mardi 27 décembre 2016

Algérie – Maroc : Lamamra renouvelle la proposition de Sellal

18:22  lundi 26 décembre 2016 | Par Hadjer Guenanfa | Actualité 
RAMTANE LAMAMRA, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES (CRÉDITS : D.R.)
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Ramtane Lamamra est revenu, dans la soirée du dimanche 25 décembre, sur de nombreux dossiers dont les relations « anormales » de l’Algérie avec le Maroc, la décision de la Cour de Justice de l’Union européenne concernant le Sahara occidental et la « campagne destructrice » suite à l’expulsion des migrants africains début décembre.

Relations avec le Maroc : Lamamra renouvelle la proposition de Sellal

« Les relations avec le Maroc sont anormales (…) même si les relations entre les deux peuples sont exemplaires », a admis le chef de la diplomatie algérienne. « Il y a un différend au sujet du Sahara occidental. Dans cette affaire, la position de l’Algérie est en parfaite harmonie avec la légitimité internationale », a-t-il soutenu dans un entretien diffusé par l’ENTV.
Ramtane Lamamra a cité également d’autres points de discorde entre les deux pays, notamment d’ordre sécuritaire et liés aux frontières, qu’il « faut traiter sérieusement ». « L’Algérie est prête à en débattre dans les cadres prévus pour cela (…), mais indépendamment de la question du Sahara occidental qui est de la responsabilité de l’ONU », a assuré le ministre qui pointe indirectement du doigt le Maroc sans le citer concernant le blocage de l’Union pour le Maghreb arabe (UMA). Le chef de la diplomatie algérienne renouvelle ainsi une proposition formulée par le premier ministre Abdelmalek Sellal en novembre.
Dans un entretien publié le 11 novembre par le quotidien saoudien Al Asharq al-Awsat, Abdelmalek Sellal avait déclaré que l’Algérie était « prête à régler ses différends avec le Maroc ». « Le Maroc est un pays voisin et frère. Nous avons quelques désaccords en suspens. Il y a une divergence de vision. Nous préférons en Algérie une approche globale et un dialogue direct pour régler toutes les questions, d’autant qu’il s’agit de dossiers précis et notre pays est prêt à les régler d’une façon sérieuse et pacifique », avait affirmé Sellal, la veille d’une visite officielle en Arabie saoudite. Cette proposition de dialogue direct n’a reçu aucune réponse de Rabat.
Le ministre des Affaires étrangères a estimé que la décision de la Cour de Justice de l’Union européenne qui rappelle que le Sahara occidental ne fait pas partie du Maroc est « extrêmement importante ». « Cette décision vient confirmer la position de l’ONU, celle de l’Union africaine et de la position de principe de l’Algérie », a-t-il dit.
« Le sujet est que l’affaire du Sahara occidental est une affaire de colonisation et que le peuple sahraoui a le droit à l’autodétermination (…) Cette décision confirme que le Sahara occidental a un centre juridique différent de celui du Royaume marocain », s’est-il réjoui.

Expulsion de migrants

Sur l’expulsion de plus de mille migrants subsahariens, le ministre des Affaires étrangères a évoqué une « campagne destructrice » visant l’Algérie. « On est fier de notre appartenance africaine et de tous ce qu’on a donné et on donne à nos frères dans le continent africain. On accorde des bourses d’études à plus de 5 000 étudiants africains », a-t-il dit.
« Toute cette campagne destructrice liée au fait que l’État ait décidé de renvoyer un nombre de personnes impliquées dans des actes de violence dans plusieurs endroits. Tout s’est passé dans le cadre du respect de nos relations avec nos voisins. L’affaire a été exploitée et cela était attendu », a commenté Ramtane Lamamra.
Le premier responsable du département des Affaires étrangères n’a pas été interrogé sur le Forum africain d’investissements et d’affaires ni sur sa dernière déclaration concernant la défaite du terrorisme à Alep. Sur le conflit en Syrie, justement, Ramtane Lamamra s’est contenté de rappeler la position de l’Algérie.
« L’Algérie a toujours été parmi ceux qui appelaient à une solution pacifique et à la nécessité de rassembler les frères syriens au lieu d’en exclure certains », a-t-il affirmé. Pour lui, les dernières évolutions sur le terrain prouvent que la « solution militaire est impossible et qu’elle ne pourrait qu’ouvrir la voie pour s’asseoir autour de la table des négociations ».

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