mardi 29 mai 2018

Prêcheur, autoentrepreneur, père de famille : itinéraire d’un salafiste français

Cette branche controversée de l’islam a pris un essor important en France depuis une quinzaine d’années. Un de ses adeptes raconte son parcours.
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A la mosquée salafiste An-Ni’ma de Rezé (Loire-Atlantique), en 2015.

Il s’appelle Atef, c’est un colosse barbu aux yeux rieurs. A 35 ans, il croit en Allah comme au « Ciel et à la Terre ». C’était en hiver, à la terrasse d’une boulangerie de Cannes, face à la plage. Il a débarqué à moto, en blouson de cuir noir. Il aurait pu, méfiant, comme d’autres avant lui, proposer un rendez-vous en lieu clos, en présence d’un tiers de confiance. Mais il a opté pour le regard curieux des retraités matinaux venus promener leur chien sous les palmiers. Il s’est assis à l’une des dernières tables en plastique disponibles. Puis il a parlé fort et longtemps pour expliquer que oui, il n’aimait pas « l’islam modéré » parce que c’est un « islam politique, hypocrite », et que oui, son islam à lui, c’est la « salafiyya » (le salafisme), parce que ça l’avait guéri du « takfir », la haine.
Malgré la franchise affichée lors de ce rendez-vous, il a fallu de longs mois pour arriver jusqu’à Atef Oueslati, imam depuis plus de dix ans dans les milieux « salafis », comme ils se désignent. Près d’un an d’approche très difficile dans ces sphères rétives à toute sollicitation médiatique. A force de rencontres informelles avec les fidèles assidus de différentes mosquées franciliennes, hommes et femmes, un contact a toutefois fini par s’établir et plusieurs entretiens ont pu être menés. Atef Oueslati est le seul à avoir accepté de s’exprimer à visage découvert, livrant ainsi un témoignage rarissime sur son engagement et sur la proximité sensible de ce courant controversé de l’islam avec les milieux djihadistes.
Atef Oueslati incarne, en France, une catégorie de fidèles que personne n’a vu vraiment grandir : imam salafiste le vendredi, autoentrepreneur dans la restauration la semaine, père rangé de quatre enfants le week-end. En quinze ans, le nombre de ces adeptes de la « salafiyya » s’est multiplié sur le territoire national. En 2004, ils étaient à peine 5 000, en 2010 ils sont passés

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