jeudi 22 juin 2017

Tiddis
Castellum Tidditanorum
Les ruines de la ville de Tiddis se situent à quelques dizaines de kilomètres de Constantine, dont elle était chargée d'assurer la protection à l'époque romaine.
Tiddis : vue générale
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La description qu'en fait l'écrivain Malek Haddad dans un article paru dans le journal Annasr le 13 janvier 1966.
"Cirta était environnée d'une couronne de villages fortifiés qui protégeaient son territoire contre les incursions des montagnards ; c'étaient les Castella. L'un d'eux, Tiddis a déjà été assez largement fouillé pour donner une idée de la vie dans ces moyennes agglomérations.
Tiddis occupe une pittoresque position fortifiée à l'entrée des gorges du Khreneg. La ressemblance avec le site de Constantine avait incité la population à lui donner le nom de Ksentina El Kdima (le vieux Constantine.)
Une route récente permet de s'y rendre après un parcours de 28 kilomètres à partir de Constantine. Un dernier virage met brusquement le visiteur face à la sauvage montagne, dominée par une masse rocheuse. Les quartiers mis déjà à jour font une tache d'ocre vif au milieu des vertes touffes d'asphodèles.
La voie romaine en lacets donne accès aux différentes terrasses qui rassemblaient les édifices, dont certains sont taillés dans le rocher. Les ruines se repèrent sur plus de quarante hectares. On peut les diviser en trois groupes : le premier occupant le plateau, le second, le versant oriental, le troisième le pied de la falaise;
Le plateau est divisé en deux parties par un mur qui, partant du point le plus élevé (Ras El Dar) suit une direction Nord-Sud. La partie orientale du plateau a seule été construite. Appuyé contre les roches mêmes du Ras El Dar, un sanctuaire indique que l'acropole avait un rôle religieux autant qu'une destination militaire.
Un nombre considérable de citernes assuraient l'alimentation en eau, à défaut de sources. De plus grands réservoirs alimentaient des thermes de montagnes. Partout la falaise a été taillée et une inscription du milieu du IIIè siècle célèbre ce travail.
Les principaux édifices exhumés occupent le versant oriental. Une porte imposante couverte d'un arc et jadis munie de vantaux, donne accès à l'intérieur de la ville. Une rue dallée conduit à une première petite place qui desservait le marché. La terrasse supérieure porte un petit forum sur lequel s'ouvrent trois salles qui n'ont entre elles aucune communication, mais qui toutes trois ont leurs entrées tournées vers l'est.
La petite cité semble avoir abrité de nombreuses communautés religieuses; On connaît déjà un sanctuaire de Mithra, un temple de Vesta, un sanctuaire des Cereres, tandis que le haut lieu semble avoir été consacré à de vicilles divinités africaines remplacées par Saturne à l'époque romaine.
Un important quartier de potiers à été découvert tel qu'il existait au moyen âge;
Parmi les centaines d'inscriptions mises au jour, il y a lieu de donner une place de choix à celle qui rappelle la carrière de Q. Lollius Urbicus, né près de Tiddis, qui devint préfet de Rome au IIè siècle. Cet enfant du pays, devenu un des principaux personnages de l'empire est un bel exemple de réussite personnelle et de promotion officielle."
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Plan de Tiddis
Légende :
1 - Groupe de bazinas 13 - Petits thermes 25 - Rempart préromain
2 - Grande bazina circulaire 14 - Château d'eau 26 - Grande huilerie transformée
3 - Porte Nord Romaine 15 - Grotte 27 - Groupe de fours de potiers
4 - Chapelle chrétienne 16 - Sanctuaire rupestre 28 - Porte du rempart préromain
5 - Sanctuaire de Mitra 17 - Sanctuaire 29 - Temple
6 - Baptistère 18 - Sanctuaire de Cereres 30 - Groupe de cuves de potiers
7 - Les deux arcs au pied du forum 19 - Tour de défense de base époque 31 - Grands thermes
8 - Forum 20 - Grande maison collégiale 32 - Grotte chaude
9 - Fours de potiers 21 - Salle renfermant une faille profonde 33 - Sanctuaire du sommet
10 - Grotte près du forum 22 - Rocher de Vesta 34 - Sanctuaire
11 - Maisons taillées dans le roc 23 - Escalier, tronçon de la voie décumane 35 - Sanctuaire à abside
12 - Accès au sanctuaire rupestre 24 - Grande villa à mosaïques  
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Photos de Michel Fournel en 1970
"Lors de mon séjour dans cette ville ( 1969/1971) commme coopérant, je suis tombé sur les infos concernant Tiddis. Etant alors jeune prof d'histoire à l'époque je m'étais fait fort de découvrir Timgad, Djemila et on m'avait conseillé d'aller voir aussi Tiddis proche qui m'était inconnu alors que les précédentes sont bien connues des historiens. La découverte de Tiddis m'avait surpris : à l'état d'abandon en 1970. On n'y rencontrait que des enfants libres de fouiller le site à leur manière et proposant aux rares touristes ( coopérants d'alors) des pièces romaines et autres trouvailles. Nous étions bien les seuls à déambuler dans ces ruines : c'était fort romantique !
C'est bien que maintenant on s'y intéresse pour les préserver."
Michel Fournel
Vue générale
Arc de triomphe
Bac de potier
Impluvium d'une maison
Inscriptions
Les chateaux d'eau
Mosaïques
Mosaïques
Moulin à grain
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El Watan - 7 février 2007

Site archéologique de Tiddis (Beni H'Midène)
La réhabilitation de tous les espoirs

A la faveur d'une visite effectuée par le wali de Constantine le 9 janvier dernier, le site archéologique de Tiddis est sorti d'un anonymat qui l'aura frappé durant des décennies.
Un résultat qui couronne aussi les démarches d'une jeune association, portant le même nom et qui active depuis 2004 dans la commune de Beni H'midène, distante de 35 km au nord-ouest de la ville de Constantine. « Nous avons attiré l'attention du wali de Constantine sur l'état du site de Tiddis lors d'une première rencontre au mois d'octobre 2005 à Zighoud Youcef avant de lui remettre un dossier pour sa réhabilitation », affirme Mechati Mehira, président de l'association Tiddis. Pour l'histoire, l'exhumation en 1941 de l'antique Castellum Tidditanorum a été qualifiée à l'époque comme un grand événement archéologique intéressant la région de Constantine, réalisé grâce aux efforts d'un certain André Berthier, celui qui avait assuré la direction du musée national Cirta de Constantine jusqu'en 1970, année où il quittera l'Algérie pour la France. Depuis, le site qui fut une région à vocation agricole se trouvant à une vingtaine de kilomètre de Constantine et seulement à 7 km de la RN 27 menant vers la wilaya de Jijel, a été complètement oublié. Pourtant, les innombrables pièces archéologiques trouvées constituent une bonne partie de la collection du musée Cirta. « C'est dans ce sens que nous avons sollicité les autorités de la wilaya pour une réhabilitation des lieux exposés aux destructions et à des opérations de fouilles sauvages durant la période noire du terrorisme et même aujourd'hui, surtout que le site n'est toujours pas protégé », ajoute Mechati Mehira qui précise qu'à Tiddis, appelée autrefois Ksentina El Kdima, les ruines s'étendent sur une superficie de 42 ha. D'où le souci affiché par l'association pour opérer une délimitation de l'espace archéologique avant d'entamer toute réhabilitation. « Cette délimitation permettra de cerner l'espace à protéger car certains intrus se sont appropriés des terrains aux dépens du site », notera note interlocuteur. Le site de Tiddis, qui n'a pas fait l'objet d'études sérieuses de la part des services archéologiques, intéresse de nombreux étrangers venus d'Europe, d'Amérique et même d'Australie pour prospecter un lieu aux atouts historiques et touristiques inestimables. La dernière visite effectuée en 2005 a été celle du professeur Walter, spécialiste de l'histoire antique de l'Afrique du Nord à l'université de Chicago et qui a montré une vive passion pour le site auquel il a consacré un séjour en compagnie de son épouse. La décision du wali de débloquer le montant de 2,5 milliards de centimes, dont 500 millions de centimes seront consacrés à l'étude de l'assainissement et de l'aménagement, sera marquée surtout par la réalisation d'un musée et d'un théâtre en plein air. Ces projets, qui dépendront des résultats de délimitation du site qui recèle encore d'autres vestiges archéologiques, sachant que la région regorge de fermes romaines dispersées sur les douars, seront accompagnés par des travaux de réhabilitation des réseaux d'eau potable, avec l'élargissement du CW10 qui relie la RN 27 à Tiddis. Le souhait de l'association Tiddis demeure la mise en valeur de la petite mechta de Sefsafa qui sera la vitrine et la première halte des touristes sur la route de Tiddis. La construction d'un village modèle avec toutes les commodités permettra surtout de protéger le site archéologique, désenclaver la région et réunir les conditions pour la création d'une zone d'expansion touristique dans la commune de Beni H'midène qui a longtemps souffert de la marginalisation.
S. A.

La Tribune - 11 janvier 2010
Restauration du site archéologique de Tiddis
Des travaux de restauration du site archéologique de Tiddis, situé dans la commune de Beni H'midène (30 km au nord-ouest de Constantine) seront engagés cette année, a-t-on appris hier à la wilaya. Une première enveloppe de 30 millions de DA a été débloquée pour cette opération qui sera menée «selon les normes internationales, suivant un plan de préservation et de valorisation et sous la supervision de spécialistes», a-t-on affirmé de même source. Une consultation sera lancée «incessamment» pour choisir l'entreprise qui se chargera de cette tâche de restauration avant l'entame d'autres travaux sur ce site de 42 hectares, ont encore ajouté les services de la wilaya, précisant qu'au titre d'une seconde phase, des structures d'accueil seront réalisées «afin de permettre aux visiteurs, attendus des quatre coins du monde, d'apprécier dans de bonnes conditions le décor millénaire de cette cité qui accueille annuellement près de 10 000 personnes».
La réhabilitation du village de Sefsafa, distant de 3 km de Tiddis et constituant un «passage» obligé vers le site archéologique, est également incluse dans le programme de revalorisation de cette région, berceau de Ksentina Leqdima (vieux Constantine). Avant d'être modifié par les Romains qui l'ont aménagé selon leur système d'urbanisation, Tiddis (ou Castellum Tidditanorum) est un site qui marque la présence d'une vieille civilisation berbère à travers des inscriptions libyques et des symboles sur des pièces de poterie. Tiddis constitue le point de ralliement de nombreux spécialistes et archéologues nationaux et étrangers, rappelle-t-on. L'archiviste paléographe français André Berthier lui avait, notamment, consacré plusieurs ouvrages dont Tiddis, antique Castellum Tidditanorum et Tiddis, cité antique de Numidie.

El Watan - 12 juin 2011

Site archéologique de Tiddis à Béni H'midène

La réhabilitation aura-t-elle lieu ?

Une étude vient d'être confiée à un bureau d'urbanisme pour un montant de 14 millions de dinars.
Après plusieurs années d'attente et de tergiversations, les autorités concernées viennent d'attribuer l'étude de réhabilitation du site archéologique de Tiddis, dans la commune de Béni Hmidène, au bureau d'étude d'urbanisme et de constructions (Urbaco) pour un montant de 14 millions de dinars, a-t-on appris de source très au fait du dossier. Une décision qui vient six ans après la visite du site par l'ex-wali de Constantine, qui avait promis de redonner à cette localité son lustre et son importance à travers un projet de réhabilitation. Ce dernier touchera aussi toute la région pour en faire une destination touristique privilégiée, vu que celle-ci ne cesse d'accueillir des visiteurs de différentes nationalités depuis quelques années.

Le montant promis à l'époque, estimé à 25 millions de dinars, sera enfin revu à la baisse, ce qui laisse planer le doute sur les finalités de ce projet. Certains s'interrogent déjà si cette étude tiendra en compte les propositions faites par l'association Tiddis pour la culture et le tourisme, laquelle a milité longtemps pour la remise en valeur des lieux, en projetant de réaliser, outre la délimitation du site pour sa sauvegarde et sa revalorisation, des opérations de développement pour la localité de Safsafa, située sur la route du site, ainsi que les travaux de réhabilitation du CW10 menant vers l'antique Castellum Tidditanorum, avec la réalisation d'un réseau d'assainissement, d'eau potable et de l'éclairage public qui font toujours défaut. «Nous avons attiré l'attention des autorités de la wilaya sur l'état des lieux du site de Tiddis depuis la visite de l'ex-wali de Constantine en 2005 à la daïra de Zighoud Youcef, avant de lui remettre un dossier pour sa réhabilitation», affirme Mechati Mehira, président de l'association Tiddis.
Pour l'histoire, l'exhumation en 1941 de l'antique Castellum Tidditanorum a été perçue à l'époque comme un grand événement archéologique intéressant la région de Constantine, réalisé grâce aux efforts d'un certain André Berthier, celui qui assurait la direction du musée national Cirta de Constantine jusqu'en 1970, année à laquelle il quittera l'Algérie pour la France. Depuis, le site qui fut une région à vocation agricole, se trouvant à une vingtaine de kilomètres de Constantine et seulement à 7 km de la RN27 menant vers la wilaya de Jijel, a été complètement oublié. Pourtant, les innombrables pièces archéologiques trouvées constituent une bonne partie de la collection du musée national Cirta.
  
Arslan Selmane

Le Temps d'Algérie - 16 mai 2014
Tiddis (Constantine), un site archéologique des plus riches d'Algérie

Suivant un ordre chronologique partant du pied au sommet de la montagne, la cité antique de Tiddis (nord-ouest de Constantine) déroule plus de 3000 ans de l'histoire d'Algérie à ses périodes lybique, punique, romaine et byzantine. De l'époque punique, où elle devait s'appelait Taddart ou Ras Eddar, n'est aujourd'hui visible qu'une bazina circulaire, un monument mortuaire collectif, des dolmens, et du mobilier funéraire, témoins de la présence de vieilles civilisations berbères.

Un arc typiquement romain marque l'entrée du Castellum Tidditanorum, l'autre nom de Tiddis, et le début du cardo (réseau de rues) dont les dallages restent bien conservés et qui longe deux temples dédiés à des divinités romaines.

Plus haut, se dressent le plus petit forum construit par les romains. S'y trouvent les statuts et dédicaces à Septime Sévère (empereur romain d'origine nord africaine) et sa famille ainsi que deux arcs perpendiculaires symbolisant le croisement typique entre les deux voies divisant les villes  romaines.

En poursuivant l'ascension, des maisons de potiers conservent encore les bacs d'argiles qui ont fait la renommée de la cité ainsi que des réservoirs d'eau.

Les vestiges des thermes, de la villa à mosaïque, ainsi qu'une huilerie et un moulin à céréales sont autant de témoins de l'activité économique de la cité à laquelle une tour de surveillance et un rempart byzantins viendront s'ajouter plus tard.

Egalement appelée "La cité des divinités", Tiddis renseigne sur l'évolution des croyances dans la cité à travers des rites funéraires lybiques puis des temples à la gloire de divinités antiques, comme les déesses romaines Vesta, Mirtha et Ceres, ainsi qu'un sanctuaire au sommet dédié au culte de Baal Hammon, une divinité carthaginoise.

Plus tard, un premier temple chrétien sera érigé en face du sanctuaire de Mirtha et, au dessus, un baptistère.  La cité antique de Tiddis conserve également des traces sur les conditions de travail de l'archéologue français, André Berthier, à l'origine de sa découverte.

Sa cabane et ses outils de travail s'y trouvent encore et renseignent sur la vie du chercheur qui a consacré plus de trente ans de sa carrière au seul site de Tiddis.

Une trentaine d'hectares attendent encore d'être sondés et fouillés pour compléter les travaux d'André Berthier, explorer complètement le site et mettre au jour toutes la richesse archéologique qu'il recèle.

El Watan - 17 mai 2014
Site antique de Tiddis à Constantine
Réhabilitation programmée et inquiétudes justifiées. Vieux de 2000 ans, ces vestiges restent miraculeusement bien conservés.
Trois mille ans d'histoire, dont une grande partie encore enfouie et dans un état de conservation impressionnant, font de l'antique ville de Tiddis, située à 28 km au nord de Constantine, un livre et un musée à ciel ouvert qui n'a pas encore révélé tous ses secrets, mais dont la fragilité est cependant source de légitime inquiétude. Enfouie sous terre, protégée par la montagne sur laquelle elle a été bâtie, Tiddis, ou Castellum Tidditanorum, la cité chargée de la protection de Cirta sous l'occupation romaine a été en partie mise au jour par l'archéologue français André Berthier en 1972.
Erigée en escaliers à flanc de montagne, ville de poterie, mosaïque et génie architectural, Tiddis a été épargnée par l'urbanisation moderne qui a englouti sa «grande sour» enfouie sous l'actuelle ville de Constantine. L'antique cité, aujourd'hui sous tutelle de l'OGEBC (Office de gestion et d'exploitation des biens culturels), est protégée des intrus par une petite clôture ainsi que par une famille d'agriculteurs, dont des membres assurent la garde.
Après plus de 2000 ans d'existence, les ruines de cette ville forte restent miraculeusement bien conservées, malgré la végétation sauvage qui les envahit, les glissements de terrains et les coulées de boue les jours de forte pluie. Les gardiens du site, qui n'a pas encore été complètement fouillé ni délimité, attestent avoir découvert, par hasard, des vestiges de quartiers entiers qu'ils ont laissés sous terre, «de peur qu'ils ne soient abîmés ou volés», en attendant l'intervention des spécialistes. Les sept hectares dévoilés, sur une superficie totale du site estimée à 40 ha, renferment toutes les propriétés d'une ville romaine de l'Antiquité : des temples dédiés aux divinités, un forum (le plus petit jamais construit), des voies dallées, des quartiers d'artisans, des thermes et des réservoirs d'eau.
Une étude pour la réhabilitation de ce site inscrit au programme des préparatifs de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe 2015» est «actuellement en cours de finalisation», affirme-t-on à l'OGBC, qui prévoit d'élargir les limites du site et de déplacer en dehors du périmètre l'actuel parking des visiteurs et d'installer des infrastructures d'accueil. Au sommet de la montagne, que les gardiens souhaitent aménager, le relief naturel et la beauté des lieux reprennent leurs droits avec une vue plongeante sur Tiddis, depuis le sanctuaire du dieu carthaginois Baal-Hammon, sur le Rhummel et surtout sur une montagne qui devrait encore conserver dans ses entrailles les ruines du castellum de Caldis, autre fortification romaine.
Spécialistes et archéologues sont exclus des fouilles, le Centre national de recherche archéologique (CNRA) est «seul habilité à effectuer des fouilles» sur des sites de ce genre, affirme son directeur, Farid Ighilariz, qui soutient ne pas avoir été sollicité pour collaborer à l'étude en cours sur le site de Tiddis, menée sous l'égide de l'OGEBC. Selon les responsables du centre, une étude «préalable» et un «sondage» du terrain «devraient être effectuée avant tout aménagement de ce site». La «mise à l'écart» du CNRA, conjuguée aux délais courts des préparatifs, est un autre motif d'inquiétude pour les experts et universitaires qui craignent des interventions superficielles, au lieu et place de fouilles «méthodiques» et «scientifiques».
Quelques archéologues de Constantine sont certes sollicités épisodiquement et «à titre consultatif» par les bureaux d'études chargés des projets pour fournir une estimation «toute théorique» sur la délimitation des terrains, «sans plus» : une situation «regrettable» aux yeux des universitaires constantinois qui sont arrivés à douter de l'utilité de former des «compétences locales». Plusieurs sites archéologiques puniques ou romains d'Algérie, mis au jour pendant la période coloniale française, nécessitent des opérations de fouilles complémentaires et surtout une mise à jour des inventaires, afin d'en protéger légalement les contenus, soulignent les mêmes experts. A ce sujet, le directeur du CNRA s'inquiète du sort réservé au tombeau de Massinissa, si les opérations de «sondage» et de «fouilles» ne devaient pas être menées «préalablement», insiste-t-il, aux travaux prévus par le Plan de réhabilitation de ce patrimoine historique qui remonte à plus de 2200 ans.


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