mardi 20 mars 2018

Ammar ibn Yasir


Un jour, Yasir b. Amer sortit de son Yémen natal pour aller à la recherche d'un frère disparu. Dans son voyage, il passa par la Mecque. Trouvant la cité accueillante, il s'installa puis il devint le client d'Abou Houdhayfa b. al-Moughira. Par la suite, il épousa Soumaya bint Khayat, une esclave appartenant à son protecteur mecquois. Et de ce mariage, les deux modestes époux eurent Ammar. Mais, dès que le message divin fut proclamé, le père, la mère et le fils se convertirent.
Etant donné qu'ils avaient été des musulmans de la première heure, ils durent tous les trois subir les pires sévices de la part des Qouraychites, en particulier les Banou Makhzoum. On les faisait sortir chaque jour au soleil brûlant pour les tortures sur le sable également brûlant. Le Messager , qui était impuissant à l'époque, allait chaque jour leur rendre visite et les encourager à résister. Une fois, Ammar l'appela : « Ô Messager de Dieu! les tortures nous sont Insupportables. » Le Messager lui dit alors : « Patience, Abou al-Yaqdhan ! patience, Ô famille de Yasir ! vous avez rendez-vous avec le Jardin. »
En outre, les compagnons de Qasir ont laissé des témoignages accablants sur ces tortures-là. Amrou b. al-Hakam : « On torturait Ammar à tel point qu'il n'avait pas conscience de ce qu'il disait. » Amrou b. Maymoun : « Les polythéistes torturaient Ammar avec le feu. Quand le Messager passait près de lui, il disait : « Ô feu, sois fraîcheur et salut sur Ammar comme tu l'as été sur Abraham. » Ses tortionnaires s'ingéniaient à lui faire goûter à tous les sévices. Ils le brûlaient avec le feu, le ligotaient solidement à un poteau tout exposé au soleil d'Arabie, l'étendaient sur les pierres chauffées, lui maintenaient la tête sous l'eau jusqu'à la limite de l'asphixie ou l'évanouissement.
Une fois, ils s'occupèrent de lui de la manière la plus odieuse, à tel point qu'il répéta malgré lui ce qu'eux ordonnèrent. Ils l'avaient obligé de dire du bien de leurs déités. Ammar en fut très affecté, après le départ de ses bourreaux. Que lui serait-il arrivé s'il n'avait pas vu le Prophète arriver ? Celui-ci se rapprocha de lui, lui essuya ses larmes et lui dit : « Les polythéistes t'ont tellement mis la tête sous l'eau que tu as dit telle chose et telle chose ? »
Ammar répondit, en pleurant : « Oui, ô Messager de Dieu. » Le Messager lui dit alors : « S'ils récidivent, dis-leur la même chose. » Puis, il lui récita à l'exception de qui est forcé et de qui le coeur resta imperturbable dans sa foi (s. 16, v. 106). Alors, Ammar se calma et gagna son âme ainsi que sa foi. Sa résistance se renforça ensuite, si bien que ses bourreaux s'avouèrent enfin vaincus.
* * *
Par la suite, les musulmans s'exilèrent à Médine. Là, Ammar occupa un haut rang dans la communauté musulmane. Le Messager qui l'aimait beaucoup, le vantait pour sa foi et ses sacrifices : « Ammar est plein de foi jusqu'à la moelle ! » Quand il y eut un malentendu entre Khalid b. al-Walid, le Messager dit : « Celui qui est hostile à Ammar, eh bien! Dieu lui est hostile ; et celui qui haït Ammar, eh bien! Dieu le haït. »
En une autre occasion, le Messager avait aussi dit : « Ammar est la peau qui se situe entre mes yeux et mon nez! » Ammar b. Yasir participa en outre à toutes les expéditions menées par le Messager (Badr, Ouhoud, le Siège, Tabouk...), ainsi qu'à toutes les autres. Après la disparition du Messager , il fut toujours au premier rang de l'armée musulmane, contre les rénégats, les Perses, les Byzantins. C'était un soldat courageux et fidèle, ainsi qu'un croyant craignant toujours Dieu. Quand le khalife Omar voulut désigner un gouverneur pour al-Koufa, il choisit Ammar b. Yasir. Dans une lettre envoyée aux habitants d'al-Koufa, Omar dit : « Je vous envoie Ammar b. Yasir en tant qu'émir et Ibn Masaoud en tant qu'enseignant et vizir. Ce sont parmi les excellents, ce sont des compagnons de Mohammad, des Badrites. »
A son poste de gouverneur, Ammar ne changea pas. Il ne fut pas attiré par les biens matériels ou par le poste qu'il occupait. Il était resté toujours le même. Ibn Abou al-Houdhayl dit de lui : « J'ai vu Ammar b. Yasir pendant qu'il était émir d'al-Koufa. Il achetait la citrouille, la prenait sur son épaule et rentrait chez lui. » En outre, un habitant d'al-Koufa l'appela avec moquerie, en lui disant : « Toi qui as l'oreille coupée! » Ammar lui répondit en tant que citoyen, et non en tant que gouverneur : « Tu viens d'insulter la meilleure de mes oreilles. Elle a été touchée sur le chemin de Dieu. »
Oui, Ammar avait eu l'oreille mutilée lors de la bataille d'al-Yamama qui avait opposé les musulmans à l'armée de l'imposteur Mousaylima.
* * *
Sur son lit de mort, Houdhayfa b. al-Yaman eut cette question de la part de ses compagnons : « Qui nous recommandes-tu, si les gens se divisent ? » Il leur dit : « Je vous recommande Ibn Soumaya. Il ne se séparera jamais du Vrai. » Ibn Soumaya est évidemment Ammar. Mais, bien avant ce témoignage de Houdhayfa, le Messager avait dit cette prophétie : « Ammar sera tué par le groupe injuste. » Ce groupe était le parti de Mouâwiya.
Ce dernier refusa de donner allégence à Ali b. Abou Talib, après l'assassinat de Othman, tant que ce dernier n'aura pas vengé le Calife martyr. Ammar b. Yasir, qui ne se séparait jamais du Vrai, se rangea aux côtés de l'Emir Ali. Ali en fut sûrement content, et raffermi davantage qu'il était dans le Vrai, puisqu'il reçut le soutien de Ammar, le compagnon inséparable du Vrai. Puis, le jour redouté de la bataille de Siflin arriva.
Le Calife Ali devait faire face à la scission dangereuse menée par Mouâwiya b. Abou Soufyan. Ammar, alors âgé de 93 ans, sortit dans l'armée d'Ali. Avant la bataille, il s'adressa aux combattants : « Marchons contre ces gens-là qui prétendent venger Othman. Je jure par Dieu que leur but n'est pas de le venger. Au contraire, ils ont goûté à l'ici-bas qu'ils voient désormais inégalable et ils ont bien su que le Vrai est une barrière entre eux et les passions où ils se vautrent... Ces gens-là n'ont pas quelque antécédance en Islam pour qu'ils méritent l'obéissance de la part des musulmans ou la direction de leurs affaires communes. Encore que leurs coeurs n'ont pas connu la crainte de Dieu pour qu'ils suivent le Vrai. Ils trompent les gens en prétendant qu'ils veulent venger le sang de Othman, alors qu'il veulent devenir des tyrans et des monarques. »
Puis il prit l'étendard si haut au-dessus des têtes et dit à l'adresse des gens : « Par celui qui détient mon âme! j'ai combattu avec le Messager de Dieu sous cet étendard et sous ce même étendard je combattrai aujourd'hui. Par celui qui détient mon âme! même s'ils nous battent je sais toujours que nous sommes dans le Vrai et eux dans le faux. »
Puis, il s'engagea dans le champ de bataille, allant à son destin. Peut-être qu'à ce moment il se rappela la prophétie du Messager : « Ammar sera tué par le groupement oppresseur. » C'est pourquoi il disait à voix haute, sur le champ de bataille : « Aujourd'hui je rencontrerai les bien-aimés Mohammad et ses compagnons! »
En allant à l'assaut de l'endroit occupé par Mouâwiya et sa garde, il disait à voix haute, en parlant du message divin : Hier pour sa descente Nous vous avons combattu, Aujourd'hui pour son interprétation Nous vous combattons aussi. » Les partisans de Mouâwiya essayèrent d'éviter Ammar pour ne pas le tuer afin de ne pas confirmer la prophétie du Messager . Mais Ammar ne leur laissa pas le choix... Ainsi Ammar b. Yasir mourut sur le chemin de Dieu.
Après son enterrement par Ali, les compagnons de la première heure se rappelèrent cette parole du Messager : « Le Jardin a tant envie d'accueillir Ammar. »

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Islammedia 2011

« Le statut des dhimmis ne peut être jugé à l’aune des droits de l’homme ! »

Dominique Avon est historien, spécialiste de l’islam. « Le Monde des livres » lui a demandé quel crédit accorder à l’œuvre de Bat Ye’or.
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Le prophète Mahomet  honoré par des moines chrétiens, ­miniature ­turque du XVIIIe siècle.
Directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, à Paris, l’historien Dominique Avon travaille notamment sur le destin comparé des idées et des doctrines de l’islam et du christianisme dans les sociétés contemporaines. Parmi ses publications, il faut citer Le Hezbollah. De la doctrine à l’action, une histoire du « Parti de Dieu » (avec Anaïs-Trissa Khatchadourian, Seuil, 2010). Plus récemment, il a dirigé un ouvrage collectif intitulé Faire autorité. Les religions dans le temps long et face à la modernité (PUR, 2017).
En tant qu’historien qui étudie le temps long des religions tout en gardant toujours un œil sur l’actualité, que pensez-vous des textes de Bat Ye’or ?
Depuis Eurabia, Bat Ye’or verse dans un registre outrancier en présentant le schéma d’une incompatibilité de nature entre islam et monde judéo-chrétien, au lieu d’historiciser la montée en puissance d’un courant intégral au sein des milieux musulmans depuis les années 1960. Au Moyen Age, aucun régime politico-religieux ne traitait de manière égalitaire les « minorités » juridiques, pas plus au sud qu’au nord de la Méditerranée.

Envisager le passé à la lumière des droits élaborés entre le XVIIIe et le XIXe siècle, c’est un non-sens : le statut des dhimmis ne peut être jugé à l’aune des droits de l’homme ! En revanche, constater que des savants musulmans œuvrent depuis deux générations à l’intégration de principes religieux qui ont un millénaire, c’est une vraie question : la loi qu’ils attribuent à Dieu est censée avoir fixé l’idéal d’une relation de tolérance fondée sur la protection-domination.
Cette attitude fait le succès de l’interpellation de Bat Ye’or dans certains milieux, puisqu’elle dit en substance : « Voilà le vrai visage de l’islam. » Elle ignore les débats internes aux milieux musulmans.

Houari Bouissa : « L’islam, une histoire française à enseigner à l’école »

L’enseignement du fait religieux doit être revu pour mieux intégrer l’apport de l’islam à l’histoire de France, estime Houari Bouissa, professeur d’histoire, dans une tribune au « Monde ».
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Tribune. Le président de la République a récemment ouvert le débat autour de la formation d’un islam de France en appelant de ses vœux l’édification d’un islam franco-français. Dans son récent ouvrage, L’Islam, une religion française, Hakim El Karoui propose même de rompre avec la tutelle des pays étrangers afin de faire accepter l’idée que l’islam est devenu une religion française.

Ces réflexions renvoient aussi à la question scolaire. Les lois Jules Ferry de 1881-1882 voulaient, à travers l’enseignement, refonder une école publique excluant les références religieuses pour affirmer une nouvelle foi autour des principes de la République. La IIIe République avait comme dessein de construire une France composée d’individus rassemblés autour d’une histoire et d’une langue communes.
Analphabétisme religieux Aujourd’hui, alors que se pose la question du rôle de l’enseignement du fait religieux à l’école, quels sont les moyens d’action qui permettraient à nos élèves de se sentir français, républicains et finalement à l’aise dans des institutions laïques ?
Le savoir des élèves concernant le fait religieux en général et l’historiographie musulmane en particulier reste très lacunaire. Faute de connaissances historiques, on peut même parler d’analphabétisme religieux dans une grande partie de notre jeunesse. Beaucoup de musulmans, certes, mais aussi de chrétiens et de juifs, n’ont que des connaissances approximatives du fait religieux justement parce que l’histoire du fait religieux reste le parent pauvre de notre historiographie.
« Beaucoup de musulmans, certes, mais aussi de chrétiens et de juifs, n’ont que des connaissances approximatives du fait religieux » Les raisons sont multiples, d’abord parce que notre construction historiographique s’est réalisée autour d’une déchirure méditerranéenne, où l’islam est vite apparu comme intrus, ce qui a sans doute amené à le considérer comme en dehors de la science...

Tarik Yildiz : « L’enjeu n’est pas la structuration de l’islam, mais la lutte contre une idéologie »

Pour combattre le terrorisme, l’Etat devrait se montrer intransigeant dans le combat contre la petite délinquance plutôt  que de tenter de structurer l’islam de France, estime le sociologue Tarik Yildiz, dans une tribune au « Monde ».
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Une centaine de personnes, musulmans et non-musulmans, étaient rassemblées pour prier dans la Grande Mosquée de Lyon, le 15 novembre 2015, après les attentats du 13 novembre, à Paris.
Tribune. Le président de la République a dévoilé récemment le projet de restructurer « l’islam de France », fixant les grandes orientations qui devraient être arrêtées et déclinées ces prochaines semaines. Nouvelle représentation, financement, formation : les axes de réflexion comportent des enjeux cruciaux pour l’avenir de notre société et de la cohésion sociale.
Une question revient sans cesse dans certains milieux associatifs et militants : pourquoi l’exécutif ne cible-t-il que l’islam ? Pourquoi ce chantier ne concerne-t-il pas l’ensemble des religions ? La dénonciation sous-jacente d’un deux poids deux mesures se développe avec l’objectif, plus ou moins conscient, d’installer l’idée d’une discrimination injuste de l’Etat.
L’exécutif doit répondre à la question posée sans complexe : les réflexions ne concernent que l’islam, car les terroristes qui ont récemment frappé notre pays étaient tous issus de la même mouvance, l’islam sunnite takfiriste [adepte d’une idéologie ultra-violente]. Evidemment, il s’agit d’une infime minorité au regard de l’ensemble des croyants, mais l’Etat peut légitimement mener une politique particulière pour déconstruire certains mécanismes dévastateurs sur son propre sol.
Le véritable enjeu ne doit pas être la structuration de l’islam, mais plutôt la lutte contre une idéologie particulière en son sein, propice au développement d’une contre-société et de la violence.
Tentation de nombreux intellectuels et de responsables politiques, la participation à des débats théologiques n’est pas une solution pour répondre à l’enjeu précité. Le rôle de l’Etat, de surcroît laïque, ne peut être d’interpréter des textes religieux, de favoriser officiellement une certaine exégèse du Coran, de créer un « islam à la française ». Investir le champ de l’interprétation religieuse serait inefficace et même contre-productif, les plus radicaux vivant à la marge de la société et refusant toute institution, particulièrement...

Rachid Benzine : « Islam de France : gare aux fausses “bonnes idées” »

Les pistes que semble privilégier le gouvernement pour organiser l’islam de France sont peu réalistes, tant juridiquement que sociologiquement, juge l’islamologue dans une tribune au « Monde ».
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Devant la Grande Mosquée de Paris, le 1er septembre 2017.


Tribune. Le président Emmanuel Macron a décidé de prendre à bras-le-corps le dossier de l’organisation de l’islam de France, et on ne peut que s’en féliciter. Pourra-t-il réussir là où ses prédécesseurs ne sont parvenus à rien de satisfaisant depuis presque quarante ans, malgré des efforts respectables ? Un des avantages du jeune président est de ne pas se considérer lié par des pesanteurs héritées du passé, et de privilégier l’efficacité pragmatique sur les politesses hypocrites.
Mais jusqu’où pourra-t-il faire fi de ces héritages ? La situation est loin d’être simple, non seulement en raison du principe français de séparation qui interdit – normalement ! – à l’Etat de s’immiscer dans l’organisation des cultes ; mais plus encore du fait d’un islam des musulmans de France extrêmement pluriel, traversé de conflits et d’intérêts contradictoires.
Surtout, on peut avoir légitimement le sentiment que l’immense majorité des fidèles du Coran en France se montre peu intéressée par la mise en place de structures censées la représenter. Un signe de « privatisation » et d’individualisation de la foi des gens ? Ou bien un abandon dans les mains de ceux – souvent les plus zélés et les moins ouverts aux valeurs des sociétés démocratiques – qui ont la réputation d’être « meilleurs religieux » et « plus savants » qu’eux ? Les deux phénomènes sont probablement à l’œuvre ensemble.

Même si le président Macron s’est, jusqu’ici, peu exprimé sur le sujet, on connaît les thèses et propositions qui lui sont présentées. L’une des premières est la rupture avec les influences dites « étrangères » au profit d’un islam « des musulmans de France ». La proposition est séduisante. Mais peut-on extraire de « toute influence étrangère » – ou de tout « attachement étranger » – les musulmans de France ? Est-ce possible et souhaitable ?
Déjà conviendrait-il de mieux définir quelles sont les influences étrangères, et en quoi celles-ci...

Il faut « structurer de véritables institutions musulmanes au niveau départemental »

Une initiative lancée avec les pouvoirs publics dans les Yvelines offre quelques pistes qui pourraient être étendues au reste de la France estime, dans une tribune au « Monde », Abdelaziz El Jaouhari, le responsable du Conseil des institutions musulmanes des Yvelines.
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« Un schéma directeur local du culte musulman doit permettre d’en finir avec la croissance anarchique des lieux de prière » (La mosquée En-Nour, Nice, en 2016).

Tribune. Le président de la République a récemment déclaré son intention de « poser les jalons de toute l’organisation de l’islam de France ». Ce projet est attendu. Il est nécessaire. Et il aboutira s’il s’appuie notamment sur l’expérience des acteurs de terrain. Posons donc le problème dans ses termes actuels.
Devant nous s’avance un fondamentalisme contraire aux principes républicains qui encourage le repli identitaire et parfois la violence, tandis que l’islam majoritaire peine à trouver sa place dans la République. La réponse doit passer par deux objectifs : faire concrètement reculer l’extrémisme religieux, et intégrer définitivement l’islam à la société française, dans les conditions posées par la laïcité. Ces deux objectifs sont indissociables, tant le développement de l’intégrisme peut aussi être vu comme un symptôme de l’échec à organiser l’islam de France.
Les musulmans ordinaires ne se sentent pas appartenir à une communauté religieuse structurée, et comme partout ailleurs, l’engagement collectif y est en recul. De cette faiblesse organisationnelle, les milieux salafistes ont tiré profit par une stratégie d’activisme local. Ils connaissent les failles de la loi républicaine, mettant la pression sur l’Etat en le menaçant de désordre, et sur les élus locaux en leur promettant des voix. C’est ainsi que les ouvertures sauvages de lieux de culte se sont multipliées.
S’appuyer sur des acteurs de terrain L’expérience yvelinoise est riche d’enseignements en la matière. Plusieurs fois, il a fallu expulser par la force les groupes radicaux des grandes mosquées où ils ont tenté de s’installer. Mais leur échec n’est pas définitif. Les mêmes ont conçu une stratégie périphérique redoutable, consistant à créer des lieux de culte dans les communes intermédiaires, afin d’occuper le terrain social et de mener une guerre d’usure aux mosquées traditionnelles.
Devant cet état de fait, services de l’Etat, collectivités...

Comment un spectacle de danse a provoqué la démission du maire de Téhéran

LE MONDE | 15.03.2018 à 18h47
Durée : 01:59  |
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La chorégraphie de quelques jeunes filles a peut être mis fin à la carrière de Mohammad Ali Najafi, le maire de Téhéran. Le maire de la capitale iranienne a remis sa démission mercredi 14 mars. Quelques jours auparavant, il avait assisté à une cérémonie au cours de laquelle des jeunes filles avaient dansé, selon des médias iraniens. Donnée en l’honneur de la journée iranienne des femmes, la célébration avait été très critiquée par une partie de la société iranienne et par ses représentants religieux.

En Iran, les filles de plus de 9 ans n’ont pas le droit de danser en public. Finalement convoqué par le procureur de Téhéran, Mohammad Ali Najafi a ensuite démissionné, officiellement pour « raisons médicales ». Devenu maire de Téhéran en août 2017, il était le premier réformateur à occuper ce poste depuis 2005.

LE MONDE
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