Miqdad b. Al-Asouad a été le premier qui a combattu sur son cheval pour la cause de Dieu, dirent ses compagnons.
Miqdad b. Al-Asouad et Miqdad b. Amrou
sont les noms d'une même personne. Ce compagnon était devenu le client
d'al-Asouad b. Abdyaghouth, si bien que ce dernier l'avait adopté. Cela
s'était passé avant l'avènement de l'Islam. Mais, à la descente du
verset abrogeant l'adoption, on l'apparenta à son père Amr b. Saâd.
Miqdad était parmi les premiers musulmans,
l'un des sept qui avaient déclaré leur conversion. C'est pourquoi il
subit lui aussi avec courage la colère des Qouraychites. Mais la
position éclatante qu'il eut juste avant la bataille de Badr sera la
plus marquante. A ce propos, Abdallah b. Masaoud dira : « Miqdad a eu
une position. J'étais présent. Etre l'auteur de cette position m'est
plus cher que tout ce que la terre contient. » Ce jour-là qui commença
très difficile, car les polythéistes quouraychites étaient arrivés
armés, Miqdad dit devant les musulmans, qui étaient peu nombreux :
« Ô Messager de Dieu, avance vers ce que
Dieu te montre. Nous sommes avec toi. Par Dieu! nous n'allons pas nous
comporter comme les Fils d'Israël qui avaient dit à Moïse : "Va avec ton
seigneur et combattez. Nous restons ici." Au contraire, nous te disons :
"Va avec ton seigneur et combattez. Nous combattons avec vous deux."
Par celui qui t'a envoyé avec le vrai!... nous combattrons à ta droite
et à ta gauche, devant toi et derrière, jusqu'à ce que Dieu t'accorde le
triomphe."
Ces mots qui fusèrent de la bouche de
Miqdad allèrent droit au coeur des croyants. Saâd b. Mouâdh dit alors : «
Ô Messager de Dieu, nous avons cru en toi et nous attestons que ce que
tu as apporté est le vrai... Va à ce que tu veux : nous sommes avec
toi... Nous savons être patients dans la guerre, et peut-être que Dieu
te montrera de nous ce qui accordera fraîcheur à tes yeux. Emmène-nous
avec la bénédiction de Dieu. »
Par la suite, les deux troupes se jetèrent
dans le combat et la troupe croyante en sortit victorieuse. Ce jour-là,
il n'y avait dans les rangs musulmans que trois cavaliers : Mirdath b.
Abou Mirdath, az-Zoubayr b. al-Awam et al-Miqdad b. Amr.
* * *
Miqdad était un sage. Sa sagesse était probablement le fruit de ses expérience. Un jour, le Messager

le désigna émir. Quand Miqdad revint de sa mission, le Prophète

lui dit : « Comment as-tu trouvé le poste d'êmir ? » Il répondit alors,
avec une grande sincérité : « Il a fait de moi quelqu'un qui regardait
de haut les gens. Par celui qui t'a envoyé avec le vrai! que je ne sois
plus commandant, même de deux hommes. »
Sa sagesse se manifestait aussi dans sa patience à porter un jugement sur une personne. Il avait appris cela du Messager

qui disait que le coeur humain était beaucoup plus instable que l'eau
qui bouillonnait dans la marmite. En outre, sa sagesse traduisait
l'expérience qu'il avait accumulée. Une fois, lors d'une séance, un
homme s'adressa à Miqdad :
« Par Dieu! nous aurions aimé voir ce que
tu as vu, et pris part à ce que tu as pris part. » Alors, Miqdad dit : «
Qu'est-ce qui porte l'un de vous à formuler le souhait de participer à
un évènement auquel il n'a pas participé, par la volonté de Dieu ? Quel
destin l'aurait-il attendu s'il y avait participé ? Il ne le sait pas.
Par Dieu! des peuples ont été contemporains du Messager

mais Dieu les a jetés dans la Géhenne. Ne louez-vous pas Dieu qui vous a
évité une épreuve semblable et vous a fait sortir croyants ? »
* * *
Miqdad était également un fervent partisan
de l'Islam. Il se sentait responsable de la protection de l'Islam. Une
fois, dans une expédition militaire à laquelle il participait, il vit un
compagnon qui pleurait et criait. Il lui en demanda la raison. Le
compagnon le mit au courant. L'émir de la colonne l'avait sévèrement
puni pour un ordre non respecté. Alors, Miqdad le prit par la main et
l'emmena devant le commandant. Là, il convainquit ce dernier de son
erreur et le porta à accepter de la réparer.
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