mardi 27 juin 2017

Provinces de Mésie inférieure (à droite) et de Mésie supérieure (à gauche) à l'époque d'Hadrien (117-138).
La Mésie ou Moésie (en grec Koinè et en grec médiéval : Μοισία ; en latin : Moesia) est une ancienne région géographique et historique située au sud du cours inférieur du Danube, dans les actuelles Serbie, Bulgarie (nord), Macédoine (nord) et Roumanie (Dobroudja).

Sommaire


Géographie

Géographie physique

La Mésie était délimitée :

Géographie humaine

Initialement peuplée par des tribus thraces, triballes et celtes, la Mésie accueille aussi des colons grecs à partir du VIIIe siècle av. J.-C., aux bouches du Danube et sur les côtes du Pont-Euxin (Mer Noire).
Sous l'Empire romain qui la gouverne durant six siècles, les populations sont romanisées notamment autour des principales villes :
Odessus et Tomis étaient des cités grecques qui formaient une pentapole avec Istros, Messembrie et Apollonia.

Histoire

La Mésie pré-romaine

Initialement envahie par des tribus thraces et daces, ce qui provoque la dispersion d'une partie des Proto-Valaques, la région accueille ensuite à partir du VIIIe siècle av. J.-C. des colons grecs qui s'installent sur le littoral. La langue autochtone : le mésien ou mœsien, sur laquelle l'on dispose de peu d'éléments précis, est réputée appartenir au diasystème thrace, de l'ensemble des langues satem, regroupant le mœsien, le mysien, le dace et le thrace.
Au IIIe siècle av. J.-C. les Scordiques, des celtes, longent le Danube vers l'aval ; peut-être ont-ils intégré la confédération des Triballes que citent Strabon et Diodore de Sicile1.
Au début du Ier siècle av. J.-C. la Mésie fait partie du royaume dace de Burebista (les Daces sont des Thraces vivant au nord du Danube). Ce royaume entre en confit avec l'Empire romain et, en -76, Gaius Scribonius Curio, proconsul de Macédoine, entreprend une campagne militaire en Mésie où il soumet ou rallie à Rome plusieurs tribus mœsiennes. À cette occasion, les Romains atteignent le Danube pour la première fois2. La région fut définitivement conquise par Marcus Licinius Crassus - petit-fils du général et consul romain Crassus - en -293.

La Mésie romaine

La région fut transformée en province romaine, en l'an 6, et confiée à Aulus Caecina Severus4. Elle prit le nom de province de Mésie au plus tard en l'an 15. La province est alors gouvernée, et ce pendant 24 ans, par Caius Poppeus Sabinus, soit jusqu'en 35, année de sa mort. Il gouverne alors non seulement la Mésie, province impériale, mais aussi l'Achaïe et la Macédoine, provinces sénatoriales5. La Mésie fut ensuite réorganisée par Domitien, en 87, qui créa deux provinces : la Mésie supérieure et la Mésie inférieure.
Selon la tradition ecclésiastique, la région aurait été évangélisée par saint André frère de saint Pierre et premier disciple du Christ qui y aurait subi le martyre (Croix de saint André).
À la suite des réformes administratives de Dioclétien à la fin du IIIe siècle et de la mise en place de la Tétrarchie (293-324) :
  • la moitié ouest de la Mésie fut incluse dans le diocèse des Mésies (diocesis Mœsiarum), appartenant à la préfecture du prétoire d'Illyrie (Illyricum) et placée sous la responsabilité de l'empereur d'Orient. Elle fut subdivisée en  :
    • province de Mésie première (Mœsia prima), formée par l'essentiel de la Mésie supérieure ;
    • province de Dacie aurélienne (Dacia Aureliana), formée en 271/275 sous Aurélien par la partie orientale de la Mésie supérieure et la partie occidentale de la Mésie inférieure ; scindée par la suite en 285 par Dioclétien en Dacie méditerranéenne (Dacia mediterranea) et Dacie ripuaire (Dacia ripensis) ;
  • la moitié est de la Mésie fut incluse dans le diocèse de Thrace (Thraciæ), appartenant à la préfecture du prétoire d'Orient et placée sous l'autorité de l'Auguste d'Orient. Elle fut subdivisée en  :
Toutefois, le diocèse des Mésies se révéla trop grand et donc trop difficile à gouverner et à défendre. Constantin Ier le divisa donc, dans les années 306-337, en diocèse de Macédoine, au sud, et en diocèse de Dacie, au nord, (dont la Mésie première et les deux Dacies). Ceci est attesté en 370 et par la Notitia dignitatum de 410.
À la suite de la division de l'Empire romain, en 395, l'ensemble des provinces mésiennes se trouvèrent dans la partie nord de l'Empire romain d'Orient. Lors du refroidissement qui commence au IIIe siècle et ne s'achèvera qu'avec l'embellie de l'an mil6, la protection naturelle du Danube devint aléatoire car, durant ce refroidissement, le fleuve gèle fortement en hiver et permet ainsi le passage à pied, cheval et char des Grandes invasions, elles-mêmes en lien avec l'évolution du climat. En conséquence, la Mésie fut dévastée par les Goths en 238, les Wisigoths en 378, les Huns en 441 et bien d'autres peuples ensuite. Dès le début du VIe siècle, les tribus slaves s'installent dans la région, assimilant progressivement les populations locales romanisées. Les provinces de Mésie I et II disparurent dans les années 640, lorsqu'elles furent submergées par les tribus slaves et remplacées par des « sklavinies ». En 680, les Proto-Bulgares conduits par le khan Asparoukh passèrent le Danube et conquirent les territoires entre celui-ci et l'Hæmos (Grand-Balkan). Un traité de paix conclu à Constantinople en 681, entre les Bulgares et l'Empire byzantin marque la naissance du Premier État bulgare, qui outre les territoires au nord du Danube, englobe la Mésie moyenne, tandis que la partie occidentale de la Mésie supérieure (actuelle Serbie) et la partie orientale, maritime, de la Mésie inférieure (Scythie mineure) restent romaines pendant encore quelques décennies.

Voir aussi

Articles connexes

Antiquité romaine

Liens externes

Notes et références

  1. Venceslas Kruta : Les Celtes, Histoire et dictionnaire, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6) et Maurice Meuleau :Les Celtes en Europe, éditions Ouest-France, Rennes, 3e édition, 2011, (ISBN 978-2-7373-5330-7) ; voir aussi Ruth Sheppard : Alexander the Great at War, His army, battles & enemies (General Military), 2008, page 69 et Christopher Webber & Angus McBride : The Thracians 700 BC-AD 46 (Men-at-Arms), 2001, (ISBN 1841763292), page 6.
  2. Dardanos et Mœsiacos Curio proconsul subegit et primus Romanorum ducum ad Danuvium usque pervenit : « le proconsul Curio soumit les Dardaniens et les Mèses, et fut le premier des chefs romains à parvenir jusqu'au Danube » : Rufius Festus, Breviarium rerum gestarum populi romani, 7, 5.
  3. Dion Cassius, Histoire romaine, LI, 23[1] [archive], 24[2] [archive], 25[3] [archive], 26[4] [archive] et 27[5] [archive].
  4. Dion Cassius, Histoire romaine, LV, 29.[6] [archive]. Aulus Caecina se porte alors à la rencontre de Valérius Messalinus, alors gouverneur des provinces de Dalmatie et de Pannonie, en bute aux Celtes d'outre-Danube.
  5. Tacite, Annales, I, 80[7] [archive] et VI, 39[8] [archive].
  6. Emmanuel Le Roy Ladurie, D. Rousseau et A. Vasak, Les fluctuations du climat de l’an mil à aujourd’hui, Fayard 2011, 332 pages

Bibliographie

Vladimir P. Petrović, Les documents écrits relatifs aux voies de communication en Mésie Supérieure, Classica et Christiana, 4/2, 2009, p. 137-171.Lire en ligne. [archive]

Le tourisme, l'une des principales ressources économiques de la Tunisie, commence à sortir de sa torpeur. Deux ans après l'attentat perprété à Sousse en juin 2015 (38 touristes assassinés), les voyageurs européens reviennent peu à peu. Les responsables du secteur se réjouissent de voir progressivement rouvrir les hôtels fermés depuis la révolution du Jasmin. L'enjeu est important: le tourisme représente 7% du PIB tunisien.

Comment les déclaration de Trump et Macron on changé la donne au Moyen-Orient

Patricia Lalonde
 Comment les déclaration de Trump et Macron on changé la donne au Moyen-Orient.
La situation au Moyen Orient évolue et les dernières déclarations dans plusieurs journaux européens du Président Macron n'hésitant pas à faire son aggiornamento sur la politique conduite sous les quinquennats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande montrent que la "real politik" est en train de prendre le pas au Moyen Orient où enfin le véritable ennemi n'est plus ni Bachar El Assad, ni les russes mais clairement Daesh et les groupes radicaux liés à Al Qaida.
Emmanuel Macron a fermement rappelé que même s'il gardait certains désaccords avec Vladimir Poutine notamment sur le dossier ukrainien, il était indispensable d'établir une alliance avec la Russie pour combattre Daesh et le terrorisme islamiste.
Par ailleurs, la dénonciation faite par l'Arabie Saoudite, les Emirat Arabes Unis, Bahrein et l'Egypte du Qatar comme Etat soutenant le terrorisme a fait l'effet d' une boule dans le jeu de quilles djihadistes remettant ainsi en cause des années de soupçons et de "non- dits". Cela devrait susciter d'importants dommages collatéraux et remettre les pendules à l'heure.
La première conséquence en a été la diminution voir l'assèchement des financements des djihadistes sur le terrain en Syrie.
Cette dénonciation est interprétée par certains à juste titre comme une conséquence de la visite de Donald Trump en Arabie Saoudite à l'assemblée des pays de l'Organisation de la Coopération Islamique..
En effet, les Frères Musulmans ont longtemps bénéficié de la protection du Qatar qui les a financés et soutenus dans leurs tentatives de prendre le pouvoir lors des Printemps Arabes, que ce soit en Tunisie, en Egypte, en Libye, en Syrie et même au Mali.
Ces révolutions ayant échoué et la terreur et le chaos du moins en ce qui concerne la Libye et la Syrie ont pris le pas sur les gouvernements démocratiques souhaités par les occidentaux.
Le soutien de l'Iran au Qatar dans cette crise et l'aide humanitaire apportée ne reflète pas forcément un changement d'alliances. D'autant...

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