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L’étymologie est une discipline diachronique de la linguistique, qui cherche à établir l'origine formelle et sémantique d'une unité lexicale, le plus souvent un mot.
Elle s’appuie sur des lois de la phonétique historique et sur l’évolution sémantique des termes envisagés.
Un étymon est un « mot attesté ou reconstitué qui sert de base à l'étymologie d'un terme donné1. »
Étymologie est un mot composé et savant issu du grec ancien, ἐτυμολογία / etumología, lui-même formé sur le mot du grec ancien τὸ ἔτυμov, « vrai sens, sens étymologique », et sur la base -λογια-logia, dérivée de λόγος / logos,
« discours, raison »), qui sert à fournir les noms de disciplines.
C'est donc, à l'origine, l'étude de la vraie signification d'un mot. La
définition doit cependant être dépassée : l’étymologie étudie sinon
l’origine, du moins un état, le plus ancien possible, des mots. On
considère que les mots d’une langue peuvent, d’un point de vue diachronique, avoir principalement trois origines :
ce sont des mots hérités d’un état plus ancien de la même langue ou d’une langue-mère, mots qui ont donc subi un processus d'évolution phonétique ; le terme ancien à l’origine du mot nouveau est nommé étymon. Par exemple le Petit Robert donne les étymologies suivantes:
pour bœuf : latin classique bos, bovis ; en ancien français, buef (XIe siècle)
ce sont des mots empruntés à une autre langue, qui sont donc adaptés au système phonologique et graphique de la langue réceptrice ;
ce sont des créations ou « néologismes » (souvent formés à partir de racines grecques et latines pour les langues européennes, parfois à partir de racines propres à la langue elle-même, comme pour l'islandais).
Doublets populaires et savants
Quand, dans une langue, un même étymon a été hérité et emprunté ultérieurement, les deux mots obtenus sont nommés doublets lexicaux. On en trouve un grand nombre en français : la plupart des mots français proviennent en effet du latin ; certains se sont transmis depuis le latin vulgaire
en se modifiant phonétiquement, ce sont les mots hérités ; le même
étymon a parfois aussi été emprunté postérieurement, dans le vocabulaire
savant ; les deux mots issus du même seul étymon latin mais ayant suivi
deux voies différentes se nomment respectivement doublet populaire et doublet savant.
Leurs sens sont généralement différents, le doublet savant gardant une
acception plus proche du sens étymologique. Ainsi le mot latin potionem donne potion dans la langue savante, mais poison dans la langue populaire.
C’est aussi le cas pour l’étymon fabrica(m) :
le mot hérité du latin a donné forge en suivant l’évolution phonétique naturelle au cours des siècles ;
le mot latin a été emprunté au XIVe siècle pour devenir le doublet savant fabrique.
D’autres doublets importants, dans l’ordre vulgaire / savant(étymon latin) : orteil / article(articulum), chose / cause(causam), frêle / fragile(fragilem), froid / frigide(frigidum), moule / muscle(musculum), métier / ministère(ministerium), tôle / table(tabulam), etc.
Il faut donc distinguer entre les mots hérités de la langue-mère qu’est le latin, et ceux qui ont été empruntés.
Sources d’emprunts du français
La langue française s’est élaborée lentement à partir d’un dialecte latin influencé par la langue celtique préexistante (substrat gaulois) puis plus encore par la langue de superstrat, le vieux bas francique. C’est sans doute vers l’époque de Charlemagne
que les gens s’aperçoivent de cette évolution : ils ne parlent plus le
latin mais l’« ancêtre » du français. Mais il faudra attendre François Ier
pour que cette langue supplante le latin comme langue écrite et bien
plus longtemps encore pour qu’elle soit comprise et parlée dans toutes
les régions. Mis à part les influences qui ont pris part à sa genèse, la
langue française a aussi emprunté de nombreux mots à d’autres langues :
au latin, majoritairement sous sa forme classique, phénomène qui se poursuit aujourd'hui ;
au grec ancienvia le latin, origine dite gréco-latine ;
au grec ancien directement pour former des mots savants en philosophie, science, technique… ; phénomène qui se poursuit de nos jours ;
à l’anglais, à partir du XIXe siècle, phénomène qui s'amplifie actuellement ;
à l’allemand aux XIXe et XXe siècle essentiellement ;
à l'ancien scandinave dans le domaine notamment de la marine ancienne et de la navigation au Moyen Âge ;
à diverses langues régionales françaises, de manière réduite.
Henriette Walter dans l’Aventure des mots français venus d’ailleurs
relève : « À titre indicatif, les emprunts linguistiques français sont
bien réels : ainsi sur les 35 000 mots d’un dictionnaire de français
courant, 4 200 sont de toute évidence empruntés à des langues
étrangères », dont les deux principales (hormis le latin et le grec)
sont : l’anglais (25 %) et l’italien (16,8 %).
Pour le détail de ces emprunts, se reporter à l’article Emprunt lexical.
Du bon usage des dictionnaires
Les
dictionnaires courants indiquent de manière occasionnelle (Petit
Larousse, Wiktionnaire…) ou systématique (Petit Robert) l’étymologie des
mots français. Ils le font d’une manière nécessairement très concise
qui occasionne parfois des malentendus de la part des non-spécialistes.
Transcription des mots grecs
Les mots grecs sont généralement donnés en translittération.
En conséquence, des mots comme aggelos, aggeion, egkephalos, larugx, ogkos (étymologie des mots ou élémentsange, angio-, encéphale, larynx, onco-) doivent se lire angelos, angeion, enkephalos, larunx, onkos (ou plus précisément aŋgelos, etc.).
En effet, les alphabets grec et latin n’ont pas de lettre propre pour la consonne ŋ (comme le n de l'anglais pink). Celle-ci est écrite en grec comme un g (γ) dans tous les cas (c’est-à-dire devant les lettres m, n et g, k, kh, x), tandis que le latin l’écrit g devant m, n et l’écrit n devant g, c, ch, x.
D’autre part, les diphtongues du grec sont souvent altérées dans la prononciation scolaire des différents pays. Par exemple, eu (ευ) était prononcé en réalité éou (comme dans l’occitansouléu ‘soleil’), d'où en grec médiéval et moderne èv ou ef.
Déclinaison des noms grecs et latins
Les noms et adjectifsgrecs et latins se déclinent, c’est-à-dire que leur forme varie selon le cas, et non seulement selon le nombre comme en français.
Le cas employé pour citer un nom ou un adjectif est le nominatif. Mais le nominatif seul ne suffit pas pour savoir décliner le mot. C’est pourquoi on doit donner aussi la forme du génitif (qui correspond en français au complément du nom). Exemple : grec odous (nominatif : ‘dent’), odontos (génitif : ‘d’une dent’, ‘de dent’). L’indication du génitif sert d’une part à indiquer à quel type de déclinaison appartient le mot, d’autre part à isoler le radical,
qui, dans certains types de déclinaison, n’est pas reconnaissable au
nominatif. Exemple : le nom de la ‘dent’ : en grec, radical odont-, nominatif odous, génitif odontos ; en latin, radical dent-, nominatif dens, génitif dentis.
Dans les dictionnaires français, le génitif grec ou latin est indiqué
uniquement s’il est nécessaire dans cette seconde fonction, c’est-à-dire
si le radical n'est pas reconnaissable au nominatif. Exemple : grec odous, odontos (étymologie de parodonte, etc.), latin dens, dentis (étymologie de dent), mais pour des mots comme grec periplous, latin discipulus (étymologie de périple, disciple) on ne donne pas le génitif periplou, discipuli.
Autres exemples montrant que la forme du génitif (et du reste de la
déclinaison) n'est pas prédictible à partir de celle du nominatif (les
formes sont citées dans cet ordre : nominatif, génitif, signification) :
grec pous, podos, pied ; bous, boos, bœuf ; logos, logou, parole, discours ; algos, algous, douleur ; latin frons, frontis, front ; frons, frondis, feuillage ; palus, pali, pieu ; palus, paludis, marais ; salus, salutis, salut ; manus, manus, main.
Une faute fréquente chez les non-initiés, en citant l’étymologie d’un
mot, consiste à citer seulement la seconde des deux formes (en croyant
qu'il s'agit simplement de deux synonymes,
et parce que c’est la seconde forme – celle qui conserve le radical
intact – qui ressemble le plus au mot français à expliquer). Non : c’est
la première forme qu’il faut citer de toute façon, et facultativement
la seconde. Pour reprendre l'exemple ci-dessus, c’est odous qui signifie ‘dent’ en grec, ce n’est pas odontos, ce dernier n’étant qu’une forme fléchie.
Sens des mots
Le sens
d’un mot dans la langue source n’est indiqué que de façon sommaire
(dans la notice étymologique d’un dictionnaire d’usage), et seulement
lorsqu’il diffère du sens français.
Avant de se risquer à des commentaires philosophiques ou autres sur
le changement de sens d’un mot, il est recommandé de consulter un
dictionnaire de la langue source pour le sens et l’usage exacts du mot
source, ou/et un dictionnaire étymologique ou historique du français
(voire de la langue source) pour connaître l’histoire des
significations. On lit parfois dans la presse ou la littérature des
commentaires inspirés, par exemple, par l’étymologie du mot français travail (latin [tardif, régional] *tripalium, instrument de torture) ou par la polysémie du mot latin persona
(masque [de théâtre], personnage [de théâtre], personne), commentaires
dont les auteurs ont visiblement « inventé » un lien entre le sens
initial et le sens final d’un mot sans connaître leur filiation réelle.
imdanen akkenma llan
ttlalen-dd d-ilelliyen, mmegdan deg yizerfan ed yiseɣ nsen. tella
ɣer-sen teɣẓint ed tefrirt aha yuccel fella-sen ad lḥun akked wiyaḍ es
tegmat.
touareg (Tamahaq, Tamaceq, Tahaggart, Tayert, Tawellemmet, Tetserret, région sahélienne transfrontalière)
Les langues berbères ou le berbère, en berbère « tamazight »Écouter (néo-tifinagh: ⵜⴰⵎⴰⵣⵉⵖⵜ ou ⵝⴰⵎⴰⵣⵉⵖⵜ ; tifinagh touareg: ⵜⵎⵣⵗⵜ ; ABL: Tamaziɣt), sont l'ensemble des langues dérivées du « berbère ancien », appelé libyque. Elles forment une branche de la famille des langues chamito-sémitiques (ou afro-asiatiques, ou afrasiennes)1 et couvrent une vaste aire géographique : l’Afrique du Nord depuis le Maroc jusqu’à l’Égypte, en passant par l’Algérie, la Tunisie et la Libye, ainsi que le Sahara et une partie du Sahelouest-africain, avec de nombreux locuteurs au Mali et au Niger2.
On en dénombre une quarantaine de variétés. Le berbère possède son propre système d'écriture, que les Touaregs ont conservé : le tifinagh3.
Il n'existe pas de chiffres officiels concernant le nombre de
berbérophones, mais on estime le nombre de locuteurs à plus de
quarante-cinq millions4.
Le groupe des langues berbères connait une forte variation interne. On y distingue plus généralement celles du Nord, celles de l'Est (bien que parfois considérées comme faisant partie du groupe précédent), les langues touarègues, ainsi que le groupe Zenaga-Tetserret.
Le nafusi, parlé au nord-ouest de la Libye,
autrefois considéré comme faisant partie du groupe zénète, en est exclu
par les études récentes qui le rattachent au groupe des langues berbères de l'Est6.
un premier sous-groupe incluant le ghadamesi et le tawjilit, caractérisés par la préservation du *β proto-berbère en tant que β8 (devenu h ou disparu ailleurs) ;
un second sous-groupe incluant le nafusi, le siwi et les parlers berbères du Fezzan, partageant un certain nombre d'innovations avec les langues berbères du Nord, tel la perte du *β proto-berbère8 et l’évolution du *ă en ə9.
Le zenaga (parlé par les Zenagas en Mauritanie et au Sénégal) et le tetserret (parlé au Niger par les Kel Aghlal et les Aït Awari)
constituent, malgré la distance qui les sépare, un groupe distinct de
parlers berbères. Les deux langues, avec quelques milliers de locuteurs
pour chacune, sont considérées comme menacées.
Guanche
Le guanche, langue éteinte au XVIIe siècle et autrefois parlée aux îles Canaries,
contient un grand nombre d'éléments berbères et y est souvent
apparentée. Cette langue demeure toutefois peu documentée et le lien de
parenté avec les langues berbères n'est pas établi6.
Carte linguistique du Maroc montrant les espaces berbérophones.
Le Maroc est le principal10,2,11 État berbérophone. L'article 5 de la Constitution de 2011 a introduit l'« amazighe » comme « langue officielle de l'État, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception »12. On estime que les berbérophones y représentent autour de 40 à 45 %2,11 de la population.
L'amazighe est introduite dans les programmes publics et dans les
émissions de télévision en vue de faciliter son apprentissage. Certaines
bibliothèques, comme celle de la Fondation du roi Abdul-Aziz Al Saoud
pour les études islamiques et les sciences humaines à Casablanca,
possèdent un fond berbère.
Les variétés du berbère font partie depuis longtemps du multilinguisme marocain. De nombreux mots berbères sont intégrés dans l'arabe marocain.
Il ne serait pas imprudent d'avancer que la plupart des parlers
populaires arabes au Maroc comportent entre 20% à 25% de vocables
berbères plus au moins altérés. Ce pourcentage peut même être plus
important ; il est fonction du processus d'arabisation dans les
différentes régions13.
Trois principales variétés du berbère sont parlées au Maroc :
le chleuh, par près de 8 millions de locuteurs, principalement dans le Haut Atlas, l'Anti-Atlas, le Souss et le Nord du Sahara14, ainsi que dans les grandes villes comme Casablanca, Marrakech et Rabat : c'est la variante berbère qui prédomine15 ;
le tamazight (ou tamazight du Maroc central ; autrefois beraber), par 4 à 5 millions de personnes, principalement dans le Haut et le Moyen Atlas16 ;
le rifain, par près de 3 millions de personnes, principalement dans le Rif17.
On trouve également d'autres dialectes, parlés par un nombre
restreint de locuteurs comme le sanhadji des Srayr (environ 40 000
locuteurs), le ghomari (environ 10 000 locuteurs dans le Rif) et le berbère de Figuig (environ 30 000 locuteurs).
D'autres parlers distincts existent au Maroc mais sont généralement rattachés à des ensembles plus larges. Les parlers zénètes du Moyen Atlas oriental, sont généralement rattachés au tamazight avec lequel ils sont mutuellement intelligibles. Le parler des Béni-Snassen et celui de la province de Jerada sont quant à eux généralement rattachés au rifain, avec lequel ils sont mutuellement intelligibles.
Le judéo-berbère, rattaché au tachelhit
et parlé autrefois par certaines communautés juives, est pratiquement
éteint. Il est néanmoins encore parlé par près de 2 000 personnes en Israël.
Algérie
Carte des aires berbérophones d'Algérie
L'Algérie compte entre 25 %2,11 et 30 %18 de berbérophones. Depuis le début du XXe siècle l'Algérie est le foyer de la revendication identitaire berbère, notamment à travers la Kabylie, principale région berbérophone du pays. Elle connait divers printemps berbères, en 1980 et 2001, notamment autour de la question linguistique19. La diaspora algérienne fonde l'académie berbère, une structure associative qui promeut l'alphabet tifinagh
dont l'usage fut conservé dans la sphère linguistique touarègue (Sahara
algérien, malien, libyen et nigérien). Cet alphabet est progressivement
réhabilité au niveau des aires berbérophones du nord du pays (kabyle, chaoui...) puis au Maroc. Le Haut-commissariat à l'amazighité,
premier institut officiel au Maghreb destiné à l'étude des langues
berbères est créé en 1995. L'Algérie est le premier pays à donner un
statut constitutionnel à la langue berbère ; le tamazight est reconnu « langue nationale » dans la constitution de 200220. Du fait de la pratique du tamazight,
de sa valeur culturelle dans la société algérienne et du consensus
politique autour de la question, la volonté de réforme de la
constitution algérienne depuis 2015 constitue une perspective pour son
officialisation21. Le ,
la présidence algérienne dévoile un projet de réforme constitutionnelle
faisant entre autres du tamazight une langue officielle et nationale 22.
Les langues du nord de l'Algérie réparties sur le Tell incluent :
Le kabyle (taqbaylit) avec 5 à 6 millions de locuteurs. Le kabyle est le deuxième parler berbère le plus utilisé après le chleuh en Afrique du nord. Il est parlé dans les wilayas de Béjaïa, de Tizi-Ouzou et partiellement dans les wilayas de Bouira, de Boumerdès et d'Alger
(wilaya comptant le plus grand nombre de personnes d'origine kabyle:
plus de deux millions). Il existe également un certain nombre de
communes kabyles relevant des wilayas de Sétif et Bordj-Bou-Arreridj et
Médéa . Enfin, il faut prendre en compte un nombre important de Kabyles
habitant d'autres grandes villes algériennes comme Alger, Blida , Médéa
ou Oran ainsi que parmi la diaspora algérienne en France et au Canada .
Les langues du nord-Sahara et du Sahara incluent :
Le mozabite, est parlé au Mzab, dans le sud : entre 150 000 et 200 000 locuteurs2.
Le touareg (c'est-à-dire les variantes tamasheq, tamahaq, tamajaq) est parlé dans le sud de l'Algérie, (parlé aussi dans le sud-ouest de la Libye, au Mali, au Niger et au nord du Burkina Faso)
le pays compte des effectifs touaregs plus modestes qui ne dépassent
pas quelques dizaines de milliers de personnes. L’ensemble des
populations touarègues avoisine donc le million d'individus25.
Le Chilha du Sud oranais et de Figuig : Il s'étale sur plusieurs oasis et ksours des deux côtés des frontières algérienne et marocaine entre Mecheria et Figuig. Il est parlé par les habitants sédentaires de ces espaces qui vivent de l'agriculture saharienne et du commerce des dattes.
Le tagargrent est parlé dans la région de Ouargla et de N'Goussa ainsi que Touggourt et sa région Righa..
Le taznatit ainsi nommé est parlé par 80 000 personnes au Touat en Algérie26. (Teminine, Gouraya).
Ilots berbérophones de l'ouest de l'Algérie.
Plusieurs parlers à travers l'Algérie, restes d'une berbérophonie
autrefois plus importante, ont été répertoriés et pour certains étudiés
par des ethnologues au début du XIXe siècle, cependant ils furent notés comme étant en voie de disparition et il est aujourd'hui très difficile de savoir s'ils sont définitivement éteints ;
Les divers parlers de l'Ouarsenis (Matmata, Haouara, etc.), dont certains seraient[pas clair] encore vivants.
Le Bettioui du Vieil Arzew (parler d'origine rifaine), éteint.
Le chelha des Achaacha (région de Mostaganem), éteint.
Le parler des Ben Hlima (Frenda au sud-est de Mascara), éteint.
Le touareg, plus précisément les variantes tamasheq et tamajaq[réf. nécessaire]. Les Touaregs représentent environ 10 % de chacune des populations malienne et nigérienne.
Libye
Les
berbérophones représentent près de 10 % de la population libyenne, ils
sont concentrés dans le nord-ouest du pays, dans les montagnes du Nefoussa et dans la ville côtière de Zouara29. Le berbère est également parlé à Aoudjila et Sokna. Le Tamaheq est également parlé dans la région de Ghat par environ 17 000 personnes (Johnstone 1993).
Aux îles Canaries, se parlait jadis le guanche, aujourd'hui disparu. Une partie de la population actuelle de ces îles espagnoles se revendique berbère mais ne parle aucun dialecte de cette langue30.
Cette revendication berbère est notamment portée par le Congrès
national canarien (CNC), parti indépendantiste canarien, branche
politique du mouvement de libération des îles Canaries, le MPAIAC31.
Égypte
Les Siwis parlent le seul dialecte berbère égyptien, le siwi, présent dans les oasis de Siwa et de Qara. Ces deux oasis du nord-ouest de l'Égypte représentent le plus oriental des groupes berbères32.
Entrée à Kidal, ville touareg du Mali, au centre du massif de l'Adrar des Ifoghas. Sur le côté gauche du rocher, Kidal est écrit en caractère tifinagh : « kd'l ».
Le berbère est noté, depuis le milieu du premier millénaire avant l'ère chrétienne, au moyen de l'alphabettifinagh ou libyco-berbère. Il comporte des voyelles et des consonnes, dont il existe plusieurs variantes33.
Depuis le début du XXe siècle, le berbère a surtout été écrit au moyen de l'alphabet latin ou de l'alphabet arabe, bien que les Touaregs continuent de l'utiliser couramment.
Cependant, des propositions de tifinagh standard ont vu le jour à partir de la fin du XXe siècle. L'Académie berbère, travailla sur une version, révisée ensuite par le professeur Salem Chaker de l'Inalco. L'Ircam officialisa une version de l'alphabet tifinagh en 2003.
La principale difficulté de la mise en place d'un alphabet standard
réside dans la localisation progressive des langues berbères, qui a
engendré une différenciation de certains phonèmes et lettres34.
À l'issue de la « grève du cartable » (1994-1995) ayant paralysé le secteur éducatif en Kabylie, le gouvernement algérien s'est finalement décidé à introduire de façon très timide l'enseignement du tamazight dans 16 wilayas en 1995 pour environ 35 000 élèves35.
Quinze ans plus tard, l'enseignement du tamazight ne concerne plus
qu'une dizaine de wilayas. Ce constat pourrait faire penser que
l'enseignement du tamazight est en recul. Mais ce n'est pas le cas. Pour
l'année 2010-2011, le Haut Commissariat à l'Amazighité (HCA) a noté que plus 240 000 élèves apprennent le tamazight en Algérie36.
L'enseignement de la langue s'est considérablement renforcé, surtout
en Kabylie. Le tamazight a été introduit aux épreuves du baccalauréat et
du brevet d'enseignement moyen (BEM). Son enseignement se généralise
progressivement aux lycées, aux collèges et aux écoles primaires, en
particulier dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira. Des manuels scolaires de tamazight ont été rédigés.
Autre signe positif, l'amélioration de la qualité des enseignants
grâce à l'introduction de cursus de langue amazighe dans les universités
de Tizi Ouzou, Béjaia et Bouira37.
Aujourd'hui, la majorité des enseignants sont des universitaires
diplômés. En 2011, on recense 1114 enseignants de tamazight dont 800
licenciés universitaires. En 1995, il n'y avait que 200 enseignants.
Quelques chiffres récents:
4 396 bacheliers passent l'épreuve de Tamazight au Baccalauréat algérien de 201138. Ce nombre passe à 6 644 en 201339.
En 2012, environ 28 400 collégiens (soit 3,66% du nombre total) ont passé l'épreuve de Tamazight au Brevet d'enseignement moyen (BEM)40 contre 12 800 élèves en 200741. À noter que nul ne peut composer en Tamazight au BEM s'il ne pas l'a étudié durant chacune des quatre années du collège42.
Pour l'année scolaire 2009/201043 :
193 226 élèves et 1 148 enseignants en langue amazighe (Wilaya de Tizi
Ouzou : 93 947 élèves et 558 enseignants, Wilaya de Béjaïa : 47 162
apprenants et 313 enseignants, Wilaya de Bouira : 26 599 apprenants)
Wilaya de Tizi Ouzou: 11 777 élèves passent l'épreuve de Tamazight au BEM 2013 sur les 15 946 candidats44 / Wilaya de Sétif : 697 élèves passent l'épreuve de Tamazight au BEM 2013 sur les 21 841 candidats45
/ Wilaya de Bouira : 3 316 élèves passent l'épreuve de Tamazight au BEM
2011 sur les 11 492 inscrits / Wilaya de Béjaia : 4 172 élèves passent
l'épreuve de Tamazight au BEM 2012 sur les 18 859 inscrits46 (en 2011, ils étaient 1 588 élèves a passé l'épreuve de Tamazight sur les 14 288 candidats47) / Wilaya de Boumerdès : 363 élèves passent l'épreuve de Tamazight au BEM 2011 sur les 10 149 inscrits48. Ce nombre progresse à 975 élèves pour le BEM de 201249 / Wilaya de Batna: 2 200 candidats au BEM ont passé l'épreuve de Tamazight en 201350.
Enseignement universitaire: la filière des langues et cultures
amazighes de l'université de Bouira a vu l'inscription de 114 bacheliers
au titre de l'année 2013/201451.
Au niveau de l'université de Béjaia, ce sont 302 bacheliers qui ont
choisi d'étudier la langue amazighe pour l'année 2012/2013. Notons que
l'ensemble des étudiants de ce département de langue amazighe était
évalué à 1998 étudiants pour l'année 2011-201252.
Quant à l'université de Tizi Ouzou, elle a accueilli 439 nouveaux
inscrits en première année de langue amazighe pour l'année 2011-201253.
En Algérie, chaque région enseigne sa propre version du tamazight
(c'est-à-dire, la version chaouie dans les Aurès, la version kabyle en
Kabylie…). L'alphabet latin est largement plébiscité pour l'enseignement
du tamazight mais il existe quelques exceptions comme à Tamanrasset où
le tifinagh est parfois utilisé.
Au Maroc
Introduit en 2003 dans 317 écoles du pays54, le tamazight est en 2012, enseigné dans environ 4000 écoles par 14 000 professeurs55. Environ 545 000 écoliers marocains (soit 15% des effectifs totaux) suivent des cours de tamazight56.
L'apprentissage de la langue amazighe se limite au cycle d'enseignement primaire57. Il se fait à l'aide de l'alphabet tifinagh, ce qui ne fait pas consensus58,59.
L'enseignement du tamazight est quasiment absent des écoles privées du pays60.
En 2012, la ville de Midelt a été la première à généraliser l'enseignement du tamazight dans ses écoles61.[1] [archive]
En Libye
Interdit sous le régime de Mouammar Kadhafi, l'enseignement du tamazight est aujourd'hui au centre des revendications des populations berbérophones du pays62,63. À Tripoli, une école propose des cours gratuits de langue amazighe 64.
Dans les autres pays
Il
est possible de retrouver l'enseignement du tamazight dans certains
pays ou régions comprenant une forte communauté immigrée berbérophone à
l'instar de la France, des Pays-Bas, de la Belgique, de la Espagne ou du Canada65.
Les médias d'expression berbérophone
En Algérie
Dans un pays où l'audiovisuel reste le monopole de l'État, il existe quelques médias publics d'expression berbère.
La Chaîne 2 est une radio algérienne nationale généraliste diffusant ses programmes en cinq variantes linguistiques amazighes comme le kabyle principalement mais aussi le chenoui, le chaoui, le mozabite et le targui66.
En 2012, le Haut Commissariat à l'Amazighité
a exprimé la nécessité de développer les ressources humaines et
matérielles de Chaîne 2 pour sa mise à niveau avec la radio arabophone Chaîne 167.
Les radios publiques locales
Les
radios locales de Tizi Ouzou et Béjaia sont presque entièrement
berbérophones. D'autres radios locales (Bouira, Khenchela, Batna,
Tipaza, Oum El Bouaghi, ...) proposent quelques programmes en langue
amazighe68,69.
Télévision
Le 18 mars 2009, une chaine de télévision publique en tamazight (A4, Algérie 4 ou Tamazight TV 4) a vu le jour en Algérie.
Au Maroc
Tamazight TV: lancée en 2010, est une chaine de télévision publique qui diffuse environ 70% de ses programmes en langue berbère70.
↑M. Kossmann, The Arabic Influence on Northern Berber, Brill (2013), pp.21-24
↑ a, b et cMaarten Kossmann, « Essai sur la phonologie du proto-berbère », Rüdiger Köppe (1999), p. 61
↑Karl-G. Prasse, « The Reconstruction of Proto-Berber Short Vowels », dans: Hamito-Semitica - Proceedings of the Ist Colloquium on Hamito-Semitic Linguistics, London, 1970, Mouton (1975), pp. 215-231
Lamara Bougchiche (préf. Lionel Galand), Langues et Littératures berbères des origines à nos jours : Bibliographie internationale et systématique, Paris, Ibis Press, coll. « Sources berbères anciennes et modernes », , 447 p. (ISBN978-2-910728-02-1, OCLC37040152, présentation en ligne [archive]).
Langue et pouvoir en Algérie, Mohammed Benrabah, éd. Séguier, 1999 (ISBN978-2-84049-150-7).
Dictionnaire insolite du Maroc - Latéfa Faïz - Édition Cosmopole - Novembre 2011 - ISBN / 978-2-84630-064-3.
Stéphanie Pouessel, « La relégation des langues berbères : le complexe de la berbérité » (p. 33-41) et « L'éloge du fragment : langues et régions berbères » (p. 163-168), dans Les Identités amazighes au Maroc, Paris/Alger/Casablanca, Non Lieu/Edif 2000/La Croisée des chemins, , 205 p. (ISBN9782352700876 et 2352700876, OCLC683412145, présentation en ligne [archive]).
Mena Lafkioui, « La question berbère : politiques linguistiques et pratiques langagières », Langues et cité, no 23, (lire en ligne [archive])