vendredi 20 mai 2016

Algérie Télécom : risque de perturbations sur le réseau internet

Un problème technique est survenu sur la rive nord du câble sous marin SMWE4 reliant Annaba à Marseille. D. R.
Un problème technique est survenu sur la rive nord du câble sous marin SMWE4 reliant Annaba à Marseille. D. R.
Le trafic internet a été normalisé sur le câble sous marin SMWE4 suite à la réparation d’un équipement défectueux jeudi matin au niveau de la station de Marseille, a rassuré jeudi Algérie Télécom (AT). «Algérie Télécom informe ses clients que le trafic internet a été normalisé sur le câble sous-marin SMWE4 suite à la réparation d’un équipement défectueux au niveau de la station de Marseille», précise AT dans un communiqué. L'entreprise a souligné qu'«une fois informée par le centre de supervision du câble sous marin de ce problème technique, elle a pris toutes les dispositions nécessaires afin d’assurer un trafic internet normal, en renforçant la capacité des liaisons Annaba-Palerme et Annaba-Bizerte». AT s’excuse auprès de son aimable clientèle pour les désagréments qui pourraient avoir été causés par ce problème technique indépendant de sa volonté. Auparavant, Algérie Télécom avait annoncé que «des perturbations pourraient éventuellement être enregistrées» sur le trafic internet dans les heures qui suivent suite à un problème technique survenu ce matin sur la rive nord du câble sous marin SMWE4 reliant Annaba à Marseille. AT avait, toutefois, tenu à rassurer ses clients que le trafic de la bande passante internationale est actuellement sécurisé via la liaison Annaba-Palerme, qui pourrait être renforcée si nécessaire afin d’assurer un trafic internet régulier.
R. N.

’Etat menace les bénéficiaires de l’ANSEJ/Vous devez rembourser vos crédits, sinon…

L’Etat ne sera guère indulgent avec les jeunes bénéficiaires de l’ANSEJ qui n’ont pas encore remboursé leurs crédits. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a été très clair jeudi lors de l’inauguration de la 6ème édition du Salon national de l’Emploi : “La loi s’appliquera sur tout le monde”.
En clair, les jeunes qui n’ont pas remboursé leurs crédits contractés dans le cadre du dispositif de l’ANSEJ seront poursuivis devant les tribunaux. Mohamed El Ghazi a même qualifié ces jeunes entrepreneurs de “malintentionnés”. D’après lui, les jeunes bénéficiaires  de l’ANSEJ “étaient informés des clauses des contrats signés pour la création de leur micro-entreprises avec l’ANSEJ et les banques”.
 Cependant, le ministre relative ses menaces en relevant que “80 % des entreprises sont en train de rembourser. Ce qui est déja un taux important”. “Il y a 10 à 15 % d’entreprises qui ont des difficultés à rembourser et qui sont accompagnés à nouveau par l’ANSEJ et la CNAC pour les aider à dépasser la phase difficile”, ajoute-t-il.
Concernant enfin le taux du chômage (11%), le même ministre a expliqué qu’une crise économique “traverse le monde entier et l’Algérie n’est pas à l’abri de cette crise”, ajoutant que “stabiliser le taux de chomage à 11% et essayer de le baisser en 2017 selon les prévisions élaborées, constituait une gageure importante”.

Un mariage homosexuel entre un Marocain et un Algérien à Melilla

12 mai 2016 - 14h20 - Société
Ils sont tous les deux hébergés au centre pour les réfugiés de l’enclave espagnole au nord du Maroc, Melilla. L’un est Algérien, l’autre est Marocain et vont se dire oui pour le premier mariage homosexuel entre réfugiés.
Anouar Damani n’a pas peur de montrer son visage aux journalistes du quotidien El Diario. Il est originaire d’Algérie et va se marier prochainement avec son ami marocain originaire du Rif. « J’ai déjà entamé les démarches pour contracter un mariage et ce, même si je n’ai pas encore obtenu le statut de réfugié », confie-t-il au journal
« Ce sera un mariage auquel tout le monde pourra participer. Tous sauront que nous nous sommes mariés et comme ça nous encouragerons les homosexuels afin qu’ils changent leur mentalité », ajoute ce jeune originaire de Kabylie qui a abandonné l’islam pour se convertir au catholicisme.
Une cinquantaine de jeunes, dont une majorité de Marocains, ont trouvé refuge à Melilla après avoir fui leur pays d’origine. Tous affirment avoir été persécutés par leurs proches à cause de leur homosexualité. C’est le cas du futur conjoint d’Anouar qui a été rejeté par sa famille après la découverte de ses contacts sur Facebook.
Les deux jeunes se sont connus il y a plusieurs mois d’abord sur le réseau social avant que le Marocain ne le rejoigne à Melilla où il a fait une demande en janvier pour le statut de réfugié politique. Depuis, ils attendent la réponse des autorités pour pouvoir quitter l’enclave et rejoindre la péninsule.
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Des trafiquants de psychotropes en provenance d’Algérie arrêtés à Casablanca

16 mai 2016 - 14h00 - Société
Les membres d’une bande active dans le trafic de psychotropes en provenance d’Algérie ont été interpellés samedi matin par la police judiciaire d’Aïn Chock à Casablanca.
Les cinq suspects, âgés entre 30 et 39 ans, ont tous des antécédents judiciaires, lit-on sur un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) qui indique que le fournisseur a été arrêté à Oujda en possession de 10.000 comprimés psychotropes destinés à être écoulés sur le territoire national.
Deux voitures légères ont également été saisies lors de cette opération de police.
Tous les membres de cette bande ont été placés en garde à vue en attendant leur passage devant la justice.

Un policier algérien demande l’asile politique au Maroc

19 mai 2016 - 12h00 - Société
Un policier algérien a traversé le poste-frontière Zouj Bghal séparant l’Algérie et le Maroc pour faire une demande d’asile dans le royaume.
Après avoir traversé la frontière, le policier s’est rendu au commissariat de police d’Oujda où il a fait une demande officielle d’asile politique, rapporte le site Alyaoum24 qui indique que l’agent n’est resté que quelques heures sur place, la police marocaine l’ayant d’abord interrogé avant de le renvoyer dans son pays.
Le policier s’est enfui de son pays pour échapper, dit-il, à la crise économique et sociale qui frappe l’Algérie depuis l’effondrement du prix des hydrocarbures. Il se pourrait également que son geste soit lié à des problèmes personnels et familiaux.
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Il y a trois ans nous quittait Yamina Mechakra : une lumière dans la grotte

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mechakra
Il y a trois ans, le 19 mai 2013, nous quittait Yamina Mechakra, écrivain, célébrée par Kateb Yacine, qui n’a écrit que deux livres. Reflet d’une génération qui avait tant de choses à faire qu’elle a été débordée, notait l’éditorial du Quotidien d’Oran que nous reproduisons.
Yamina Mechakra est partie, hier, à l'issue d'une longue maladie. Ceux qui ont été émus par la «Grotte éclatée» parue en 1979 seront sans doute à la peine. Un livre, suivi d'un deuxième, «Arris» et entre les deux un long silence. Cette femme n'écrivait pas pour bavarder mais pour dire ce qui est profond et qui dure. Mais ces deux beaux livres «seulement» reflètent aussi la réalité d'une génération qui devait aussi faire tant de choses au point de sembler se dissiper.
Yamina Mechakra était médecin psychiatre et c'est un travail prenant quand on y attache les plus hautes valeurs et qu'on le pratique avec conviction. Voilà une œuvre brève produite dans la discrétion, sans bruit tout comme l'activité de l'auteur dans le monde associatif. La discrétion est, en ces temps d'artifices et de tape-à-l'œil, la marque d'un sérieux aussi rare que précieux.
Peiné par la perte, encore une, d'une créatrice dans cet univers si stérile, un homme de la même génération explique : «On n'a pas beaucoup parlé de Yamina Mechakra car elle ne fréquente pas les espaces mal famés où des célébrités factices se construisent avec la complaisance des médiocres».
Ecrire pour soi et pour les siens sans chercher à complaire aux assignements que l'édition parisienne adresse à une Algérienne ou à un Arabo-Berbère, cela demande l'ascèse à des encablures de la littérature de consommation. Et encore pire, à la littérature de «l'exotisme», de la «commisération» ou de l'autoflagellation exigée pour entrer dans les circuits des béni-oui-oui et des valets de plumes de la Civilisation.
Ecrire pour dire un monde et non pour appliquer une recette en continuant à servir la société, à écouter ses femmes et ses hommes. C'est cela la vie de Yamina Mechakra et cela ne correspond plus au «standard» du réalisme marchand et de la haine de soi.
"A l'heure actuelle, dans notre pays, une femme qui écrit vaut son pesant d'or". La chute de la préface de Kateb Yacine ne vaut pas que pour les femmes. Ceux qui écrivent pour exprimer la diversité sensible de nos sociétés ne courent pas les rues.
Et d'une certaine manière l'année même de la parution de la «Grotte éclatée» - 1979 - a été celle de l'amorce d'un mouvement d'inversion de tendance dans le pays. La généreuse vision de progrès - certains disaient progressistes - qui a très largement marqué les élites du mouvement national, jusque chez les oulémas, commençait à être battue en brèche.
La génération qui portait ces valeurs de manière positive a été confinée par l'irrésistible ascension des infitahistes de tout poil. Le progrès a été bloqué par un système où les compétences sont marginales et où l'allégeance est essentielle.
Dans la société, à défaut d’avoir pu prendre en main le pays dans une évolution «naturelle », cette génération a été débordée par ceux qui ont compris que l’indigence intellectuelle et morale ouvrait des boulevards aux intrigants et aux courtisans.
Un écrivain s’en va encore dans la brume et l’oubli. Une dame discrète qui ce caravansérail de l’imposture. Mais même dans cette phase de repli stérile, la mémoire ne peut être effacée, le nom de Yamina Mechakra est définitivement inscrit au registre de ceux qui ont réellement honoré ce pays par la plume et la talent.
frenda grottes ibn khaldoun
Frenda, les grottes d'Ibn Khaldoun
Quelques poèmes de Yamina Mechakra extraits de son roman "Arris" (ed Marsa)
Douleur, ô ma douleur
De quelle blessure béante
T’écoutes-tu en sourdine
Je t’entends, ô ma douleur
Mon cœur attentif
T’écoute en silence
Ma pensée voguant
T’entraîne et te déroute
Et sans comprendre, je geins
Et l’oiseau seul chante
L’oiseau des jours heureux
L’oiseau des jours funèbres
Ne reste-t-il, mon âme,
Souvenir de bonheur ?
Il ne m’en souvient pas
Perdue par les chemins
Je cherche ta source
Existe-t-elle encore…
S’est-elle perdue en moi ?
Ma mémoire vivante
Me conte mille misères
Et moi l’abandonnée
J’avance à tâtons
Bousculant pierre froide
Epines et chardons.
Plus rien ne me fait mal
Que toi, ô ma douleur.
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-->
Mal aimé et mal aimant.
Je garde pour moi ma peine
Elle est sombre
Elle est muette
Elle est ce que je ne sais pas
Mal aimé, mal aimant
J’écoute seule ma larme couler
Elle est amère
Elle est salée
Elle a le goût que je ne sais pas
Mal aimé et mal aimant
J’attends la fin de l’oubli
Il est triste
Il est mortel
Il a lui le goût que je ne sais pas
Mal aimé et mal aimant
J’ai peur de ma solitude
Elle est noire
Elle est froide
Elle est ce que je ne sais pas.
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-->
J’ai besoin de rêver
Pour pouvoir t’aimer
J’ai besoin de rêver
Pour affubler mon âme
De cristal et de corail
Couleur de ta bouche
J’ai besoin de rêver
Pour embraser le ciel
Et que mon âme s’y fonde
Mon amour
De tes lèvres, de tes doigts
Je rêverai longtemps
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Seul face à mon destin
J’écoute ma solitude pleurer
De larmes, je n’en ai pas
Mon cœur rythme les sanglots
Seul habité par ma douleur
J’attends qu’un éclair d’orage
Eclate ma douleur
Et que la mort m’appelle
Je m’en irai sans mot dire
Me terrer dans un coin secret
Nul ne saura que je vis le jour
Et nul ne dira qu’il m’a vu pleurer !
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-->
Il me fait peur
Et pourtant, pourtant,
Il est mon seul
Mon unique remède,
Le temps
Il s’en va, s’en va
Comme maintenant
Comme hier
Le temps
Il me fait peur
Il me fait mal
Il me fait bien
Le temps.
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Nassa, petite fleur égarée en mon champ calcinée
Viendras-tu flotter sur la terre qui me couvrira,
Où je reposerai.
Alors, des entrailles de la terre, je hurlerai, je hurlerai.
Et tous les morts se redresseront pour t'aimer.
Et comme il sera doux à mon corps raidi de se redresser.
Alors, alors, je te regarderai comme au premier jour
Et je te chuchoterai,
Ô ma résurrection, ma vie,
Viens et prends l'enfant que tu voulais.
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Messieurs, je vous prie
Ne touchez plus à mes cèdres !
C'est mon unique mémoire
Mon unique racine
Mon unique ancêtre.
Elles cognent,
Elles cognent vos haches.
Le sang coule
Et mon père se tait.
Messieurs, je vous prie
Jetez à terre vos haches
Et laissez-moi regarder les cèdres
Verdoyants et rêveurs,
Là-bas, là-bas,
dans mes Aurès...
La grotte des peines,
Trois mille ans, quatre mille ans...
Et que mon âme apaisée
Y repose éternellement.
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-->
Le chemin est bien court
Qui mène à ton étoile.
Je l’ai si bien connu
Que je m’en souviens à peine.
Et toi, toi tu me souris toujours.
Maintenant, j’ai grandi…
Que le temps passe vite
Seigneur, qu’ai-je fait
Et que me reste-t-il à faire ?
Le temps de vivre est court
Et j’ai perdu tous les chemins.
L’âge est venu où je ne t’aime plus
L’âge est venu où tu m’aimes plus fort.
Pourtant, les temps ont changé
Et les rides se creusent.
Pourtant, je suis un autre
Et tu me souris toujours.
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-----------------
Je suis venu tête folle
Le regard éperdu
Et je ne sais quoi dire
Et je ne sais quoi aimer
Mon rêve est très lourd à porter
Viens mon amie, mon âme,
Et trempe tes lèvres
Qu’elles effleurent mes roses
Et tout sera bien
Je m’en irai tête folle
Par d’autres chemins, léger
J’accrocherai mon cœur à l’étoile filante
Et quel enfant malade
Ne me sourirait pas ?
Nous dormirons, ma vie
Dans d’autres matins
De roses et d’orchidées
Je couvrirai ton sein
Et l’enfant qui naîtra
Te le racontera

En Algérie, les vendeurs de voitures, victimes collatérales de la chute des revenus pétroliers

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image: http://s2.lemde.fr/image/2016/05/12/768x0/4918230_3_5c87_une-employee-dans-l-usine-d-assemblage_fb79c891ff00d2465f4235f7f1217bf0.jpg
Une employée dans l’usine d’assemblage de Renault Factory à Oran en novembre 2014.

Les concessionnaires automobiles savent enfin à quelle sauce ils vont être mangés. Avec un mois de retard, le ministère du commerce a annoncé, dimanche 8 mai, que 40 concessionnaires sur 80 ayant fait la demande bénéficieraient d’un quota d’importations. Depuis le début de l’année, les distributeurs automobiles sont soumis comme ceux de ciment et de rond à béton, à des licences d’importations assorties de quotas. Mais faute de notification officielle, les commandes étaient depuis lors restées à l’arrêt.

Le gouvernement a décidé de durcir le régime des importations pour réduire le déséquilibre des comptes extérieurs et limiter la sortie des devises. La chute des cours des hydrocarbures, dont le pays reste très dépendant, a entraîné un déficit commercial de 13,7 milliards de dollars en 2015 après un excédent de 4,3 milliards en 2014.

« Fragiliser nos entreprises  »

L’annonce faite dimanche « nous permet déjà d’avoir de la visibilité sur nos activités, explique Sefiane Hasnaoui, vice-président du groupe Hasnaoui, distributeur de la marque Nissan et président de l’Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A). Mais compte tenu des délais de programmation industrielle incompressibles, nous ne pourrons pas reprendre nos importations avant septembre ou octobre. L’épuisement des stocks, les délais d’attente vont continuer de fragiliser nos entreprises avec à la clé, des compressions de personnels, voire des fermetures partielles ou définitives ».
Le patron s’exprimait avant d’apprendre qu’un quota de seulement 830 véhicules, soit vingt fois moins que son volume de ventes habituels, lui aurait été accordé, comme il l’a indiqué au quotidien en ligne TSA. Le représentant de Hyundai Motor Algérie, filiale du groupe Cevital, se serait vu attribuer un quota « ridicule » de 3 140 unités, Sovac (groupe Volkswagen) de 11 000, Toyota de 8 500 et Renault, leader du marché, de 15 000, selon TSA.
Le ministère du commerce a d’abord annoncé ce dimanche que 152 000 voitures (tourisme et utilitaire), pour un montant maximal d’un milliard de dollars, pourraient être importées cette année. Le lendemain, il a fait passer ce chiffre à 83 000 unités, afin de « rationaliser » le marché et de ne plus importer « de véhicules pour les stocker ».

« Préparer avec justesse l’année 2017 »

Le coût des importations avait atteint 3,1 milliards de dollars en 2015, pour 265 523 véhicules et 5,7 milliards de dollars en 2014, pour 417 913 véhicules, loin du record de 560 000 unités de 2012. La facture a déjà reculé de 58 % durant les deux premiers mois de l’année et de 63 % en volume.
« Le montant annoncé d’un milliard de dollars est très faible et ne pourra répondre à la demande réelle du marché, note Sefiane Hasnaoui. Même si une bulle d’oxygène a été donnée, le problème de fond reste entier. » S’il dit comprendre les priorités du gouvernement pour rétablir les équilibres financiers, il espère que les concessionnaires pourront échanger avec le ministère du commerce pour « préparer avec justesse l’année 2017 ».
Si le gouvernement prend de telles mesures, après avoir publié en mars 2015 un nouveau cahier des charges sur l’activité de concessionnaires, c’est aussi afin de stimuler la production de véhicules en Algérie. Seule la marque Renault, dont l’usine d’assemblage a été inaugurée en novembre 2014 dans la région d’Oran, peut en profiter. Durant le premier trimestre, elle a atteint une part de marché de 31,9 % (+16,1 points) grâce au succès de son modèle local, la Symbol.

Renault leader

Ce véhicule est aussi le seul à bénéficier du retour depuis le début de l’année du crédit à la consommation, suspendu en 2009, et qui ne concerne plus que les produits réalisés en Algérie. Avec 18 600 unités en 2015, les ventes de la Symbol permettront à Renault de sauver les meubles et de rester leader, mais pas de combler les pertes liées aux quotas. La marque au losange a vendu 90 182 voitures en 2015.
Alors que 5,5 millions de voitures environ circuleraient dans le pays, plusieurs concessionnaires ont annoncé vouloir continuer à équiper les ménages algériens en investissant dans des usines. C’est le cas de la filiale du groupe Cevital dédiée à l’automobile, qui table sur une unité de 100 000 véhicules (Hyundai, Fiat), du groupe Hasnaoui avec Nissan (25 000 véhicules) ou encore de Sovac avec Volkswagen (10 000 unités). Quant à la signature de l’accord d’implantation de l’usine PSA Peugeot Citroën, qui devait avoir lieu en avril, à l’occasion de la visite du premier ministre français à Alger, elle a été reportée à une date ultérieure.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/05/12/en-algerie-les-vendeurs-de-voitures-victimes-collaterales-de-la-chute-des-revenus-petroliers_4918232_3212.html#ih4FGGSyVuCpyiZS.99

En Algérie, l’avenir du quotidien « El-Khabar » en suspens

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Le 11 mai 2016, à Alger, des employés du quotidien « El-Khabar » manifestent contre la décision du pouvoir algérien de s’opposer au rachat du groupe de presse par l’homme d’affaires Issad Rebrab, connu pour son opposition au régime.

L’industriel algérien Issad Rebrab n’en démord pas : l’action en justice intentée par le ministre de la communication Hamid Grine pour annuler l’acquisition du groupe El-Khabar par une filiale de son groupe Cevital est un « coup de force » contre la presse indépendante. Saisi en référé, le tribunal de Bir Mourad Raïs a de nouveau reporté, mercredi 11 mai, l’audience au 25 mai. Le renvoi est destiné à permettre aux avocats du ministère de répondre au mémoire présenté par les défenseurs du groupe de presse.

Depuis fin avril, le ministère de la communication s’oppose à ce rachat par l’homme d’affaires. Pour Hamid Grine, la transaction viole l’article 25 du Code de l’information : « Une même personne morale de droit algérien ne peut posséder, contrôler ou diriger qu’une seule publication périodique d’information générale de même périodicité éditée en Algérie », détaille l’article.
Si Issad Rebrab est bien l’actionnaire majoritaire du quotidien Liberté, via la société SAEC, ce n’est pas cette dernière qui a réalisé l’opération. Pour acquérir le groupe El-Khabar qui inclut le quotidien éponyme, une chaîne de télévision (KBC), des imprimeries et une société de diffusion, Issad Rebrab a créé la société Ness Prod. Elle a acquis plus de 94 % du groupe pour un montant estimé à 4 milliards de dinars (32 millions d’euros).
El-Khabar, l’un des plus grands titres du pays, connu pour ses positions critiques envers le pouvoir, s’est retrouvé dans un feuilleton où s’entrechoquent la défense de la presse indépendante et les enjeux politico-économiques. Il est certain que les attaques du PDG de Cevital envers le pouvoir ainsi que son opposition au quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika ont contribué à nourrir une certaine méfiance à son égard.

Mauvais signal pour les Algériens

La décision du ministère de s’opposer à ce rachat peut paraître d’autant plus injuste que, dans le même temps, Ali Haddad, président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) et propriétaire du groupe ETRBH Haddad possède deux quotidiens, Le Temps d’Algérie et son pendant arabe Wakt El-Djazair, ainsi que deux chaînes de télévision, Dzair TV et Dzair News. Mais, à la différence d’Issad Rebrab, Ali Haddad a soutenu sans réserve un quatrième mandat du président Bouteflika et cultive une proximité avec Saïd, le puissant frère du président algérien.
Le sort d’El-Khabar, créé en 1990 à la fin du parti unique et qui dispose de ses propres rotatives, contrairement à la plupart des titres dépendant de celles de l’Etat, ne laisse pas les Algériens indifférents. Citoyens lambda, personnalités politiques, tous se mobilisent en sa faveur. L’ancien premier ministre Ali Benflis parle d’une « épuration médiatique ». Dans un texte publié par le quotidien Liberté, l’avocat et militant des droits de l’homme Ali Yahia Abdennour considère que les poursuites judiciaires contre El-Khabar sont « une faute politique ».
Cette incertitude qui pèse sur le quotidien est vue comme un mauvais signal par les Algériens. Elle accrédite la thèse d’une mise au pas de la presse par le pouvoir algérien désireux de minimiser la crise économique et le flou autour de la santé du président Bouteflika.

Afrique Football Club : Hakim Ziyech, un talent prometteur, Niasse dans la nasse

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image: http://s2.lemde.fr/image/2016/05/16/768x0/4920352_3_a1af_romelu-lukaku-and-oumar-niasse-a-gauche-le-7_487ea449594fa54f66e909045765b0e5.jpg
Romelu Lukaku and Oumar Niasse, à gauche, le 7 mai à Everton.

Ziyech, numéro 1 aux Pays-Bas

C‘est un gamin de Dronten, une petite ville des Pays-Bas, d’origine marocaine qui évolue au FC Twente Enschede, un club de la classe moyenne, qui a raflé le titre de meilleur joueur de la saison, devant les huiles du PSV Eindhoven ou de l’Ajax Amsterdam. Hakim Ziyech (23 ans), qu’une bonne dizaine de clubs européens – dont le FC Barcelone – surveillent de très près, a terminé l’exercice 2015-2016 avec 17 buts et 12 passes décisives à son actif. Même son entraîneur, René Hake, lui a conseillé d’aller respirer l’air du grand large et de quitter le cocon des Tukkers pour montrer au Vieux Continent toute l’étendue de son talent.

« Un départ pourrait le faire progresser. C‘est un très bon joueur, dont le style rappelle celui d’Angel Di Maria (PSG). Une bonne technique, une belle vision du jeu », résume Patrice Beaumelle, le sélectionneur adjoint du Maroc. Car Hakim Ziyech, appelé par les Pays-Bas en 2015 (il avait déclaré forfait pour cause de blessure), a opté pour son pays d’origine, une décision qui avait fait sortir de ses gonds le pourtant très placide Marco Van Basten.
Beaumelle l’a vraiment découvert en mars, lors des deux matchs des Lions de l’Atlas face au Cap Vert (1-0, 2-0) en qualifications pour la CAN 2017. « Il n’avait pas joué, et avec Hervé Renard, on l’avait trouvé timide. Je suis allé le voir aux Pays-Bas, et ce n’était plus le même », reprend Beaumelle.
Ziyech, s’il quitte Twente cet été comme cela en prend le chemin, devra aussi oublier son statut de star locale et mettre un peu plus d’entrain dans le travail défensif, dont il ne raffole pas. « Il n’aura pas le choix s’il va dans un grand club. Il a beaucoup de talent, mais il doit encore progresser. » Pour ne pas rester un éternel espoir…

Niasse, printemps pourri

On ne sait pas si Oumar Niasse dormait déjà. L’attaquant international sénégalais d’Everton a forcément été surpris quand la police s’est présentée à son domicile, dans la nuit de jeudi à vendredi. Et la nuit a été longue pour celui qui il y a quelques mois avait été élu meilleur joueur du championnat de Russie 2015 avec le Lokomotiv Moscou, incitant le club anglais à débourser 18 millions d’euros pour le faire venir en janvier sur les bords de la Mersey.
Emmené au commissariat central, longuement interrogé et finalement libéré sous caution, Niasse (26 ans) est aujourd’hui soupçonné d’agression. Contacté tard dimanche soir, Augustin Senghor, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), de retour de Mexico où il venait d’assister au Congrès de la FIFA, est tombé des nues en apprenant la nouvelle. « Je vais aller à la pêche aux informations », a commenté celui qui est également maire de Gorée.
Oumar Niasse, qui n’a pas joué dimanche lors de la victoire des Toffes face à Norwich City (3-0), fait désormais l’objet d’une enquête judiciaire, a très peu joué avec son nouveau club, pour lequel il n’a inscrit aucun but. Le natif de Ouakam, supposé rejoindre sa sélection nationale dans quelques jours à Amsterdam pour préparer au Rwanda un match qualificatif pour la CAN 2017 au Burundi le 4 juin, pourrait voir ses plans contrariés au cas où la justice anglaise l’oblige à rester sur le territoire britannique.
Un souci de plus pour la fédération sénégalaise, déjà confrontée à la volonté de son homologue burundaise de faire jouer le match de début juin dans le petit stade de Rumongé et non à Bujumbura, un choix contesté par FSF devant la Confédération africaine de football.

Hanni, du 9-4 au plat pays

En France, seuls ses potes de l’US Ivry, le club de sa ville de naissance, de l’AC Boulogne-Billancourt et les plus fins connaisseurs de l’histoire du FC Nantes, savent vraiment qui il est. Dans l’Hexagone, Sofiane Hanni (25 ans) est encore inconnu pour beaucoup, mais peut-être plus pour longtemps. Car on ne peut pas reprocher au milieu offensif franco-algérien de ne pas multiplier les initiatives pour faire parler de lui.
En quelques semaines, celui qui n’avait disputé que quatre petits bouts de matchs à Nantes avant un exil prometteur en division 2 turque (22 buts en trois saisons à Erceyispor puis Ankaraspor) a été appelé pour la première fois par l’Algérie en mars, désigné Lion belge (récompensant le meilleur joueur arabe de Ligue 1 belge), élu Soulier d’ébène 2015-2016 (récompensant le meilleur joueur africain du championnat de Belgique) et est en passe de signer avec Anderlecht, le meilleur club du pays.
Le buteur de Malines, un club flamand qui a connu son heure de gloire dans les années 1980 et où il évolue depuis juin 2014, n’a donc pas connu un parcours toujours linéaire. « Je peux vous dire que la Ligue 2 turque, ce n’est pas facile. Mais cet exil lui a permis de s’endurcir », assure l’entraîneur algérien Adel Amrouche, ancien sélectionneur du Burundi et du Kenya, installé en Belgique depuis plusieurs années.
« C’était un bon passeur, assure Adel Amrouche. Aujourd’hui, c’est aussi un bon finisseur. Hanni, c’est un vrai gaucher, un garçon calme et posé. S’il va à Anderlecht, cela lui permettra encore de progresser pour ensuite rejoindre un des meilleurs championnats européens. » Car Sofiane Hanni, après la Belgique, rêve d’un autre royaume, plus ensoleillé et au sud de l’Europe

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/05/16/afrique-football-club-hakim-ziyech-un-talent-prometteur-niasse-dans-la-nasse_4920354_3212.html#4UT7l55He0oly40F.99

Issad Rebrab : en Algérie, « on veut tout museler, tout contrôler »

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L’homme d’affaires algérien Issad Rebrab à Alger, le 30 janvier 2014.

A la tête d’une fortune estimée à 3,1 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros), Issad Rebrab, 71 ans, est la première fortune privée d’Algérie. Son groupe, Cevital, est aujourd’hui leader dans le secteur de l’agroalimentaire en Afrique. Présent aussi dans l’industrie, il a racheté en 2014 le groupe Brandt. En conflit ouvert avec les proches du président Abdelaziz Bouteflika, à qui il reproche son immobilisme, il vient de racheter le quotidien El Khabar, le deuxième quotidien arabophone algérien. Mais le gouvernement a saisi la justice pour faire annuler la vente. Il y voit une volonté de museler la liberté d’expression.

Pourquoi avez-vous voulu racheter le quotidien « El Khabar » ?
Les journalistes et les actionnaires nous ont sollicités parce qu’ils étaient en difficulté, étant donné que certains cercles du pouvoir leur ont coupé la publicité des organismes publics. El Khabar, qui est un journal indépendant, nous a demandé d’entrer dans le capital du journal pour sauver ses emplois, mais aussi son indépendance. Etant donné que je suis un entrepreneur citoyen, j’ai répondu favorablement. Sauver près de 500 emplois et défendre toutes les libertés dans le sens le plus large et en particulier la liberté d’expression est à mon sens un devoir citoyen. Moi-même, en tant que personne, j’ai investi dans le journal Liberté dans les moments les plus difficiles des années 1990 pour promouvoir la démocratie, la liberté d’expression et la liberté d’entreprendre.
La procédure judiciaire contre votre rachat du quotidien « El Khabar » est-elle motivée politiquement ?
Nous n’arrivons pas à nous expliquer cette situation. Nous avons respecté scrupuleusement les lois et la réglementation algériennes concernant cette acquisition. L’acte a été approuvé, non seulement par nos juristes, mais aussi par le notaire qui a enregistré la vente : s’il y avait eu un problème juridique, il n’aurait pas pu réaliser l’acte, encore moins le publier. Du point de vue du droit, nous sommes sereins. Si la justice est réellement appliquée, nous n’avons aucun problème. Si elle est instrumentalisée, c’est une autre affaire… Pour ce que j’en comprends, on veut en réalité limiter la liberté d’expression, la liberté de la presse, comme on a aussi limité la liberté d’entreprendre.
« Je suis un électron libre, un homme indépendant, et je pense que je paye les conséquences de ma liberté »
Nous avons aussi des projets industriels que nous n’avons pas pu réaliser parce que nous n’avons pas eu l’autorisation du Conseil national des investissements (CNI) qui limite le seuil des investissements à 15 millions d’euros actuellement (initialement à 5 millions), alors que nous sommes dans un pays qui a besoin de créations d’emplois, et qui a le potentiel pour avoir une croissance à deux chiffres. Nous avons besoin de diversifier notre économie pour essayer de ne plus dépendre des hydrocarbures, qui constituent 97 % de nos exportations. D’autant que la baisse des cours du pétrole a divisé par trois les revenus de la nation.
Avez-vous peur que la crise économique se transforme en crise sociale ?
Je me soucie beaucoup pour mon pays. Dans moins de cinq ans, il y aura 10 millions de nouveaux demandeurs d’emploi. En 2025, l’Algérie comptera 50 millions d’habitants. Nous allons consommer de plus en plus d’électricité, près de 5 % de plus par an de gaz et de carburant. Nous ne pourrons plus exporter ce que nous vendons aujourd’hui. Il est temps de diversifier notre économie.
Nous pourrions devenir exportateurs dans quasiment tous les domaines. Notre groupe en a fait la démonstration dans plusieurs secteurs, par exemple dans le verre plat, Cevital exporte 80 % de ses capacités de production, le reste couvre l’intégralité des besoins nationaux. C’est aussi le cas de l’agroalimentaire, du sucre blanc, des huiles végétales, des margarines… Nous sommes en train de nous tourner vers l’exportation dans les fenêtres double vitrage, l’électroménager, et nous comptons le faire dans le ciment et d’autres domaines. L’Algérie a un grand potentiel, des avantages comparatifs. Nous avons tout pour devenir un pays développé pour peu qu’on libère les initiatives et le foncier industriel.
Ces entraves dans la presse, dans les affaires, sont-elles dues à vos prises de position contre le quatrième mandat du président Bouteflika ?
Je ne me suis jamais immiscé dans la question du quatrième mandat. Mon inquiétude, c’est surtout le développement économique de l’Algérie. Nous ne sommes pas les seuls à être ainsi freinés. Les investisseurs qui veulent investir en Algérie et qui ne sont pas proches du pouvoir en souffrent aussi. Je n’arrive pas à m’expliquer cela. Ce sont des questions que tout le monde se pose. Personne ne comprend ce freinage.
Pour quelle raison a-t-on instauré une limitation d’investissement à 15 millions d’euros par projet, au-delà duquel on doit solliciter l’autorisation du CNI pour créer des emplois et de la richesse, et il n’est pas certain d’obtenir l’autorisation ? Pourquoi ne libérerait-on pas les investissements quels que soient le secteur, le lieu et le montant ? Aujourd’hui, on a l’impression qu’on veut tout museler, tout contrôler, alors que le rôle de l’Etat est d’encourager, réguler et redistribuer la richesse, et pas de la freiner.
Quand vous dites « on », à qui pensez-vous ?
Les décideurs qui auraient le pouvoir de réformer et d’encourager l’investissement diversifié, créateur d’emplois.
Est-ce que le pays est dirigé par le président Bouteflika ou celui-ci n’est-il pas en état de le faire ?
Je lis comme tout le monde ce qu’écrit la presse, mais je ne suis pas dans le sérail pour l’infirmer ou le confirmer.
Vous avez fait des déclarations selon lesquelles les décideurs n’étaient pas prêts à laisser un Kabyle accéder au sommet…
Ce n’est pas tout à fait cela. D’ailleurs, le directeur de cabinet de la présidence de la République est un Kabyle. Et dans le domaine économique, il y a des Kabyles, tel que le président du Forum des chefs d’entreprises, qui sont dans le sérail. Ce n’est pas un problème de régionalisme, c’est plutôt une affaire de soumission : le pouvoir n’aime pas et ne supporte pas les hommes indépendants et libres.
Quel était le sens de vos déclarations ?
Je suis un électron libre, un homme indépendant, et je pense que je paye les conséquences de ma liberté.
Quel est le moral des Algériens aujourd’hui ?
Aujourd’hui, les Algériens ont besoin d’espérer une vie meilleure. Il est évident que, quand les gens ne trouvent pas d’emploi, quand le pouvoir d’achat baisse et que la crise économique se profile à l’horizon, le désespoir s’installe avec ses conséquences sur la stabilité du pays.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2016/05/17/issad-rebrab-en-algerie-on-veut-tout-museler-tout-controler_4920903_3210.html#hdffifUJKaKVL2pD.99

Khaled remporte sa bataille judiciaire mais la paternité de « Didi » reste floue

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Cheb Khaled à Rabat en mai 2012.

Le chanteur algérien Khaled a remporté vendredi 13 mais une manche décisive dans la bataille judiciaire qui l’oppose depuis des années à son compatriote Rabbah Zerradine, aussi connu sous son nom d’artiste Cheb Rabbah. Ce dernier accusait le « roi du raï » de contrefaçon pour la composition du tube international « Didi », revendiquant la paternité d’une chanson similaire intitulée « Eli Kan » sortie avant le titre de Khaled. Il a finalement été débouté par la Cour d’appel de Paris.

« Didi est connue dans le monde entier. Je l’ai portée avec toute ma force et ce n’est pas un inconnu qui va salir ma carrière », s’indignait mardi la star algérienne dans El Watan. Lancé comme un single de l’album éponyme Khaled (1992), le titre « Didi » est resté pendant vingt semaines en haut des hit-parades français. Un immense succès qui a lancé la carrière internationale de l’artiste oranais, avant même “Aïcha” (1996), écrite par Jean-Jacques Goldman.
Après avoir revendiqué par voie de presse la paternité de « Didi », Cheb Rabbah avait fait assigner en contrefaçon d’auteur, en juin 2013, à la fois Khaled, ses éditeurs Bertelsmann Music Group et EMI (Universal) et la Société des auteurs-compositeurs et les éditeurs de musique. Cheb Rabbah se trouvant en France en situation irrégulière, l’affaire avait traîné. Le tribunal de grande instance de Paris lui avait finalement donné raison en avril 2015, soulignant, suite à une expertise, d’importantes similitudes entre « Didi » et la chanson « Eli Kan ».
Le même jugement précisait surtout qu’« un faisceau d’éléments confirm[aient] l’antériorité » d’« Eli Kan » sur la base de la cassette produite par Rabbah Zerradine, de documents de l’Office national des droits d’auteur et droits voisins – la SACEM algérienne – accréditant l’exploitation commerciale d’une cassette audio enregistrée à Oran, dès décembre 1988. En première instance, Khaled et son éditeur BMG ont donc été condamnés, solidairement, à verser à Cheb Rabbah les droits auteurs postérieurs à juin 2003 (ce qui correspond aux dix ans de prescription antérieurs à son assignation), et au paiement de 200 000 euros d’indemnités de réparation.

Des similitudes avérées

L’arrêt de la cour d’appel de Paris du 13 mai infirme cette décision de première instance sur le fond. « Aucun élément précis et concordant ne permet de conférer une date certaine à l’œuvre revendiquée (…) de sorte que Monsieur Zerradine échoue à démontrer l’antériorité de cette œuvre sur celle de Cheb Khaled, sujet d’un dépôt le 3 mars 1992 et d’une exploitation à compter de cette date », indique l’arrêt. La cour d’appel, par contre, ne revient pas sur la similitude entre les deux œuvres. Pour l’avocat de Rabbah Zerradine, Me Jean-Marie Guilloux, « la justice ne répond donc pas à la question de la contrefaçon d’“Eli Kane” par “Didi” et ne veut pas y répondre ».
Afin de prouver la contrefaçon, il faut en effet constater à la fois la similitude et l’antériorité. « Nous avons été sincèrement surpris, car nous pensons avoir démontré l’antériorité de l’œuvre de Cheb Rabbah », poursuit Me Guilloux. De son côté, Cheb Khaled ne conteste pas la similitude entre les deux œuvres et ce n’est qu’en appel, qu’il a produit une cassette de « Didi » remontant selon lui à 1988. L’avocat du plaignant dit réfléchir à un pourvoi en cassation.
Reste une question : si Khaled revendique la paternité de son tube planétaire, pourquoi n’a-t-il jamais dénoncé une contrefaçon de la part de Cheb Rabbah ? Dans les arguments qu’elle présente, la société BMG se désolidarise d’ailleurs du chanteur, en précisant « qu’elle se réserve le droit de [lui] réclamer, dans le cadre de la procédure qui les oppose par ailleurs, l’indemnisation de son propre préjudice du fait de toute condamnation qui serait prononcée à son encontre, du fait de sa fausse déclaration sur la titularité des droits sur l’œuvre “Didi”. »
Au Maroc, pays dont Khaled a récemment obtenu la nationalité, « Didi » est aussi une expression enfantine pour dire « bobo » ou « aïe ». Une petite musique que Khaled n’a visiblement pas fini d’entonner.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/05/19/khaled-remporte-sa-bataille-judiciaire-mais-la-paternite-de-didi-reste-floue_4922552_3212.html#PwGhrr6Qx1ieh3J7.99