors des fouilles effectuées dans La Casbah durant l'occupation française. Elle est conservée actuellement au Musée Cirta du Coudiat.
Décidée par la mairie de Constantine, présidée à l'époque par Emile Morinaud, la conception du Monument aux morts a été confiée au cabinet d'architecture Marcel Dumoulin et Maurice de La Chapelle, dont les bureaux se trouvaient au 92, rue Georges Clémenceau (actuelle rue Larbi Ben M'hidi, plus connue par Trik Djedida).
La première pierre a été posée le 18 novembre 1918. Il s'agit, pour l'histoire, du premier monument du genre réalisé à l'époque en hommage aux soldats de la ville morts pour la France durant la Grande guerre (1914-1918).
Après douze ans de travaux, le Monument est inauguré le 7 mai 1930, en présence de Gaston Doumergue, président de la République française, Paul Doumer, président du Sénat, Ferdinand Buisson, président de la Chambre des députés, de ministres et de M. Morinaud, maire de Constantine.
L'on dénombre ainsi plus de 800 soldats musulmans, chrétiens et juifs, tous originaires de la ville de Constantine, qui ont vu leurs noms gravés sur des plaques en bronze. Comme au front, le destin les aura réunis, encore une fois, sans aucune distinction de race ou de religion.
Une table d'orientation originale
A plus de 695 mètres d'altitude, la table d'orientation réalisée en 1936 par le Touring Club de France est le meilleur guide pour les visiteurs du site qui veulent mieux connaître la région de Constantine. Sur un balcon semi-circulaire, on peut voir à quelques kilomètres au nord, dans la direction de Skikda, la localité de Bekira, Oued Ziad, Hamma Bouziane, le col de Bizot et le rocher de Sidi M'cid situé à moins d'un kilomètre à une altitude de 785 mètres.
A l'ouest, en bas, on distingue le pont d'Aumale, l'un des sept ponts de la ville, qui enjambe le Rhummel à 2 km, alors que la vallée de Sidi M'cid occupe une bonne partie d'une toile naturelle dominée au fond par Djebel Akral à 26 km. Au sud-ouest, le quartier de Belouizdad (ex-Saint Jean) est visible à un jet de pierre, et un peu vers le sud c'est le boulevard Zighout Youcef (boulevard de l'Abîme) et le quartier de La Casbah perchés sur le rocher.
On ne le dira jamais assez, une visite au Monument aux morts est plus qu'une incitation pour y revenir. Une invitation pour une exploration du temps, des lieux et de la mémoire. Une mémoire toujours en quête de réhabilitation.
Arslan Selmane
11 novembre 2015
Algérie1.com - 10 novembre 2015
La France va célébrer l'Armistice de 1918 à Constantine
Par Kaci Haider
La France a décidé de célébrer, cette année, l'anniversaire de l'Armistice de 1918 en Algérie pour rendre hommage aux combattants algériens de la Première Guerre mondiale. Et c'est la ville de Constantine qui a été choisie pour abriter ces festivités commémoratives prévues demain mercredi.
Le choix s'explique, selon le communiqué de l'ambassade de France à Alger, par le fait que « Constantine fut la première ville d'Algérie à décider la construction d'un monument aux victimes de la Grande Guerre. La première pierre étant posée le 18 novembre 1918, sur le rocher de Sidi M'Cid dominant la plaine du Hamma de plus de 200 mètres. Il fut financé par des subventions de la ville, de communes environnantes et de nombreux particuliers. Les travaux s'étalèrent sur douze ans et le monument fut inauguré le 7 mai 1930 par Gaston Doumergue, Président de la République Française, accompagné de nombreuses personnalités de l'époque.
Cet arc de triomphe de 21 mètres de hauteur offre un panorama exceptionnel. Il est inspiré de celui de Trajan situé dans les ruines de Timgad. Il est surmonté d'une statue de la victoire réalisée par le sculpteur Ebstein, inspiré d'une statuette romaine en bronze nommée la victoire de Constantine, retrouvée lors de fouilles dans la cour de la Casbah (visible au musée Cirta). Sous les arches du monument, dans les quatre niches creusées se trouvaient les bustes des maréchaux vainqueurs de la Grande Guerre : Foch, Joffre, Franchet d'Esperey et Pétain ».
Toujours selon la même source, « aujourd'hui l'une d'entre elles abrite les plaques gravées en mémoire des 809 soldats originaires de Constantine et ses environs, décédés au cours de ce conflit. Cette œuvre architecturale, à laquelle on a accès après avoir gravi 36 marches, n'a toutefois pas été totalement terminée. En effet, faute de crédits, les six lions de marbre qui devaient agrémenter l'esplanade du site n'ont jamais été réalisés par le sculpteur Joseph Alexandra ».
L'opération de  remplacement  des plaques endommagées par un ensemble en marbre gravé a été financée par l'ambassade de France en Algérie, selon le même communiqué.
La célébration de cette date à Constantine s'inscrit, selon l'ambassade de France, dans le cadre des commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale pour rendre « un vibrant hommage aux soldats de la ville, victimes de ce conflit et par là même à tous ceux qui sont tombés pour défendre la Liberté ».
L'Ambassadeur de France sera présent à cette cérémonie aux cotés de l'ambassadeur d'Allemagne en Algérie en signe de « la réconciliation qui a prévalu entre les deux pays, afin de construire ensemble l'avenir d'un monde meilleur ».

Ennahar on line - 11 novembre 2015
CE JOUR 11 NOVEMBRE AURA LIEU UNE CEREMONIE AU MONUMENTS AUX MORTS DE CONSTANTINE EN PRESENCE DE L'AMBASSADEUR DE FRANCE ET DE L'ALLEMAGNE
L'ambassade de France en Algérie a commémoré ce mercredi 11 novembre le 97e anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918 qui mit fin à la Première Guerre mondiale, en présence des ambassadeurs de France et d'Allemagne et des autorités locales, a indiqué l'ambassade de France en Algérie.
« C'est un honneur pour moi d'être présent aujourd'hui à Constantine devant ce monument chargé d'Histoire pour commémorer le 97ème anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918 qui mit fin, à la Première Guerre mondiale après quatre années d'atroces combats, à ce qui constitue l'un des pires conflits de l'Histoire de l'Humanité. Avec le plein concours des autorités algériennes, nous avons souhaité organiser les cérémonies du 11 novembre à Constantine au pied de ce monument magnifiquement restauré par l'Algérie pour marquer que nous nous souvenons ensemble, » a déclaré l'ambassadeur de France en Algérie, M. Bernard Emié.
Dans son discours, M. Emié a tenu à rendre hommage aux soldats, sous-officiers et officiers algériens qui ont pris part à la 2e Guerre mondiale et dont 26000 perdirent la vie.
« Notre devoir est bien de nous incliner aujourd'hui devant la mémoire de ces soldats. Et je veux particulièrement mentionner les cent soixante-quinze mille soldats, sous-officiers et officiers originaires d'Algérie qui prirent une part déterminante à ce conflit, au cours duquel vingt-six mille d'entre eux perdirent la vie ».
Plus loin, M. Emié souligne le courage et le sacrifice des soldats algériens, qui ont écrits au cours des deux conflits mondiaux « une page d'Histoire commune entre l'Algérie et la France ».
« La France n'oublie pas ce qu'elle doit à ces soldats venus d'Algérie. Par leur courage et leur sacrifice, ils ont écrit, au cours de ces deux conflits mondiaux, une page d'Histoire commune entre l'Algérie et la France, créant une mémoire partagée qui nous rassemble aujourd'hui. Notre pays a voulu graver dans la pierre de ses monuments les plus prestigieux le souvenir de cette contribution : au mémorial des soldats musulmans de Verdun visité par le Président Bouteflika, à la Grande Mosquée de Paris, construite en hommage au rôle des soldats algériens durant la Première Guerre mondiale et où le Président François Hollande leur rendit récemment hommage. Je le cite « A ces hommes venus du monde entier pour nous sauver. C'est cette vérité que je suis venu rappeler pour que personne ne soit tenté d'oublier ou pire encore, d'occulter cette vérité ». Ces paroles prennent ici un sens particulier et renvoient bien sûr à la présence lors du défilé du 14 juillet 2014 sur les Champs-Elysées, du drapeau algérien et de sa garde alors que nous marquions le centième anniversaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale. La présence parmi nous aujourd'hui des anciens combattants et vétérans algériens de la Deuxième Guerre mondiale nous rappelle ce sacrifice. »
M. Oudina

L'Expression - 12 novembre 2015
PARTICIPATION DES ALGÉRIENS À LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
Hommage à Constantine
Par Ikram GHIOUA
Les ambassadeurs de France et d'Allemagne étaient présents à cette cérémonie ainsi que le consul général de France à Annaba, Franck Simaer, le wali de Constantine Hocine Ouadah et le grand historien Gilbert Meynier.
C'est en présence des autorités locales, civiles et militaires que les représentants de la diplomatie française et allemande ont commémoré la journée du 11 novembre qui symbolise la participation des soldats algériens à la Première Guerre mondiale 1914-1918.
Etaient présents à la cérémonie qui a eu lieu hier au Monument aux morts de Constantine, l'ambassadeur d'Allemagne Götz Lingenthal, de France Bernard Emié, le consul général de France à Annaba Franck Simaer, le wali de Constantine Hocine Ouadah et le grand historien Gilbert Meynier, en plus des militaires d'Algérie, d'Allemagne, de France et des personnalités importantes de Constantine.
En la circonstance, les deux représentants de la diplomatie allemande et française ont prononcé des discours, rappelant combien coûte cher la paix, mais aussi le rôle primordial des soldats algériens dans cette guerre qui a occasionné la mort de 25.711 d'entre eux, comme l'a précisé la veille, l'historien français Gibert Meynier lors d'une conférence dans laquelle il parlera longuement de la participation des Algériens dans les rangs de l'armée française durant la Première Guerre mondiale.
Pour lui, d'ailleurs, ce fut le «début du commencement de la libération de l'Algérie». Pour les deux diplomates cette guerre est dramatique, et ils rendent hommage aux soldats algériens, qui est la moindre des choses car leur sacrifice à permis un retour à la paix. Une paix, selon l'ambassadeur d'Allemagne, qu'il faut préserver pour les générations futures.
Pour l'ambassadeur de France, cette guerre industrielle aura connu la participation de 175.000 soldats algériens et qu'aujourd'hui ce patrimoine «Monument aux morts» qui a été restauré par l'Algérie, a permis avec un grand honneur de leur rendre hommage et de reconnaître leur sacrifice. Ce vibrant hommage pour lequel des personnalités diplomatiques se sont déplacées à Constantine, connaîtra aussi la présence d'anciens combattants cités d'ailleurs dans les deux discours des deux diplomates.
Cette célébration intervient au lendemain d'une rencontre après la conférence de l'historien français où l'ambassadeur de France, accompagné du wali de Constantine, Hocine Ouadah et de l'ambassadeur d'Allemagne ont inauguré à l'IFC, une exposition intitulée «Eclats de vies», laquelle raconte par le biais d'illustrations le parcours de ces milliers d'Algériens conscrits sous l'uniforme de l'armée française durant la Grande guerre 1914-1918.
Par la même occasion, le représentant de la diplomatie française ne manquera pas d'annoncer que «Constantine est invitée à représenter l'Algérie au Salon international du livre prévu en France en 2016».

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