vendredi 19 août 2016

Rapport 2015 du PNUD : amélioration de l’indice du développement humain (IRH) de l’Algérie

 
Par Pr Abderrahmane Mebtoul | 17/08/2016 | 14:39
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IDH-monde-version-finaliséeIl n’ya pas que les mauvaises nouvelles des institutions internationales. Le Programme des Nations Unies pour le développement  (PNUD), dans son dernier rapport sur le développement humain 2015, intitulé « le travail au service du développement humain », note une nette amélioration de l’indice du développement humain de l’Algérie. Ce rapport examine les liens, positifs et négatifs, entre le travail et le développement humain dans un monde en rapide évolution, où la globalisation rapide, les transitions démographiques et beaucoup d’autres facteurs créent de nouvelles opportunités, mais présentent aussi des risques, ce qui génère des gagnants et des perdants
1.-L’indice de développement humain ou IDH a été développé en 1990 par l’économiste pakistanais Mahbub ul Haq et l’économiste indien, prix Nobel d’économie Amartya Sen. L’IDH est un indice composite, compris entre 0 (exécrable) et 1 (excellent), calculé par la moyenne de trois indices. Le premier aspect ( A) quantifie la santé/longévité (mesurées par l’espérance de vie à la naissance), qui permet de mesurer indirectement la satisfaction des besoins matériels essentiels tels que l’accès à une alimentation saine, à l’eau potable, à un logement décent, à une bonne hygiène et aux soins médicaux adopté par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 1990. Il est plus fiable que l’indicateur précédent utilisé, le PIB par habitant, qui ne donne pas d’information sur le bien-être individuel ou collectif quantifiant que la production économique. En 2002, la Division de la population des Nations Unies a pris en compte dans son estimation les impacts démographiques de l’épidémie du sida pour 53 pays, contre 45 en 2000. Le deuxième aspect (B) est le savoir ou niveau d’éducation mesuré par le taux d’alphabétisation des adultes (pourcentage des 15 ans et plus sachant écrire et comprendre aisément un texte court et simple traitant de la vie quotidienne) et le taux brut de scolarisation (mesure combinée des taux pour le primaire, le secondaire et le supérieur). Il traduit la satisfaction des besoins immatériels tels que la capacité à participer aux prises de décision sur le lieu de travail ou dans la société. Le troisième aspect ( C) est le niveau de vie (logarithme du produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d’achat), afin d’englober les éléments de la qualité de vie qui ne sont pas décrits par les deux premiers indices tels que la mobilité ou l’accès à la culture donnant ainsi IDH = A D E/divisé par trois.
2.-Selon le rapport mondial 2015 du PNUD, concernant le classement mondial dans le développement humain, le score de l’Algérie s’est amélioré la hissant au 83ème rang en 2014 contre la 93ème place en 2013 sur 188 pays, soit un gain de dix (10) places) en troisième position en Afrique derrière les îles Maurice et les Seychelles ne figurant pas sur la liste des pays concernés par l’indice de pauvreté multidimensionnelle. Ainsi avec un Indice de développement humain (IDH) évalué à 0,736, l’Algérie est classée parmi les 56 pays ayant un développement humain « élevé », avec une espérance de vie à la naissance en 2014 estimée à 74,8 ans, une durée moyenne de scolarisation de 7,6 années et un revenu national brut par habitant (RNB) estimé à 13 054 dollars. Au niveau maghrébin, la Libye a été classée également dans la catégorie des pays à développement élevé (94e), la Tunisie classée à la 96ème place (IDH élevé), le Maroc à la 126ème (IDH moyen), et la Mauritanie à la 156ème (IDH faible). Dans ce classement mondial, les dix derniers pays dans ce classement sont tous africains. Il s’agit du Mali, Mozambique, Sierra Leone, Guinée, Burkina Faso, Burundi, Tchad, Erythrée, République centrafricaine et Niger. Les dix premiers pays ayant le meilleur IDH au monde (indices allant de 0,944 à 0,913) sont la Norvège, Australie, Suisse, Danemark, Pays-Bas, Allemagne, Irlande, Etats-Unis, Canada et Nouvelle-Zélande. Malgré l’étendue de la pauvreté, le rapport note que le nombre de personnes vivant dans un cadre peu propice au développement humain a diminué, passant de 3 milliards d’individus en 1990 à un peu plus d’un (1) milliard en 2014 sur 7,3 milliards d’habitants que sur 4 heures de travail non rémunéré, les femmes en font 3, plus de 200 millions de personnes, dont 74 millions de jeunes, sont sans travail, 2 milliards de personnes ont pu sortir d’un faible niveau de développement humain au cours des 25 dernières années, 7 milliards de personnes sont aujourd’hui abonnées à un service de téléphonie mobile, 61% des personnes qui travaillent dans le monde n’ont pas de contrat et seulement 27% de la population mondiale bénéficient d’une protection sociale complète.
3.- L’IDH constitue une percée importante dans le domaine de l’utilisation d’indicateurs plus crédible que le produit intérieur brut (PIB). Mais selon de nombreux experts internationaux cet indicateur comporte des lacunes importantes dont principalement
– le choix et la pondération des indicateurs retenus demeurent arbitraires;
-la qualité et la fiabilité des données servant à le calculer sont très variables d’un pays à l’autre ;
-il utilise des moyennes, sans tenir compte des inégalités tant socio professionnelles que spatiales, voilant donc la concentration du revenu national au profit d’une minorité rentière,
-le niveau tant de la scolarisation que de la santé, varient considérablement selon les pays,
-certains indicateurs sociaux sont difficilement quantifiables faussant les comparaisons d’un pays à l’autre,
Ainsi, l’analyse qualitative doit suppléer nécessairement à la déficience quantitative. Il est par ailleurs souhaitable de compléter cet indice par de nouveaux indicateurs qui prennent en compte la participation, le genre, la jouissance des droits de l’homme, les libertés publiques, l’intégration sociale la durabilité environnementale et pour les pays du tiers monde le poids de la sphère informelle, tout cela supposant un appareil statistique performant et adapté aux situations sociales. Comme anaylsé précédemment, à l’avenir il devrait inclure le taux de participation de la femme, signe du développement, à la gestion de Cité, des indicateurs environnementaux et démocratiques dont la liberté de la presse et les indices de corruption.
4.-En résumé, il est réjouissant de constater la note positive attribuée à l’Algérie par le PNUD, espérant que les réformes structurelles indispensables soient entamées rapidement afin de consolider ces acquis. Comme il faut signaler que dans son dernier rapport sur l’indice mondial de l’innovation, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI-2016 ) note que l’Algérie obtient un score-certes très mitigé car pas de développement sans innovation- et pas de corrélation avec l’important budget de l’éducation de 24,5 points et se classe à la 113e place mondiale sur 128 pays étudiés, gagnant 13 places, mais étant distancé par ses voisins marocains et tunisiens, le Maroc, ayant progressé de six places par rapport à 2015, arrive en tête des pays d’Afrique du Nord, suivie de la Tunisie (77e) et de L’Égypte (107e). Pour les pays arabes, nous avons les Émirats arabes unis (41e) suivie de l’Arabie saoudite (49e), du Qatar (50e) et Bahreïn (57e), l’Afrique du Sud (54e) arrivant en tête des pays africains. À l’échelle mondiale, la Suisse, la Suède, le Royaume-Uni, les États-Unis d’Amérique, la Finlande et Singapour sont les pays les plus innovants. Dans le bas du classement, on trouve cinq pays africains (Burundi, Niger, Zambie, Togo et Guinée).
(1)- Human Development-Report 2015 -Work for Human Development (288 pages)
Voir – L’avenir des mesures de développement humain- 08 Juin 2016 | Selim Jahan, Directeur du Bureau du Rapport sur le développement humain au PNUD
PS :  Pour la nouvelle de la découverte de gaz annoncé par Sonatrach, il faut éviter des donnée euphoriques. Il s’agit d’un niveau très modeste de 120.000 mètres cubes/an, loin des réserves potentielles de Hassi Berkine qui sont de près de trois millions/an, dont le profit net doit soustraie les 49% des partenaires étrangers et les coûts la rentabilité dépendant du vecteur prix (cotation 2,59 dollars le MBTU le 16/08/2016)- A ce sujet voir notre interview à EnnaharTV le 16/08/2016, ainsi que notre interview à EchoroukTV sur le rapport de la banque d’Algérie.


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