vendredi 10 août 2018

Nuri Bilge Ceylan : « Il est difficile de parler de l’islam en Turquie »
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Nuri Bilge Ceylan : « Il est difficile de parler de l’islam en Turquie »

Le cinéaste stambouliote, qui s’intéresse cette fois-ci à la jeunesse, revendique une forme « plutôt abstraite, indirecte ».
LE MONDE | | Propos recueillis par
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Le réalisateur turque Nuri Bilge Ceylan à Paris, le 22 juin 2018.

Depuis Uzak, en 2002, tous les films de Nuri Bilge Ceylan – cinq – ont concouru pour la Palme d’or à Cannes, jusqu’à ce que Winter Sleep la remporte, en 2014. Le Poirier sauvage est le premier à ne se voir décerner aucun prix, un film encore plus long que les précédents, imparfait, moins poli, comme si le cinéaste turc avait choisi de se défaire de son expérience pour parler de la jeunesse. Bientôt sexagénaire (il est né en 1959), Nuri Bilge Ceylan raconte la genèse et l’élaboration de cette expérience juvénile.
Comment définiriez-vous la forme de ce film ?
Comme le contexte est complexe et qu’il y a beaucoup de dialogues, j’ai dû consacrer le gros de mon énergie à mettre en scène ces dialogues, lourds pour le cinéma. Toute ma stratégie visait à faire fonctionner les scènes plutôt qu’à me préoccuper de la forme. Pendant le tournage et le montage, j’ai décidé de faire des concessions sur celle-ci. C’est peut-être pour ça qu’elle est inégale. J’ai voulu que les imperfections du film ressemblent au poirier sauvage, rabougri, tordu. Il est si difforme qu’on a toujours l’impression qu’il va crever. De plus, ces derniers temps, j’aime de moins en moins les films qui suivent un axe prédéterminé, intelligents et sages.

Le personnage est beaucoup plus jeune que les protagonistes de vos derniers films. Qu’est-ce qui vous a ramené vers la jeunesse ?
Je voulais faire un film sur la jeunesse depuis longtemps. J’ai commencé ce projet avec le personnage du père. Celui-ci existe, c’est un parent éloigné. J’ai fait la connaissance de son fils, et je me suis centré sur la vie de ce dernier. J’ai voulu montrer un jeune de la campagne, son monde, les valeurs morales qui l’entourent.
Il y a un dialogue avec un ­artiste, un autre avec un politicien, puis avec des religieux. Voulez-vous montrer la confrontation avec les institutions ?
Un apprenti écrivain...
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Le réalisateur turque Nuri Bilge Ceylan à Paris, le 22 juin 2018.

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