eux protégés avec l'interdiction des ordinateurs en cabine ?
Le transport aérien mondial de passagers doit affronter un défi majeur lié aux attentats possibles en vol.
Par Thierry Vigoureux
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| Le Point.fr
Les autorités américaines sont prêtes à interdire les ordinateurs portables en cabine sur tous les vols à destination des États-Unis
en raison d'une « menace réelle », a indiqué dimanche le ministre de la
Sécurité intérieure, John Kelly. L'IATA, l'association internationale
qui regroupe 265 compagnies aériennes, estime que près de quatre cents
vols par jour pourraient être affectés si Washington étendait cette
interdiction à l'Europe.
Déjà, huit pays sont actuellement concernés par l'interdiction des gros
appareils électroniques sur les vols à destination des États-Unis (Turquie, Jordanie, Égypte, Arabie saoudite, Koweït, Qatar, Émirats arabes unis et Maroc).
« Il y a une menace réelle. (...) C'est vraiment l'obsession des terroristes : abattre un avion en vol, particulièrement un avion américain, bondé d'Américains à bord », a déclaré John Kelly sur la chaîne Fox News. Une telle décision pourrait coûter plus d'un milliard de dollars par an, selon l'IATA, autant aux compagnies américaines qu'aux autres. Certaines compagnies notent déjà une baisse des réservations vers les États-Unis.
Cette centaine de grammes d'explosif peut être logée avec un détonateur dans la coque d'un ordinateur ou d'une tablette. Encore faut-il que le terroriste ait quelques connaissances de physique pour activer sa bombe à bon escient. Celui qui avait tenté de détruire l'A321 de Daallo Airlines entre Mogadiscio et Djibouti en février 2016 a déclenché le détonateur trop tôt. L'avion venait de décoller depuis cinq minutes et passait seulement 12 000 pieds en montée. À cette altitude de 4 000 mètres, l'explosif n'a provoqué qu'un trou d'un mètre carré dans le fuselage, par lequel le terroriste de la mouvance shebab a été aspiré.
« La sécurité des passagers et des équipages est notre priorité absolue. L'allumage spontané ou l'élévation thermique des batteries au lithium présente des risques de sécurité qui doivent être pris en compte. Nous devons prendre toutes les précautions pour nous assurer que l'atténuation d'un risque n'entraîne pas un autre risque », a déclaré Patrick Ky, directeur exécutif de l'EASA.
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Cette prise de position s'appuie sur des accidents récents d'incendie ou d'explosion de batteries au lithium comme celui du Boeing 747-400 d'UPS entièrement détruit à Dubaï le 3 septembre 2010. Depuis, outre le transport en fret des batteries, des mesures sont prises dans les cabines de passagers où l'équipage dispose de gants et de poches de stockage ignifugées en cas d'incendie. On remarque que, dans les annonces au début du vol, il est indiqué que, si un téléphone ou une tablette se coince dans le siège du passager, il faut faire appel à l'équipage pour éviter de broyer l'appareil et sa batterie. Ce qui peut provoquer un départ de feu.
« Il y a une menace réelle. (...) C'est vraiment l'obsession des terroristes : abattre un avion en vol, particulièrement un avion américain, bondé d'Américains à bord », a déclaré John Kelly sur la chaîne Fox News. Une telle décision pourrait coûter plus d'un milliard de dollars par an, selon l'IATA, autant aux compagnies américaines qu'aux autres. Certaines compagnies notent déjà une baisse des réservations vers les États-Unis.
Un explosif de la taille d'une balle de golf
Ces déclarations reposent sur des éléments sérieux, recueillis par les services de renseignements américains mais aussi européens. Ils montrent qu'un ordinateur portable peut être modifié par les informaticiens d'un réseau terroriste. Il cache alors un système explosif, tout en restant un PC ou un Mac fonctionnel, donc non détecté au contrôle de sûreté à l'aéroport avant l'embarquement. Pour comprendre la dangerosité d'un tel engin, il faut savoir qu'un avion de ligne en croisière à haute altitude est déjà une « bombe » potentielle. Pour permettre aux passagers de respirer normalement dans un air extérieur raréfié en altitude, la cabine, étanche, est pressurisée. La pression est huit à dix fois supérieure dans la cabine à celle régnant à l'extérieur. Aussi, tel un ballon de baudruche percé par un trou d'épingle, la cabine peut se désintégrer avec une dépression explosive. Une quantité d'explosif classique (Semtex) de la taille d'une balle de golf peut enfoncer un panneau du fuselage, estiment les experts en structure aéronautique. Et l'avion en altitude explose.Cette centaine de grammes d'explosif peut être logée avec un détonateur dans la coque d'un ordinateur ou d'une tablette. Encore faut-il que le terroriste ait quelques connaissances de physique pour activer sa bombe à bon escient. Celui qui avait tenté de détruire l'A321 de Daallo Airlines entre Mogadiscio et Djibouti en février 2016 a déclenché le détonateur trop tôt. L'avion venait de décoller depuis cinq minutes et passait seulement 12 000 pieds en montée. À cette altitude de 4 000 mètres, l'explosif n'a provoqué qu'un trou d'un mètre carré dans le fuselage, par lequel le terroriste de la mouvance shebab a été aspiré.
Transport en soute également dangereux
Face à cette miniaturisation, les inquiétudes des autorités sont réelles. D'où cette forte pression pour généraliser le transport des ordinateurs en soute et non plus en cabine. Mais ça pourrait être un remède pire que le mal. Les dégâts d'un ordinateur piraté y seraient comparables. De plus, l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) attire l'attention des compagnies aériennes sur le transport sécurisé des dispositifs électroniques portatifs contenant des batteries au lithium. « Ces principes devront être pris en compte par les compagnies aériennes lorsqu'elles effectuent leur évaluation des risques pour la sécurité », écrit l'EASA. Les ordinateurs et tablettes contenant des batteries au lithium sont considérés comme des produits dangereux. « Lorsqu'ils sont emportés par des passagers, ils devraient, de préférence, être transportés dans la cabine et non en soute. Cela permet alors à l'équipage de réagir rapidement dans le cas d'un incident », demandent les experts européens. En effet, l'augmentation significative du nombre d'appareils en soute augmente les risques.« La sécurité des passagers et des équipages est notre priorité absolue. L'allumage spontané ou l'élévation thermique des batteries au lithium présente des risques de sécurité qui doivent être pris en compte. Nous devons prendre toutes les précautions pour nous assurer que l'atténuation d'un risque n'entraîne pas un autre risque », a déclaré Patrick Ky, directeur exécutif de l'EASA.
LIRE aussi Crash d'Egyptair : les iPad en cause ?
Cette prise de position s'appuie sur des accidents récents d'incendie ou d'explosion de batteries au lithium comme celui du Boeing 747-400 d'UPS entièrement détruit à Dubaï le 3 septembre 2010. Depuis, outre le transport en fret des batteries, des mesures sont prises dans les cabines de passagers où l'équipage dispose de gants et de poches de stockage ignifugées en cas d'incendie. On remarque que, dans les annonces au début du vol, il est indiqué que, si un téléphone ou une tablette se coince dans le siège du passager, il faut faire appel à l'équipage pour éviter de broyer l'appareil et sa batterie. Ce qui peut provoquer un départ de feu.