Algérie : le coût de la guerre contre le terrorisme
(© Sidali / New Press)
La guerre que mène l’Algérie contre
le terrorisme n’est pas terminée. Pas une semaine ne passe sans que le
ministère de la Défense n’annonce la capture ou l’élimination de
terroristes, ainsi que la saisie de nombreuses armes de guerre. La
menace est à la fois intérieure et extérieure, au niveau des frontières
partagées avec la Tunisie et la Libye notamment, où la présence des
groupes terroristes est de plus en plus intense.
Pour prévenir contre les menaces de débordement à l’intérieur des frontières, l’armée algérienne a déployé 60.000 soldats dès mai 2013
le long de ses frontières-est, qu’elle partage avec la Tunisie et la
Libye. Le nombre conséquent de soldats mobilisés est révélateur de
l’importance qu’accorde l’armée à la menace potentielle pouvant provenir
d’une Libye en plein chaos et d’une Tunisie confrontée à un grave
problème terroriste. L’armée s’est également pourvue des équipements et
appareils les plus sophistiqués, comme en témoignent les informations régulières en provenance de Russie sur les contrats d’armement.
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Pour faire face à la menace, l’Algérie
n’a en effet pas lésiné dans ses dépenses militaires. La guerre contre
le terrorisme a pourtant un coût. Le budget de la Défense nationale
inscrit dans la Loi de finances a de ce fait connu une croissance
exponentielle, passant de 516 milliards de dinars en 2011 (dernière
année avant le début du « Printemps Arabe ») à 723 milliards de dinars
l’année suivante. Il n’a depuis eu de cesse de progresser jusqu’à
atteindre et dépasser la barre des 1000 milliards de dinars ces trois
dernières années. Il a donc doublé en seulement cinq ans.
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L’Algérie
est au passage devenue le premier pays africain à dépenser plus de dix
milliards de dollars pour son armée. Le prix à payer pour combattre le
terrorisme est clairement élevé, et l’Algérie n’a jusqu’à présent jamais
failli à équiper son armée et la mettre dans les meilleures conditions
pour mener ce combat.
Néanmoins, l’Algérie se retrouve
aujourd’hui confrontée à un dilemme à priori inextricable. Tandis que la
menace terroriste ne cesse de croître, l’Algérie doit également faire
face à une grave crise économique
à la suite de l’effondrement des cours des hydrocarbures.
Inexorablement, les réserves de l’Algérie sont en train de se vider et
le déficit continue de se creuser. Sauf retournement économique
spectaculaire et inattendu, l’Algérie sera très bientôt dans
l’obligation de prendre des décisions très difficiles pour éviter
l’effondrement économique du pays. Des coupes budgétaires violentes
devront s’opérer pour tenter de rééquilibrer les comptes du pays.
Le choix est donc cornélien. En décidant
à l’avenir de maintenir le rythme des dépenses de Défense actuel, à
priori nécessaire pour assurer la sécurité du pays contre le terrorisme,
l’État pourrait se retrouver dans l’obligation de faire l’impasse sur
d’autres postes de dépenses cruciaux comme l’Éducation ou la Santé,
créant ainsi potentiellement une pression insoutenable aux couches
sociales les plus défavorisées et offrant ainsi un terreau fertile pour
l’extrémisme.
Dans l’hypothèse inverse, en réduisant
le rythme des dépenses de Défense, l’État pourrait fragiliser les
capacités de l’armée dans son combat contre le terrorisme dans un
contexte régional extrêmement volatile. Dans un cas comme dans l’autre,
les décisions que prendra l’État à cet égard pourraient dessiner dans
les années à venir une Algérie bien différente de l’Algérie actuelle.
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